Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance en Ardèche (2004)

Marcel DUMONT



Etat-civil

Né(e) le/en 7 septembre 1914 à Loriol (Drôme)


Profession en 1940 : Non renseigné
Domicile en 1940 : Non renseigné

Résistance

Lieux d'action : Ardèche
Commentaires

Né à Loriol, Drôme, en 1914, son père, mi-fermier, mi-ouvrier agricole, est tué à la Grande Guerre. Sa mère meurt victime de l'épidémie de grippe espagnole. L'enfant est recueilli par la fille du propriétaire, Mademoiselle Eva Crumière, qui l'élève comme un fils adoptif, aidée par une voisine et amie, Mademoiselle Elise Barre, fidèles de l'Eglise protestante. Marcel Dumont récompense ses bienfaitrices par sa réussite scolaire et son entrée à l'Ecole normale de Valence, où il décroche son diplôme d'instituteur. Le jeune normalien s'est engagé résolument dans l'action politique et syndicale. Mais il contracte la tuberculose. Avec deux poumons atteints et deux pneumothorax, Marcel Dumont est envoyé en cure au sanatorium pour institutrices et instituteurs de Sainte-Feyre en Creuse, en 1936. En cette période d'intense bouillonnement social, il a tôt fait de prendre contact avec les organisations creusoises du Front populaire. Au sana, les débats d'idées sont intenses sous l'impulsion de Madeleine Marzin (une militante communiste qui s'illustrera à Paris comme une résistante de la première heure).

Marcel Dumont est nommé instituteur en Creuse, à Pontarion, lors de la rentrée scolaire de 1937. Il accepte d'être candidat du PCF aux élections législatives partielles, à Aubusson, en mars 1939. Galataud étant secrétaire de la section d'Aubusson à l'époque, il l'accompagne parfois dans ses réunions. Après une période de pause pendant la drôle de guerre, ils se retrouvent pour reconstituer clandestinement le PCF en Creuse, avec l'aide d'un ingénieur des Services agricoles, Guézennec. En 1941, Marcel Dumont, alias "Claude", accède à des responsabilités interdépartementales et entre en contact avec Georges Guingouin en Haute-Vienne. La surveillance policière se resserre. Il est muté disciplinairement avec son épouse en Ardèche, à Saint-Barthélémy-le-Plain, où ont été déplacés également les époux Montérémal. Les deux couples sympathisent vite et partagent une large identité de vue...

Dumont retrouve le contact avec le PCF par l'intermédiaire de Gabriel Curinier, instituteur à Tournon. Au cours de l'été 1942, par pur hasard, il rencontre Galataud devant un arrêt de bus, à Tournon, où ce dernier était venu procéder au transfert d'une caisse de caractères d'imprimerie. Alors que Galataud se trouve en difficulté, Dumont le fait héberger en septembre pendant une semaine chez son collègue Montérémal.

Marcel Dumont s'implique dans l'action de propagande en éditant des journaux clandestins à la ronéo, notamment Le Partisan. Ceci lui vaut à nouveau d'attirer sur lui les attentions de la police de Vichy et celle des occupants allemands.

Le 2 mars 1944, il fait partie, avec son collègue Montérémal, des cinq otages menacés d'être fusillés. Il doit quitter son domicile pour affronter la vie illégale, mais son état de santé s'aggrave brusquement. Il est recueilli une fois de plus par sa mère adoptive, qui le soigne avec dévouement dans son appartement de la rue Faventine, à Valence. Alors que Galataud lui rend visite clandestinement, il lui fait part d'un projet qu'il commence à entreprendre sur son lit de douleur : la rédaction d'un manuel de grammaire, plus lié, selon lui, aux réalités pédagogiques.

Marcel Dumont, hospitalisé à Lyon, décède le 7 août 1944 à l'hôpital Edouard Herriot, sans avoir connu les joies de la victoire sur le nazisme. Son épouse, avec leurs deux bébés, regagne la Creuse.

Auteur : Raoul Galataud



Décorations et récompenses

  • Médaille de la Résistance française
Sources complémentaires

  • Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 176773
  • Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 200250
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Retrouvez la biographie détaillée de Marcel DUMONT dans le CD(DVD)-ROM :