Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance dans le Gard (2009)

Henri TEISSIER



Alias "Capitaine Boulestin"

Etat-civil

Né(e) le/en 24 juin 1901 à Saint-Florent-sur-Auzonnet


Profession en 1940 : Non renseigné
Domicile en 1940 : Le Martinet

Résistance

Lieux d'action : Gard
Organisation de Résistance : FTPF région 2

Commentaires

Quand il s'agit d'évoquer la période 1940-1944 dans le Gard ou de célébrer la mémoire des combattants de la Résistance, certains d'entre eux font l'unanimité, comme René Rascalon, Jean Houlette, Jean Robert ou le pasteur Olivès. En revanche, d'autres sont parfois cités en exemple pour stigmatiser des aspects plus sombres de la période : exécutions par les maquis, épuration violente dans l'été 1944... Henri Teissier fait partie de cette deuxième catégorie.
Dès 1950, dans son ouvrage Au carrefour de la trahison,  Jean Lacipiéras, ancien membre du contre-espionnage de la Résistance, l'accuse d'être un des principaux auteurs des exécutions sommaires de septembre 1944 à Nîmes, mise en cause reprise par Pierre Mazier et Aimé Vielzeuf dans le tome 3 de  Quand le Gard résistait en 1998. Le 3 février 1956, quand il a demandé la carte de combattant volontaire de la Résistance auprès de l'Office national des anciens combattants (ONAC) du Gard, la commission a d'abord émis un avis négatif, arguant que  "l'intéressé aurait profité de la Libération pour effectuer des actes qui l'auraient condamné en temps normal ". Pourtant cette même commission a finalement validé sa demande, au vu d'éléments qui prouvent un engagement réel et précoce dans la Résistance.

Henri Teissier, né le 24 juin 1901 à Saint-Florent-sur-Auzonnet au nord d'Alès, vit au Martinet, commune minière. Engagé volontaire pour une durée de sept ans, le 4 avril 1919, il revient ensuite au Martinet où il milite au sein du Parti communiste français (PCF). En 1939, il est mobilisé au 5ème dépôt des Equipages de la Flotte, puis revient au Martinet en juillet 1940. Le 30 octobre 1940, il est arrêté, en même temps que plusieurs autres militants communistes de la localité et interné jusqu'au 9 juillet 1942.
Malgré une surveillance très attentive (Le Martinet, bastion communiste, est soumis à la vigilance rigoureuse de la police), il réussit à contacter l'organisation clandestine mise en place par de jeunes militants comme André Dimou "capitaine Simon". Début mars 1943, sur le point d'être à nouveau arrêté, il entre dans la clandestinité et, sous le pseudo de "Boulestin", rejoint un camp de passage dans le secteur de Vialas. De là, en mai 1943, il passe dans différents camps FTPF de Basse-Lozère : en novembre 1943, il est blessé par balles lors d'un exercice et doit être soigné par le docteur Manjot du Martinet.
En juin 1944, l'état-major des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) lui donne le grade de capitaine et le charge de former une compagnie au-dessus de La Grand-Combe : c'est la 7209ème Cie FTPF, qui organise avec les légaux du bassin houiller plusieurs sabotages dans les secteurs de Molières et La Grand-Combe.
Début août 1944, il reçoit le commandement du détachement de Lachampt, camp-relais vers le maquis d'Orgnac, situé au-dessus de Saint-Ambroix. Le 21 août, laissant la responsabilité du détachement à Georges Roussel qui doit protéger les accès à la ville de Saint-Ambroix, Henri Teissier rejoint Alès puis Nîmes : les témoignages recueillis par Aimé Vielzeuf, lui-même acteur et témoin des événements, démontrent son rôle personnel dans les exécutions sommaires, notamment celles du 28 août 1944 devant les Arènes de Nîmes, où il commande le peloton d'exécution de neufs miliciens et collaborateurs.

En novembre 1944, la 7209ème Compagnie FTPF est intégrée au 1er bataillon de la Gardonnenque en lutte contre les troupes allemandes dans le secteur de Belfort puis en Allemagne et en Autriche.

Auteur : Fabrice Sugier



Décorations et récompenses

  • Croix du combattant volontaire de la Résistance
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Retrouvez la biographie détaillée de Henri TEISSIER dans le CD(DVD)-ROM :