Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance dans le Gard (2009)

Antonin COMBARMOND



Alias "Mistral"

Etat-civil

Né(e) le/en 4 décembre 1895 à Saint-Géniès-de-Malgoirès


Profession en 1940 : Distillateur
Domicile en 1940 : Saint-Geniès-de-Malgloirès

Résistance

Lieux d'action : Gard
Organisation de Résistance : FTPF

Commentaires

De la création des premiers groupes de lutte entre Nîmes et Alès à la libération de la région, le personnage d'Antonin Combarmond est omniprésent dans l'histoire de la Résistance gardoise. Aimé Vielzeuf a souligné  "l'audace lucide" et  "le dynamisme légendaire" de ce résistant qui n'a cessé, pendant quatre ans, de rassembler et d'organiser tous ceux qui voulaient continuer à se battre.

Antonin Combarmond est né le 4 décembre 1895 à Saint-Géniès-de-Malgoirès, à mi chemin entre Nîmes et Alès. Son père, Pierre, originaire de la Loire, s'est établi dans la région comme distillateur. Mobilisé en décembre 1914 au 8ème régiment du génie d'Angoulême, il combat à partir de 1915 au sein de l'Armée d'Orient à Salonique. Après sa démobilisation en septembre 1919, avec le grade d'adjudant, il revient à Saint-Géniès où il s'installe à son tour comme distillateur. Devenu une figure marquante du monde viticole, il adhère au Parti communiste français (PCF) dans les années 1930 et s'engage aux côtés des Républicains pendant la guerre d'Espagne.
Après la déclaration de guerre et la dissolution des organisations communistes, A. Combarmond se sait surveillé. Pourtant, après la défaite et l'instauration du régime de Vichy, il veut poursuivre le combat, par patriotisme comme par conviction antifasciste. Ses premières actions visent à renouer le contact avec d'autres personnes partageant cette même volonté : début 1941, il constitue autour de lui un groupe d'hommes  "décidés à faire quelque chose", pour la plupart membres ou sympathisants de l'ex PCF : Valentin Panattoni et Raymond Monzat, maçons à La Rouvière, les deux frères Jean et Paul Courtieu, André Vielle, le gendre d'A. Combarmond...Ce groupe devenu, début 1942, la section H, a pour premier objectif de contrer la propagande de Vichy, en dénonçant la politique du régime. A. Combarmond et ses hommes parviennent aussi à entrer en contact avec d'autres groupes de Résistance et avec d'autres patriotes : Anselme Castan, propriétaire à Saint-Hilaire-d'Ozilhan (entre Nîmes et Avignon) raconte ainsi que A. Combarmond lui fait, dès 1941, passer des tracts et des journaux.
La Section H (dix-neuf membres) est aussi en liaison avec des groupes d'Alès et de Nîmes. Au début 1942, ses membres sont, à plusieurs reprises, avec la première équipe de Francs-tireurs et partisans français (FTPF) de la région dirigée par Jean Robert, hébergés et ravitaillés par A. Combarmond. Celui-ci reçoit aussi chez lui des responsables du PCF clandestin en fuite, comme Arthur Ramette, et participe également à la mise en place, dans le Gard, de l'Organisation spéciale (OS), structure clandestine de combat créée par le PC, avec Pierre Doize, les frères Edo et Vincent Faïta, Roger Tribes...

Ainsi, dès cette époque, Antonin Combarmond apparaît comme une figure marquante, un pivot même de la Résistance gardoise : disposant de nombreuses relations à la préfecture et parmi les policiers et gendarmes, il fournit aux premiers groupes résistants : renseignements, faux papiers et même ses armes, puisqu'il est parvenu à récupérer du matériel militaire, en juillet 1940, à la caserne Vallongue à Nîmes.
Il fait également la connaissance, en 1941, de Jacques Bounin (futur commissaire de la République du Languedoc) et d'Emile Laffon (futur compagnon de la Libération), déjà engagés dans l'action résistante dans les Alpes-Maritimes et qui, de passage dans le Gard, recherchent le contact avec des patriotes. Début 1942, il entre aussi en contact avec le groupe Combat de Nîmes, en particulier avec R. Rascalon.

A l'approche du 150ème anniversaire de la bataille de Valmy et de la proclamation de la République, A. Combarmond et son groupe distribuent des tracts et brisent les vitrines d'une librairie à Nîmes. Ces dernières actions entraînent son arrestation le 28 septembre 1942.
Placé en résidence surveillée à Trèves (ouest du Gard), il est ensuite transféré au camp d'internement de Saint-Sulpice-le-Pointe (Tarn) le 12 octobre 1942. Là il côtoie de nombreux autres détenus politiques, dont Michel Bruguier, résistant de l'Aude et futur commandant des Forces françaises de l'intérieur (FFI) du Gard, et Roger Torreilles, communiste catalan, responsable politique à la "baraque 4" de l'organisation clandestine des détenus. Au sein du camp, il participe aux différents mouvements de protestation des internés.
Il est libéré le 10 mai 1943, grâce à une intervention de Jacques Bounin ; mais, quelques jours plus tard, prévenu d'une arrestation imminente par un de ses contacts dans la police, l'inspecteur Poitevin,  il doit entrer dans la clandestinité.

De mai 1943 à la Libération, tous les témoignages concordent sur son rôle de premier plan dans l'organisation de la Résistance gardoise. En effet, tout en ralliant l'Armée secrète, il participe également aux activités des FTPF de la région et à celles de plusieurs réseaux de résistance, comme le réseau Ajax. Dès son retour dans le Gard, A. Combarmond, devenu "Mistral", prend contact avec les responsables départementaux de l'Armée secrète (en particulier Georges Salan). Il est rapidement mis en relations avec le chef régional, André Pavelet dit "Villars".
En novembre 1943, il rencontre Jean Huc dit  "Francis", chef du mouvement pour le sud de la Lozère, afin d'implanter un premier maquis au col de Jalcreste, sur l'axe Alès-Florac. Après avoir organisé une rencontre avec François Rouan  "Montaigne", chef d'un groupe de la main d'oeuvre immigrée (MOI), A. Combarmond participe à l'installation d'un maquis MOI, constitué d'abord, pour l'essentiel, d'Italiens et de Polonais, renforcé, quelques semaines plus tard, par l'arrivée d'antifascistes allemands dirigés par Louis Veylet.
En février 1944, dans le même secteur, grâce à ses liens avec les résistants de Saint-Germain-de-Calberte, comme l'hôtelier Roger Martin et son fils Pierre, il travaille à l'implantation d'un autre maquis AS.

Une fois ces maquis constitués et installés dans un environnement favorable, A. Combarmond, aidé par son agent de liaison Claudine Martin "Mistralette", doit pourvoir à leur ravitaillement et à leur équipement.
Dans ses souvenirs écrits, R. Rascalon évoque les nombreuses opérations montées de concert avec lui, ainsi que les déplacements dans la région de Toulouse pour essayer d'obtenir des armes. Jean Huc, de son côté, raconte qu'en avril 1944, il apporte &ag



Décorations et récompenses

  • Médaille de la Résistance française
  • Croix du combattant volontaire de la Résistance
  • Chevalier de l'Ordre national du Mérite
  • croix de guerre 1914-1916
  • médaille interalliée
  • médaille d'Orient 1914-1918
  • médaille de l'Europe
  • officier de l'Ordre républicain du mérite civique et militaire
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Retrouvez la biographie détaillée de Antonin COMBARMOND dans le CD(DVD)-ROM :