Gabriel BOULLU

Gabriel Boullu est un instituteur grenoblois de vieille souche, que l'époque vichyssoise contraint à se fixer dans l'Ain. En 1939, Gabriel Boullu exerce à Vienne ; il est secrétaire de sec­tion du parti communiste de cette localité. Or, si Pétain n'aime pas les Juifs, ni les francs-maçons, il ne prise pas non plus les militants communistes. A l'encontre de Gabriel Boullu, Vichy formule trois griefs majeurs : c'est un fervent laïc, un syndicaliste convaincu et pour couronner le tout, un marxiste averti. A l'égal de nombreux autres instituteurs qui partagent un ou plusieurs de ses engagements, il est dans un premier temps muté dans le Vercors, puis licencié, réintégré, et enfin est déplacé par mesure disciplinaire dans l'Ain. C'est ainsi qu'en 1941, il arrive à Pirajoux, gros bourg bressan au pied du Revermont et renoue avec les FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français) par l'intermédiaire de Currat, l'un des pionniers de la Résistance de l'Ain.

Gabriel Boullu œuvre dès lors dans l'équipe de Paul Cribeillet, "Grillon", retiré à Coligny. En 1943, il rejoint avec une quarantaine de jeunes gens de sa commune le 1er Bataillon FTPF, dont il devient le chef d'état-major et le commissaire aux effectifs.

Organisateur et animateur compétent, il devient après la libération de l'Ain, rédacteur en chef de L'Eclaireur de l'Ain, conseiller syndical de la section départementale du syndicat national des instituteurs et enfin conseiller municipal de Bourg-en-Bresse. Puis dans les années 1950, il réintégre son Grésivaudan où il reprend le métier d'enseignant et assume à Grenoble et sa banlieue la direction de groupes scolaires importants, tout en continuant de militer au sein de la la FEN (Fédération de l'Education nationale), dont il est le secrétaire départemental pour l'Isère.

Il décède le 4 septembre 1975.

Auteur : Claude Morel

• Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 80271