Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance dans la Loire (2011)

Cesar GARNIER



Etat-civil

Age en 1940 : Non renseigné


Profession en 1940 : Journaliste
Domicile en 1940 : Non renseigné

Résistance

Lieux d'action : Loire
Organisation de Résistance : Combat ; Armée secrète (Armée secrète AS)

Arrestation et détention

Date d'arrestation : 19 octobre 1942
Lieu de détention : Lyon
Date de libération (ou évasion) : Placé en liberté provisoire le 11 novembre 1942

Commentaires

En juillet 1942, César Garnier est journaliste au quotidien catholique de Saint-Etienne, Le Mémorial. Il rencontre Jean Perrin dans les milieux catholiques. Il se met à sa disposition dès qu'il apprend son appartenance au gaullisme. Jean Perrin en fait son suppléant et son adjoint. 

César Garnier est patriote et vit une foi chrétienne profonde. Il est passionné et plein d'ardeur. Il entre en action en distribuant Combat et peu après Les Cahiers du Témoignage chrétien. Son épouse Antoinette partage ses convictions et lutte à ses côtés tout en élevant trois enfants en bas âge.
Suppléant de Jean Perrin, il prend, à la demande des militants, sa succession en juillet 1942. Il s'adjoint immédiatement deux adjoints, l'un politique, l'autre militaire. L'Armée secrète est en gestation au sein de Combat.
Il crée un service social confié à madame Dora Rivière. Dès son entrée en fonction et tout en assurant sa mission à Combat, il étend l'action de Jean Perrin.
Il crée les premiers secteurs de Combat. Ils naissent à Firminy, à Saint-Chamond et à Montbrison. Il veille à l'acheminement du journal Combat au-delà des limites de son département. Secondé par Pierre Desgranges et Robert Laporte, il porte son effort sur la formation des premières trentaines de militants des secteurs. Il est exécutant au groupe-franc de Régis Perrin à Firminy. Il voit apparaître ceux de Maurice Bonnevialle à Saint-Chamond et de l'abbé Varigas à Montbrison.
Les structures de l'AS sont définies à la base. Elles reposent sur des éléments mobilisables, aptes à entreprendre des actes concrets contre les tenants du défaitisme.

Arrêté le 19 octobre 1942, César Garnier est incarcéré à Lyon. Son épouse intervient auprès de maître Labastie pour assister son mari. César Garnier est placé en liberté provisoire le 11 novembre 1942. Surveillé par la police, il doit se mettre à l'abri.
Il retrouve Combat au début de décembre. Henri Frenay le fait monter à Lyon où, sous le pseudo de "Portail", il lui confie la responsabilité des services généraux du mouvement, faux papiers, finances, hébergement et liaisons. Sa femme, menacée, se réfugie en Haute-Loire avec ses enfants. Il n'a pas oublié Jean Perrin détenu à Lyon à la prison Saint-Joseph et qui y ronge son frein. Il peut lui procurer cordes et bicyclettes dont il fera bénéficier des co-détenus résistants. En avril 1943, il échappe de justesse à l'arrestation. Repéré, il lui faut s'éloigner. Il se rend à Saint-Julien-Chapteuil où il retrouve son épouse.
Le SD est à nouveau sur ses traces. Un gîte plus sûr lui est assuré chez madame Guyot, aux Balayes. Le secrétaire de mairie de Champclause, M. Rouset, lui procure les cartes de ravitaillement nécessaires. Le contact avec l'abbé Ploton est retrouvé.
Grâce à son action, aidé de Jean Perrin, après le 21 juillet 1943, la recherche d'un lieu habitable pour le maquis est entreprise. Elle aboutit à la disposition de la maison de l'Assemblée paroissiale de religion protestante, à Boussoulet, au pied du Mont Meygal. Les conditions de vie des maquisards seront un peu plus acceptables pendant le dur hiver 1943-1944.

Les premiers arrivants y sont accueillis le 4 août 1943, en provenance de Feurs. Début juin, après le rattachement du maquis à l'AS de la Loire, Gentgen leur donne un nouveau chef de camp, Albert Oriol, ancien chef de camp et cité en 1940 en qualité d'aspirant. Le groupe compte alors une vingtaine de membres. Il semble que les rapports entre Oriol et les deux initiateurs du maquis se soient vite détériorés. On en ignore les causes. Quant à l'amitié entre Jean Perrin et César Garnier, elle s'est maintenue au-delà des remous de l'après-Libération. César Garnier s'est révélé avec un tempérament d'homme responsable. Il a su faire face à toutes les embûches. Son action à Combat, malgré une durée relativement abrégée, a été des plus fructueu. Ce mouvement, en Loire, y a pris des assises solides. C.Garnier a pris des risques.

Il s'est affirmé dans l'action politique comme d'autres peuvent l'être dans un domaine plus dangereux. Il a préparé l'avenir, notamment matière militaire. Il léguera au futur départemental AS un fondement plein de promesses.
Mais, ce qu'il y a de plus admirable dans l'épreuve, c'est le courage du ménage, la constante présence morale de son épouse. Leurs enfants chahutés on ne peut plus, qui ont connu des logis précaires, y compris dans des étables, ont vécu un modèle parfait d'affection dans l'union et la tendresse. César Garnier cédera à l'invitation de Jean Perrin pour le rejoindre dans l'entreprise d'unification de la Résistance à l'initiative du FN. Il reprendra ses occupations journalistiques en collaborant avec certains quotidiens comme Le Progrès de Lyon.



Sources et bibliographie utilisées

Auteur : René Gentgen



En savoir plus

Retrouvez la biographie détaillée de Cesar GARNIER dans le CD(DVD)-ROM :