Nina, Antonia, Germaine, Marie DEDIEU
Alias ""Nina""
Né(e) le/en 14 août 1915 à Malléon (Ariège)
Profession en 1940 : Non renseigné
Domicile en 1940 : Auterive (31)
Etat-civil
Profession en 1940 : Non renseigné
Domicile en 1940 : Auterive (31)
Résistance
Organisation de Résistance : Réseaux Flore Vénus (Kléber), Nap Fer, SR, Nap-PTT
Commentaires
Nina est son pseudo de Résistante qui deviendra son troisième prénom et prénom d’usage après 1945. Son acte de naissance porte en mention marginale : « Adoptée par la Nation suivant jugement du tribunal civil de Pamiers en date du 30 mars 1920. »
Elle naît alors que son père est au front, il sera grièvement blessé moins d’un mois plus tard dans une offensive pour reprendre le fortin de Beauséjour dans la Marne. C’est sa tante, Escaïch Françoise qui déclare sa naissance. Très jeune, son père gravement mutilé ayant été nommé facteur, Nina vient habiter Auterive, au n°20 de la rue Jules Vallès.
Ce père, Joseph Dedieu, mutilé de la main lors de la Grande Guerre est un homme rude. Il a été deux fois blessé en 1914 et en 1915. Sa fille le surnomme « Le Gaulois » en raison de sa moustache mais aussi de son caractère abrupt. Il était né à Esplas aujourd’hui Esplas-de-Serou, le 16 juillet 1888. Il était marié à Angèle, Anna Maria Pauly née à Malléon le 19 mars 1892. Avant la Première Guerre mondiale Joseph est cultivateur à Esplas. En 1908, alors qu’il est appelé pour le recrutement militaire, ses deux parents sont décédés ; son père en 1893 à l’âge de 44 ans et sa mère à l’âge de 50 ans en 1901. Le couple vivait au hameau de Pombole sur la commune d’Esplas. Orphelin à treize ans son existence a dû être très dure dans cette zone montagneuse des Pyrénées ariègeoises. Incorporé en octobre 1909, il fait son service militaire de trois ans dans le 143ème RI dont les casernes se trouvent à Castelnaudary. Matricule 981 au recrutement et 1658 au régiment. Il est rappelé au déclenchement de la guerre, le 1er août 1914. Pendant la Grande Guerre, en 1915, il sera affecté au 146° RI basé à Toul. Joseph reçut la croix de guerre avec étoile de bronze et la médaille militaire. Il fut un militant de Gauche, comme le prouve son adhésion à la CGT en 1934.
Nina a participé aux services de renseignements sous les ordres du commandant Saint-Pol (renseignements, dactylo, liaison). Pour l’organisation « Nap-Fer » elle était dactylo, agent de liaison, sous les ordres du chef responsable Christian. Elle a hébergé des Américains et des Résistants. Elle participe au transport de documents et de postes émetteurs. Elle fut dans l’obligation de quitter son service et sa résidence à la suite de l’arrestation par la Gestapo du commandant Saint-Pol, le 29 juillet 1944. Elle est aussi en contact avec Henri Claude Lauth du réseau Françoise qui sera arrêté et déporté au camp de concentration de Mittelbau-Dora. Elle habitait alors au 36 rue Nazareth et travaillait au bureau de Poste d’Arnaud-Bernard. Puis elle a longuement habité au 12 rue Peyras, à Toulouse, avant de se retirer à Auterive où elle est décédée en 2007.
En reconnaissance de ses activités, le général de Gaulle, président du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) la fait citer à l'ordre des Forces Françaises Combattantes. Il lui fait attribuer la croix de guerre 39-45 avec étoile d'argent le 2 avril 46. Il est rarissime qu’une femme soit honorée par cette décoration et encore plus pour faits de résistance.
« Agent de liaison d'un dévouement et d'un courage absolu. A assuré des liaisons périlleuses et des transports de courrier jusqu'à la frontière espagnole.
En avril 44, se rendant à Perpignan pour chercher des valises radio est avertie que le correspondant avait été arrêté la veille et n'a pas hésité à se rendre à son domicile et retrouvant les valises radio en a assuré seule le transport et la livraison. »
En septembre 1944 elle participe encore à des actions pour la Résistance Fer. En mars 1946, elle se rend en Rhénanie occupée avec son père pour le mariage de son frère Pierre qui est soldat à Coblence.
Elle était très proche de Bos Hubert inspecteur matériel et traction SNCF Toulouse né le 02 novembre 1898 à Argenton-sur-Creuse, réseaux Kléber, SR, Fer, Alliance, Libération. L’un des premiers de Libération pour la région toulousaine. Bien qu’arrêté par la Sureté nationale sur ordre de Vichy, entre le 23 et le 26 juin 1943, comme membre du « Nap-Fer » a poursuivi dès sa libération l’organisation de ce groupement dont il devenait par la suite le chef régional. Les résultats obtenus ont dépassé les espérances permises dans la plupart des départements. S’est occupé entre-temps de l’organisation des passages clandestins (courriers et personnes) par fer via La Tour-de-Carol et Canfranc. A prêté également son concours aux services de renseignements.
Décorations et récompenses
- Croix de guerre 1939-1945
Sources et bibliographie utilisées
Dossier SHD-Vincennes 16p164334 (non consulté) ; Recherches et archives personnelles Marc BOUHOURS (octobre 2024).
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