Portrait de Marcel Cochet au crayon

Genre : Image

Type : Dessin

Source : © Archives privées Denise Cochet Droits réservés

Détails techniques :

Dessin au crayon sur papier format 27 x 21 cm.

Date document : Janvier 1944

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot

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Analyse média

Le dessin est un portrait au crayon de Marcel Cochet, incarcéré à Eysses, au préau 1, depuis le 9 décembre 1943. Il a été réalisé par Robert Bollard comme l’atteste la signature sous le portrait. Né le 4 août 1918 à Genève, Robert Bollard est arrivé à Eysses le 12 janvier 1944 en provenance de Chambéry. Le dessin qui porte une dédicace de Marcel Cochet à sa femme Paulette a été joint à un courrier qu’il lui a adressé le 25 janvier 1944. Il a donc été réalisé entre le 12 et le 25 janvier 1944.

La série de portraits présentée en album lié à cette notice a été presque entièrement réalisée par Georges Beauché, charpentier, né le 22 février 1913 à Bruz (Ille-et-Vilaine), condamné à 5 ans de travaux forcés par le tribunal militaire de Toulon en octobre 1941 et arrivé à Eysses le 15 octobre 1943. Les originaux de ces dessins sont certainement restés dans les familles des détenus mais l'amicale des anciens d'Eysses en a conservé une série de négatifs, numérisés pour les besoins de cette exposition. Seuls les portraits d'André Laulan et Marcel Cochet sont l'oeuvre d'autres détenus d'Eysses.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Documentation Corinne Jaladieu. Archives privées Denise Cochet.

Contexte historique

Un nouveau genre fait son apparition en prison avec les prisonniers politiques : celui des portraits. Il semble avoir remplacé le tatouage des droits communs ; le portrait renvoie à une image de citoyen, le tatouage restant lié aux codes spécifiques de la délinquance. Certains artistes sont tout spécialement sollicités pour dessiner leurs codétenus, alors dépouillés du costume pénitentiaire. Le dessin remplace la photo et a pour destinataire la famille. La facture personnelle, humaine est destinée à la rassurer et à redonner au prisonnier une stature de citoyen libre.


D'après l'ouvrage de Corinne Jaladieu, La prison politique sous Vichy. L’exemple des centrales d’Eysses et de Rennes, L’Harmattan, 2007.