Raymonde SERGENT

Raymonde Sergent est née à St Martin le Beau en 1903. C’est la cinquième fille d’agriculteurs modestes. Elle épouse Paul en 1925. Ils partent à Paris pour gagner un peu d’argent et reviennent au pays en 1928 pour acheter le café de l’Union (maintenant « La Treille »). En 1929 c’est la naissance de Gisèle. Puis arrive la guerre.
Le début de Raymonde dans la résistance date de juin 1940. Elle est d’abord arrêtée en 1941 puis en 1942 et fait des séjours en prison : Tours, La Santé. Suite à sa deuxième arrestation , elle reçut la visite d’un agent de l’Intelligence Service pour l’informer qu’elle était grillée et lui demander de partir. Elle lui répondit : « je ne peux pas car mon beau-père est malade, ma fille bien jeune, mon époux prisonnier, toute ma famille est ici et je crains des représailles envers eux ». « Je suis comme une chèvre à son piquet, ou je suis, je broute ». Elle est de nouveau arrêtée fin 1942 et se retrouve incarcérée à la prison du Cherche- Midi puis Romainville et Compiègne.
Le 24 janvier 1943 direction AUSCHWITZ- BIRKENAU. C’est le premier convois de femmes. Elles sont 230 dont 20 tourangelles. Trois jours et trois nuits sans boire et sans manger. Arrivées au camp, les déportées entonnent la Marseillaise. Le résultat est immédiat, les Kapos médusés font pleuvoir les coups. Elle décédera trois mois plus tard du typhus, le 30 avril 1943. Son nom dans la résistance était « Denise » et le mot de passe « Bonjour ma cousine ». Elle fut connue plus tard sous le nom de « Rossignol ».

Auteur : Jaffredo Fabien (petit-fils de Raymonde Sergent)

• Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 538446