Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance polonaise en France (2013)

Gaston LURTON



Alias "Jean"

Etat-civil

Né(e) le/en 13 mai 1902 à Quinçay (Vienne)


Profession en 1940 : Garagiste
Domicile en 1940 : Château-Renault (Indre-et-Loir)

Résistance

Lieux d'action : Indre-et-Loire
Organisation de Résistance : réseau F2

Arrestation et détention

Date d'arrestation : 9 octobre 1941
Lieu de détention : Angers, Fres,es; La Santé, Romainville
Déportation

Date de déportation : 30 août 1943
Lieux : Buchenwald, Dora, Ravensbrück
Date de libération ou de rapatriement : rapatrié le 19/05/1945

Commentaires

Gaston Lurton est né le 13 mai 1901 à Quinçay dans la Vienne. Il est le père de deux garçons, André et Michel. Il perd son épouse en 1939, et c'est sa sœur Yvonne qui va s'installer à son domicile pour élever ses deux enfants de 14 et 8 ans. Il a une formation de mécanicien auto et exerce son activité dans un garage, dont il est propriétaire,  à Château-Renault. Le garage est prospère, car Gaston est compétent et c'est un commerçant honnête et très apprécié par sa clientèle. 

Au déclenchement de la guerre, il est mobilisé et affecté à la Société générale des transports départementaux, où il est chef de l'atelier de mécanique des cars départementaux. Après la signature de l'armistice, il constate qu'il n'est guère envisageable de reprendre son activité de garagiste car la clientèle se fait de plus en plus rare à la suite de la forte réduction du trafic automobile. Il peut alors conserver son poste à la Société des Transports Départementaux, et bénéficier de davantage de liberté pour mener ses activité résistantes.

Patriote convaincu, Gaston Lurton accepte mal l'armistice et l'Occupation. Lorsqu'un ami, Philippe Autier, lui propose discrètement de faire quelque chose pour son pays et d'agir contre l'occupant dans le cadre d'un réseau allié organisé par des Polonais, il répond oui sans hésitation et signe son engagement en septembre 1940.

Au sein du réseau F, il devient « Jean » et on lui confie la tâche d'agent de liaison et de transport de courrier au travers la ligne de démarcation, entre Paris et Marseille. Il noue de nombreux contacts à Loches  pour notamment l'obtention de vraies fausses cartes d'identité (où André Renard, en plus de sa responsabilité du Bureau de bienfaisance, est un faussaire de talent), ainsi qu'avec un officier du 2e Bureau qui lui fournit les ausweis nécessaires.

Grâce à sa parfaite connaissance de la région, et à une excellente condition physique, il franchit aisément la ligne de démarcation, à bicyclette, et dans les deux sens, à raison de plusieurs rotations par mois. Les documents transportés (microfilms), ainsi que des fonds sont dissimulés dans le cadre de son vélo. 

Gaston Lurton fait souvent équipe avec son fils André « Henri » et Suzanne Labordais « Janine » pour la collecte de renseignements sur l'occupant. Il lui arrivait aussi de convoyer des résistants à travers la ligne, dont notamment un agent britannique du SOE. 

Il est particulièrement bien apprécié par la hiérarchie du réseau, ainsi que par ses camarades de la Résistance, car c'est un agent discret, consciencieux, courageux et particulièrement fiable.

Gaston Lurton est arrêté à Tours, le 9 octobre 1941, en même temps que de nombreux de ses collègues de travail, ainsi que son fils André  et sa sœur Yvonne Gentil à Château-Renault. Il est durement interrogé par la police d'Angers, puis transféré à Fresnes où il est incarcéré jusqu'au 15 juillet 1943. En dépit des durs traitements qui lui sont infligés, il ne parle pas. Il est ensuite déporté dans plusieurs camps dont Buchenwald-Dora puis Ravensbrück, d'où il réussit à s'échapper lors d'un déplacement des déportés à l'approche des troupes alliées.

Il est enfin libéré et est rapatrié en France le 19 mai 1945. 

Gaston Lurton a été arrêté à la suite de la dénonciation d'un "clochard", agent de l'Abwehr de Tours, qui était chargé de surveiller les activités du personnel de la Société Générale des Transports Départementaux de Tours. Cet agent sera arrêté après la Libération, jugé puis condamné à mort le 2 avril 1946.

Après la Libération, Gaston Lurton a été reconnu comme agent P2 du réseau F2 à compter du 1er septembre 1940.

Auteur : Jean Medrala



Sources et bibliographie utilisées

SHD 16P380734



Sources complémentaires

  • Arolsen Archives : Personal file of LURTON, GASTON, born on 13-May-1901 - (voir)
  • Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 567187
En savoir plus

Retrouvez la biographie détaillée de Gaston LURTON dans le CD(DVD)-ROM :