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Le 1er détachement FTP-MOI

Légende :

Communiqué du 1er détachement (1941-1943).

Genre : Image

Type : Document

Source : © Mémorial de la Shoah / David Diamant Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié

Date document : 1941-1943

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Après la création des FTP-MOI au début de l’année 1942, les membres opérant en région parisienne se dotent de détachement en fonction de la nationalité ou de la langue. Ainsi, le premier détachement est composé de Roumains, pour la plupart juifs, et de communistes bilingues hongrois-roumains venus de la Transylvanie ayant émigrés vers la France les années précédentes.

À partir du second semestre de l’année 1942, le noyau initial se compose de deux dizaines de résistants, militants communistes, anciens membres des Brigades internationales résolument engagés dans la lutte armée . Les pertes subies par ce détachement sont significatives de la violence de la répression qui s’abat sur le premier détachement.

Le premier chef du détachement roumain est Edmond Hirsch (Adam), journaliste originaire de Transylvanie qui a lui-même combattu en Espagne contre les nationalistes. Il est interné au camp d’Argelès dont il s’évade au printemps 1941, il rejoint l’Organisation spéciale (OS) et participe à plusieurs attaques contre l’occupant. Il est arrêté le 6 décembre 1942. A cette date, le premier détachement à perdu plusieurs hommes et femmes, victimes de la répression :

Albert Breiman, juif d'origine roumaine, arrêté en août 1942 , mort en déportation ;
Carol Vexler, juif d'origine roumaine, arrêté en octobre 1942 , mort en déportation ;
Nicolas Cristea, Roumain, arrêté en octobre 1942, fusillé comme otage au Mont-Valérien le 9 mars 1943 ;
Dragos Sas, Roumain, arrêté en octobre 1942 , fusillé comme otage au Mont-Valérien le 9 mars 1943 ;
Carol Goldstein, Juif d'origine roumaine, arrêté en octobre 1942, fusillé comme otage au Mont-Valérien le 9 mars 1943.

Face aux arrestations de décembre 1942, la direction des FTP-MOI décide de stopper les activités du 1er détachement afin de déterminer les causes du démantèlement. Après enquête, le premier détachement est reconstitué tout d’abord à l’aide de résistants bulgares puis d’autres résistants de diverses nationalités. Joseph Clisci (Albert), étudiant juif originaire de Bessarabie ayant émigré vers la France, remplace Edmond Hirsch. Il est blessé lors d’une action à la porte de Clichy le 2 juillet 1943, et est abattu au cours de la fusillade qui s’ensuit. Au total, une vingtaine de résistants, hommes et femmes, tombent entre les mains allemandes et sont déportées ou exécutées. Le premier détachement cesse d'exister comme unité après les arrestations de novembre 1943.

Son activité demeure difficile à évaluer avec précision : le communiqué du premier détachement exposé ci-dessus présente des actions pleinement intégrées dans le cadre de la lutte armée : sabotages, attentats et déraillements de train. L'une des actions les plus connues est certainement l'attaque à la grenade, dirigée par Nicols Cristea, le 19 octobre 1942, contre des soldats allemands au stade Jean-Bouin à Montrouge (actuellement Hauts-de-Seine).


Auteur : Guillaume Pollack

Sources et bibliographie :
Stéphane Courtois et Denis Peschanski, Le Sang de l'étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, Paris, Fayard, 1989, 2e édition 1994.
David Diamant, Les Juifs dans la Résistance française 1940-1944 (avec armes ou sans armes), Paris, Roger Maria Editeur, 1971.
Boris Holban, Testament, Paris, Calmann-Lévy, 1989.