Louis TORCATIS



Alias "Bouloc"

Etat-civil

Né(e) le/en 25-mars-04 à Tautavel (66)


Profession en 1940 : Non renseigné
Domicile en 1940 : Non renseigné

Résistance

Lieux d'action : Tarn
Commentaires

Instituteur socialiste, il s'évade en 1940 de son train de prisonniers pour rejoindre son poste dans les Pyrénées-Orientales. Dans la Résistance, ses qualités de courage et d'énergie font de lui un chef. Dès 1942, dans les rangs de Libération, il est responsable des groupes armés de son département. A la formation des MUR, il devient chef des CFL et des groupes francs au niveau régional R3 ( les 7 départements de la région de Montpellier, dont dépend l'Aveyron ; le Tarn appartient quant à lui à la région R4, celle de Toulouse). Directeur d'école à Saint-Estève et chef régional des Groupes Francs, il échappe de peu à une action de la police allemande en avril 1943 et gagne alors l'Aveyron. Accompagné de sa femme et de ses deux fils, il est accueilli à Coupiaguet d'Ayssènes par un ami instituteur : Achille Llado. Il continue ses activités résistantes et prend le pseudonyme de Bouloc, nom d'un village à proximité de Coupiaguet. Il a son PC à Carmaux au printemps 1944 et ses équipes multiplient leurs actions. Certains viennent de l'Aveyron, tout proche. Le groupe Stalingrad de Bousquet, qui a fait fusion avec le maquis aveyronnais CAD (Comité anti-déportation) d'Ariono dit "Daniel", a des contacts directs avec lui. Il est aussi en relations avec la Résistance socialiste des Veny de Berton. Au début du mois de mai 1944, la brigade spéciale de l'intendant de police manque de peu Leistenschneider, DMR de R3, à Toulouse, mais apprend son départ de la région. En même temps, elle a connaissance de la "boîte postale" du cehf régional CFL, Torcatis, à Rodez, et de son pseudonyme. Le 18 mai 1944, quatre policiers de la brigade Marty se rendent à Rodez et obtiennent un rendez-vous de Gadé, chef départemental adjoint des CFL, à l'hôtel d'Armagnac. Prétendant que l'un d'eux était le nouveau DMR, ils lui demandèrent de les conduire auprès de Torcatis. Gadé, ne se doutant de rien, prit place dans leur voiture jusqu'à Carmaux. A proximité de la ville, ils s'arrêtent, prétextant des raisons de sécurité et souhaitent une entrevue sur la route, au garage Bousquet (au Pont de Candou, sur la RN 88). Gadé fait chercher Torcatis par l'intermédiaire d'un agent de liaison : Pierre Redon alias Ravel. A leur arrivée, coup de théâtre, les policiers démasquent leurs mitraillettes et menottent Gadé e Torcatis. Celui-ci s'arrache du groupe et court en zigzaguant. Il est abattu par une rafale, tandis que ses deux compagnons déboulent dans un pré voisin et s'échappent dans la campagne proche. Craignant une réaction des GF de Carmaux, les policiers s'éloignent avec leur voiture. Atteint aux jambes et à la poitrine, Torcatis s'effondre devant la boutique du cordonnier Lazo Lorenzo. Il décède le lendemain à la clinique Sainte-Barbe à Carmaux, vers 5 h du matin. L'EM régional CFL devait se réunir le 20 mai à Carcassonne, en présence de deux chefs régionaux : Pascal Copeau alias Corton et Degliame alias Fouché, récemment investi des fonctions de délégué des MUR pour la zone Sud. Lors de cette réunion, Torcatis devait être proposé comme chef régional FFI. Le 21 mai 1944, ses obsèques sont l'occasion d'une grande manifestation patriotique. Dans l'église Saint Privat, le curé Frayssinet exalte le sacrifice de Bouloc. On entonne la Marseillaise et 6000 personnes en cortège se rendent au cimetière Sainte Cécile.


Sources et bibliographie utilisées

Recherches effectuées par Stéphane Cosson