Christian BOUHOURS
Photo de juin 1944
Etat-civil
Profession en 1940 : Non renseigné
Domicile en 1940 : Toulouse (31)
Résistance
Organisation de Résistance : FFC-NAP-PTT-réseau Prunus--FTP Toulouse
Commentaires
Christian Bouhours perd son père des suites de la guerre de 1914-1918 en 1936. Il était âgé de 14 ans en 1939 quand il fut confronté aux violences quotidiennes de la guerre, celle d’Espagne d’abord puis la Seconde Guerre mondiale. Issu d’une famille profondément républicaine et engagé au sein du mouvement laïque des Éclaireurs de France, Christian est choqué par les conditions de la défaite et la mise en place d’un régime qui bafoue les principes républicains qui ont guidé sa vie jusque-là.
L’expérience de Christian Bouhours au sein des Éclaireurs de France constitue le socle de son émancipation. Il construit de solides amitiés, des liens fraternels avec des camarades sans se soucier de leur origine. Christian évoque avec émotion les liens qui l’ont uni à ces « routiers » que le régime de Vichy persécute parce que Juifs. C’est d’ailleurs à son ami Tibor Weisz, Juif roumain, Eclaireur de France avec lui, exécuté par les Français en mars 1944 qu’il dédie ce livre.
Nous avons ici la chance de pouvoir accompagner, quasiment pas à pas, le cheminement de cet adolescent dans son combat pour rétablir la liberté, l’égalité et la fraternité. Ses espoirs, son enthousiasme, ses déceptions, ses difficultés quotidiennes illustrent le parcours de nombreuses « petites mains » de la Résistance. Ses actions contre le fascisme et le nazisme, contre cette politique de collaboration commencent à l’école où des V de la Victoire sont inscrits sur le tableau noir de la classe, ou sur les murs de la ville rose où il entonne avec ses camarades en 1942 le refrain de l’Internationale ou encore dans la rue où il brave les interdits pour arracher des affiches de propagande vichyste.
Agent de renseignement puis agent de liaison, Christian a œuvré pour diverses organisations de résistance, comme le NAP PTT (Noyautage des Administrations Publiques des Postes et télécommunications), le réseau Prunus avec Marcel Petit, la Sixième (Eclaireurs Israélites de France) avec Lucien Fayman. Il a distribué tracts et journaux clandestins dans Toulouse pour les FUJP (Forces Unies des Jeunesses Patriotiques). En 1944, il rejoint un groupe urbain des FTP (Francs-Tireurs et Partisans) à Toulouse. Il est classé comme un responsable par l’historien de la Résistance de la Haute Garonne Daniel Latapie. Il participe les armes à la main à la Libération de Toulouse les 18 et 19 août 1944. FFI il s’engage dans l’armée de libération mais ne sera jamais envoyé sur le front car catalogué comme communiste.
« D’un côté, je pouvais passer une vie tranquille […] et suivre les consignes du maréchal. […] Il fallait adorer la francisque et la nouvelle devise. Il fallait mépriser les parias, les réfugiés, les communistes, les francs-maçons et les Juifs. D’un autre côté j’aimais la devise de la République : « Liberté, Égalité, Fraternité » et les idées de la Gauche. […] Je me révoltais contre la domination fasciste et les exactions nazies. Et même si on était dans le noir, je conservais en moi une petite flamme. Je gardais l’espérance. »
« Le souci historique et la volonté d’exactitude s’associent à la fraîcheur du regard d’enfance. […] Christian a un don de caricaturiste pour croquer les silhouettes, évoquer d’un trait un personnage. […] Il sait nous restituer la confusion grandissante des nouvelles, le chaos de la vie collective, le manque de tout […]. Un équilibre auquel il faut rendre hommage. » Extrait de la postface de Madame HélèneWaysbord, présidente honoraire de l’association de la Maison des enfants d’Izieu.
Marc Bouhours
Sources et bibliographie utilisées
Dossier SHD-Vincennes 16p78711 (non consulté) ; informations et documents familiaux M. Marc Bouhours (son fils, novembre 2024) ; Christian Bouhours, Que sont devenus mes amis ? Un adolescent en résistance, éditions Loubartières, 2023, 410 p.