Maurice GERMAIN

Engagé à 18 ans dans l'Armée de l'air française, puis graveur-imprimeur à Paris, il s'installe après juin 1940 à Épernay. Employé au Bureau d'embauche allemand, il y soustrait des dossiers et met ses talents de graveur au service de la Résistance en lui fournissant des faux papiers.

Agent du réseau de renseignement Éleuthère à partir de janvier 1943 avec comme nom de code RAE 57, il développe son action au sein du sous-réseau Saule, chargé d'observer l'activité militaire allemande dans la Marne, l'Aube et la Haute-Marne. Pierre Nord le décrit comme « un animateur exceptionnel » qui a regroupé, à partir d'avril 1941, un groupe de patriotes champenois. Selon l'organigramme du réseau Éleuthère conservé au Musée de la Résistance nationale de Champigny, Madame Germain assure la liaison entre son mari et Francis Bunel d'Aÿ.

Maurice Germain est arrêté le 27 novembre 1943 à Épernay, quelques jours après l'arrestation de Robert de Vogüé, dont il est souvent présenté comme l'un des adjoints dans le mouvement CDLL.

Père de six enfants au moment de son arrestation, il est condamné à mort en mars 1944 par le tribunal militaire allemand siégeant de façon exceptionnelle à Reims, ainsi que Robert de Vogüé, Henri Fignerol et deux autres résistants sparnaciens René Herr et Léon Leroy. Sa peine, tout comme celle de Robert de Vogüé et d'Henri Fignerol, est commuée. Maurice Germain est déporté comme résistant le 21 avril 1944 dans les prisons de Karlsruhe, de Rheinbach, de Ziegenhain et de Rheinberg.
Libéré le 3 mai 1945 à Rheinberg, il rentre en France le 15 mai 1945.

Il est décédé le 4 avril 1979 à Oraison, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Auteurs : Jean-Pierre et Jocelyne Husson

• Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 252810
• Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 614245