Paul ADAM

Témoignage de son fils, Michel, en date du 26 juillet 2022 :


"En juin 1940, mon père affecté à Saint Louis (68,) Police des renseignements généraux et frontières a dû se replier avec tout son service jusqu'à Voiron où les archives du service ont été brûlées. J'ai la copie du P.V. dans mes archives ainsi qu'une lettre du rabin Abraham Deutsch pour l'aide apportée par mon père à nos compatriotes de confession juive. Mon père était le subordonné et ami du commissaire Henri Gastaing. Je suis moi-même entré en résistance à l'âge de six semaines ! en franchissant clandestinement avec ma mère la ligne de démarcation à Arbois grâce à la complicité d'un cheminot. Nous avons vécu à Guéret jusqu'à la révocation de mon père par Vichy et sa condamnation à mort par la Milice. Nous avons été caché en divers lieux mais assez longtemps au château de Gartempe.
En 1995, je suis retourné en Creuse avec mon épouse. Nous nous sommes arrêtés dans un petit café près du pont qui enjambe la Gartempe à Gartempe. Après avoir discuté avec le propriétaire de cette époque, il m'a demandé si je n'étais pas le petit Michel. Et ensuite il m'a dit que mon père avait accepté de le prendre avec lui dans le maquis (Il n'avait que 17 ans à l'époque) et il m'a confié que c'était mon père qui avait ramené le drapeau nazi qui se trouvait sur le toit de la préfecture. Juste avant la guerre, mon père avait été détaché par son service des RG à Ferrette pour surveiller les agents nazis infiltrés le long de la frontière suisse."