Richard LIPKA

AS puis Compagnie 93-18 FTPF (Haute-Savoie) du 15/5/44 au 19/8/44

1/9/39 au 22/9/39 en Pologne : lieutenant au 26ème régiment d'infanterie à Lwow (pologne).
10/1/40 au 3/3/40 : camp d'officiers polonais à Val-André (Bretagne).
10/4/40 au 21/6/40 : lieutenant dans 2ème régiment d'infanterie de la 1ère division polonaise en France.
En mai 1940, blessé d'une balle au bras droit dans les environs de Putte lange.
Juin 1942 – 1943 : membre d'un petit groupe de partisans à St Claude (Jura).
1943- mai 1944 : chef d'un groupe de 30 hommes dans les environs de Champagnole, Nonez
Juin 1944 – 4/9/44 : lieutenant, commandant une compagnie de reconnaissance polono-russe de 100 hommes à Thonon, Aix les Bains, Chambéry, St Jean de Maurienne.
Blessé le 4/9/44 d'une balle au poumon dans les environs de St Jean de Maurienne.

Lettre de Richard Lipka (juillet 1946) qui souhaite être réformé : "En 1942, après internement en Suisse, j'ai rejoint volontairement les partisans français à St Claude (Jura) qui n'étaient à ce moment qu'un petit groupe de jeunes gens, encore mal organisé. Etant poursuivis par les Allemands, nous avons du quitter St Claude pour Morez et ensuite Champagnole où se trouvaient les bureaux de l'organisation Todt. J'ai rencontré par hasard un maquisard français à Besançon qui m'a indiqué le colonel Romans à Oyonnax, commandant un groupe de partisans dans toute la région. Sous ses ordres, j'ai rejoint Vaux et Chantegru dans le but de détourner les ouvriers à l'organisation Todt, qui se trouvait dans cette région. J'ai réussi à emmener une cinquantaine d'hommes au maquis. Un jour, je me suis aperçu que j'étais vendu puisqu'un Allemand savait que j'étais un officier polonais travaillant pour le maquis. J'ai réussi à emmener cet Allemand vers un cimetière où je l'ai tué. Afin de ne pas être pris par les Allemands qui avaient promis 100.000 francs à la personne qui me retrouverait, je suis parti pour le maquis de Haute-Savoie en passant par la Suisse. En arrivant en Haute-Savoie, je suis passé sous le commandement du commandant français Robert, qui m'a donné l'ordre de diriger un groupe polono-russe. Nous avons libéré Thonon et poursuivi les Allemands en direction d'Annecy, Aix les Bains, Chambéry, St Jean de Maurienne. Le 4 septembre 1944, après avoir libéré les villages de St Martin la Porte, Beaune, nous sommes arrivés à Thyl où nous nous sommes trouvés en face de 3 mitrailleuses allemandes. Dans cette bataille j'ai été blessé d'une balle au poumon. On dut m'abriter dans un tunnel à St Michel pour me conduire le lendemain matin à l'hôpital de St Jean de Maurienne et 10 jours plus tard à Aix les Bains, hôpital des FFI, hôtel de l'Europe.

Croix de Guerre (France et Pologne)
Croix du Combattant volontaire
Médaille des blessés
Croix des Services militaires volontaires

La compagnie polono-russe de Thonon.
Cette unité est formée le 1er juin 1944 à Thonon par le colonel Romans. L'objectif initial consiste à regrouper des Polonais et des Soviétiques présents dans divers maquis de ce secteur. Ces combattants proviennent de plusieurs détachements FFI, et d'évadés de l'Organisation Todt. Le commandement de cette unité est confié au lieutenant Richard Lipka, un officier polonais évadé d'un camp d'internement en Suisse en mai 1944. Après avoir clandestinement franchi la frontière, Lipka prend le maquis dans le Jura et participe à des actions de sabotage dans les secteurs de Besançon, Champagnolle et Pontarlier. Il gagne ensuite la Haute-Savoie, où il se met à la disposition du responsable local : le colonel Romans qui lui confie le commandement du détachement polono-russe de Thonon. Lipka adhère alors au mouvement des FTPF, et son détachement est englobé dans le 1er Bataillon FTPF local. Au cours du mois d'août, le lieutenant Lipka reçoit le renfort du détachement du sergent Michel Rogal « Cobra », Polonais également évadé de Suisse. La compagnie polono-russe s'implique, le 16 août 1944, dans les combats pour la libération de Thonon, d'Annecy et d'Aix-les-Bains le 27, puis de Chambéry et de Montmélian le 28. Enfin la compagnie participe aux durs combats de Saint-Martin-la-Porte et de La Travenaze. L'effectif de cette compagnie est de 155 combattants et ses pertes sont importantes avec 6 tués, dont Zygmunt Zbytniewski, Roman Borowitch, Kazimir Kasprovitch et Kasprzewski. De nombreux combattants de cette unité de Francs-tireurs se sont engagés ensuite dans les Forces Militaires Polonaises de la Résistance en France, puis transférés en Grande-Bretagne.

Source : SHD Vincennes GR 16P 373 729