Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance en Savoie (2012)

Joseph BARDASSIER



Alias "Lozière"

Etat-civil

Né(e) le/en 11 mars 1901 à Petit-Coeur


Profession en 1940 : Garagiste
Domicile en 1940 : Moûtiers

Résistance

Lieux d'action : Savoie
Organisation de Résistance : 6e bataillon de Armée secrète (AS) de Savoie du 15 février 1943 au 20 septembre 1944.

Arrestation et détention

Date d'arrestation : 10 juillet 1943
Date de libération (ou évasion) : évadé

Commentaires

Au cours des années 1939-1940, Joseph Bardassier est mobilisé, en qualité de Maréchal des Logis, au sein du 14e régiment de train de réserve. Démobilisé rapidement, il reprend son activité civil de mécanicien dans son garage à Moûtiers.

Il organise avec son frère, Pierre, la première sizaine de Moûtiers en 1942. Elle est composée de Maurice Laurent, Gustave Machet, Louis Sibut et Pierre Minazio. Il en prend la direction sous le pseudonyme de "Lozière". Dès le mois de septembre, il organise le premier maquis de Tarentaise aux Allues grâce à la complicité des frères Henri et Louis Barral. Après la nomination de Louis Lungo à la tête de la Résistance en Tarentaise, vers la fin de l'année, Joseph Bardassier et son unité passe sous ses ordres. Tout d'abord membre du mouvement Libération-Sud, des Mouvements unis de Résistance (MUR) et de l'Armée secrète (AS), il participe à des opérations de diffusion de presse et de tracts clandestins.

A partir de février 1943, Joseph Bardassier dirige les premiers réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) vers le maquis des Allues - Le Plantin. Avec l'aide de Louis Sibut et de l'épicier Gustave Machet, ils en assurent le ravitaillement. Le 10 juillet, Joseph Bardassier est arrêté à son domicile par les autorités de Vichy. Il est soupçonné de ravitailler les maquis. Sa femme Louise, sa belle-soeur Yvonne Bardassier et sa soeur Julie Tabuis s'occupent désormais de liaisons clandestines tout en dirigeant le garage. Dirigé vers le camp d'internement de Saint-Paul d'Eyjeaux (Haute-Vienne), Joseph Bardassier parvient à s'évader, en compagnie de Maurice Laurent, dans la nuit du 11 au 12 au court d'un arrêt à la gare de Vieilleville (Haute-Vienne). Ils se rendent à Bergerac, en Dordogne, où sa belle-famille a déja recueilli Louis Sibut. Munis de faux-papiers obtenus sur place, les trois résistants regagnent la Savoie. Ils sont aidés à Chambéry par Henri Revel et le cafetier Mithieux. Ils séjournent quelque temps au maquis de Curienne. Ils rejoignent, avec l'aide de Joseph Guillet, le maquis de Glaizette en Tarentaise. Le 15 août, à bord d'un véhicule de la maison Gustave Machet à Moûtiers, ils rejoignent le maquis de La Plagne. Joseph Bardassier et Louis Sibut assurent immédiatement la direction et constituent, un peu plus tard, le Groupe Franc (GF) de la section de commandement. Les effectifs deviennent, rapidement importants grâce aux maquisards de Planvillard et à l'embauche sur le site minier de nombreux réfractaires venus de toute la France. Le 13 novembre, Joseph Bardassier, à la tête d'une petite équipe du maquis de La Plagne dont Louis Sibut et Marcel Martin, sabote la conduite forcée alimentant la centrale électrique de l'usine du Villard du Planay, dans la vallée de Bozel.

Dans la nuit du 9 au 10 mars 1944, Joseph Bardassier conduit un petit commando du GF de La Plagne, pour effectuer un coup de main sur les fruitières de Peisey et de Landry. Il s'empare d'une quantité importante de beurre et de fromage. La même équipe conduit une opération semblable, en avril, sur la fruitière de Champagny. Du 10 au 11, il dirige la réception et l'inventaire du parachutage de La Plagne. Il organise la mise à l'abri et la distribution de l'armement aux différents secteurs. En avril, dirigeant un petit commando, il s'empare d'un stock de dynamite entreposé dans la poudrière des mines d'Aime à Bonnegarde grâce à la complicité du serrurier Fernand Dumont. Les explosifs sont cachés dans un tunnel à Aigueblanche. Le 7 juin, Joseph Bardassier effectue, avec son GF, à cinq heures du matin, une diversion sur l'Hôtel Moderne où loge une petite unité allemande. Il rejoint, par la suite, le secteur d'Hautecour, avec une section de Moûtiers, où doit se rassembler les résistants du secteur. Il devient l'adjoint de Louis Lungo. L'attaque doit faire intervenir les autres garnisons allemandes de Tarentaise.

Au début août, Joseph Bardassier organise l'accueil et le contrôle des résistants de Tarentaise qui rejoignent la Chapelle Saint-Guérin afin de récupérer des armes du parachutage du col des Saisies. Il assiste au combat de Laval, le 4. Laissant le commandement du GF à Marcel Martin, "Dio-Dio", il est nommé capitaine des Forces françaises de l'intérieur (FFI), adjoint au commandant Louis Lungo et chargé des transports. Il participe à tous les combats de libération de la Tarentaise. Le capitaine Bardassier continue à servir au sein d'un groupement territorial jusqu'au 28 février 1945.

Joseph Bardassier est titulaire de la Médaille de la Résistance française, de la Croix de Guerre 1939-1945 et de la Military Cross. Il devient président de l'Amicale des anciens de l'AS de Savoie.

Auteur : Eric Le Normand



Décorations et récompenses

  • Médaille de la Résistance française
  • Croix de guerre 1939-1945
  • Military Cross
Sources complémentaires

  • Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 32515
  • Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 702450
En savoir plus

Retrouvez la biographie détaillée de Joseph BARDASSIER dans le CD(DVD)-ROM :