Louis SAILLET

Né en 1922, Louis Saillet devient mécanicien dans une entreprise de travaux publics lorsqu'il est appelé pour le STO (Service du travail obligatoire). Réfractaire, il prend le maquis et, en contact avec René Naudin, il participe à la création des unités FTP (Francs-Tireurs et Partisans) dans la basse vallée de l'Arve. En septembre 1943, il est nommé chef de la compagnie 93-08 créée dans la région de La Roche-sur-Foron. Sa compagnie multiplie les actes de sabotage, récupère du matériel d'équipement, des médicaments, etc. C'est Louis Saillet qui organise l'enlèvement de 18 policiers "Canadiennes" de Vichy à Bonneville, le 8 janvier 1944, et au café Mino, le 11 janvier suivant.

Le 25 janvier 1944, Louis Saillet est arrêté à un barrage allemand à La Roche-sur-Foron. Tentant de s'évader, il est très grièvement blessé et emmené à Sallanches. Le 30 janvier 1944, il est échangé contre un vaguemestre (sous-officier chargé du service postal d'une unité) de la Wehrmacht détenu par le groupe Liberté Chérie. Le docteur Cachin, fils du dirigeant communiste Marcel Cachin, alors médecin à la clinique de Savoie à Annemasse, l'opère à plusieurs reprises, évitant l'amputation. La Milice réussit à l'enlever et à le transférer à l'hôpital d'Annecy. Condamné à mort par les miliciens, devant être fusillé le 7 ou le 8 juin, le chef FTP est enlevé le 3 juin 1944 par le corps-franc départemental avec dix autres condamnés à mort.
La Résistance fait passer Louis en Suisse. Il est arrêté par la police helvétique le 8 août 1944 alors qu'il tente de traverser le Léman avec un chargement d'armes. Après un mois de détention, il est de retour en Haute-Savoie.

Après la guerre, Louis Saillet devient horloger, adhère au Parti communiste français (PCF) en 1945 et à la CGT (Confédération générale du travail). Il sera l'un des fondateurs du Mouvement des travailleurs frontaliers. Il meurt en 1997 après une longue et douloureuse maladie.