Albert GOUDOUNÈCHE

Né le 11 août 1892 à Lauzun (Lot-et-Garonne), il est décédé à Villeneuve-sur-Lot le 14 novembre 1969. Ce fils d'une famille d'hôteliers de Lauzun (Lot-et-Garonne) participe à la Première Guerre mondiale et est décoré de la Croix de guerre. En 1928, il s'installe à Villeneuve-sur-Lot.

Dès 1940, il s'oppose au régime de Vichy. Son métier d'épicier en gros l'amène à se déplacer. Son premier acte de Résistance sera ainsi de transporter du courrier entre la zone libre et la zone occupée pour le compte du fort contingent de Belges qui s'est réfugié dans le Villeneuvois. Fin 1941, il entre en contact avec les personnes qui animent le mouvement Combat dans la région villeneuvoise, notamment Léon Bonnet, maire de Villeneuve-sur-Lot à la Libération, le docteur Guttieres et Coulombeix, garagiste. Il est également ami avec Gérard Bouvard qui est à la tête du mouvement Libération.
Ils organisent conjointement un service de renseignements pour obtenir des informations sur la situation à la centrale d'Eysses. Les détenus sont notamment ravitaillés par leur intermédiaire. Lors de l'évasion de 54 prisonniers en janvier 1944, Albert Goudounèche intervient pour fournir des informations aux groupes qui recueillent les évadés. Il est également mis en relation avec le service du camouflage du matériel militaire des camps de Bias et de Rogé, situés dans la périphérie de Villeneuve-sur-Lot. Il a notamment des contacts avec le commandant Robinet et avec François Duvignau, directeur des Domaines.

Son magasin d'épicerie étant connu des résistants, il sert souvent de lieu de réunion. Un lieu commode à cause du va et vient permanent. Ses nombreuses relations lui permettent ainsi de participer au sauvetage de jeunes menacés par le STO. En novembre 1943, Albert Goudounèche entre en contact avec le capitaine Guérin qui deviendra le «colonel Beck ». C'est un militaire de carrière et il lui apparaît que c'est le genre d'hommes dont la Résistance, qui manque de cadres, a besoin. Albert Goudounèche devient après le 6 juin 1944 intendant des maquis de Lot-et-Garonne, puis président du Comité départemental de Libération. Après la guerre, il est un membre actif de la chambre de commerce de Lot-et-Garonne. Il sera notamment président départemental du mouvement des petites et moyennes entreprises. Le 21 mai 1973, le conseil municipal de Villeneuve-sur-Lot donne son nom à une rue de la ville.

Auteur : François Frimaudeau

• Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 264451