Ordre du jour n°1 de Roger Stéphane

Légende :

Ordre du jour n°1 de Roger Stéphane, responsable des FFI de l'Hôtel de Ville

Genre : Image

Type : Affichette

Source : © IHTP, ARC 077 - Fonds Massé-Alékan Droits réservés

Date document : 21 août 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Analyse média

Cet ordre du jour qui porte le n°1 n'est pas daté. Quatre ordres du jour suivront celui-ci ; portant les n°2 à 5, ils sont datés du 22 au 25 août 1944. Le n°1 présenté ici est donc daté du 21 août 1944, lendemain de la prise de l'Hôtel de Ville par les FFI. 

Les ordres du jour n°2 à 5 sont présentés dans l'album lié à la présente notice.


Contexte historique

En 1944, l'Hôtel de Ville est le siège de la préfecture de la Seine et du conseil municipal de la Ville de Paris. L'Hôtel de Ville a valeur de symbole car il est le gardien séculaire des principes de liberté. Il a été l'âme de la Commune de Paris dans son esprit de révolte.

Après la prise de la préfecture de police le 19 août 1944, l'Hôtel de Ville est l'objectif des résistants. A l'aube du 20 août, Léo Hamon ("Sacy)", membre du Comité parisien de Libération et ses camarades de Ceux de la Résistance, Aimé Lepercq (commandant "Landry") membre de l'Organisation civile et militaire, tout juste libéré de la prison de Fresnes, le lieutenant Roger Stéphane, décident de s'emparer sans coup férir de l'Hôtel de Ville. Ils ont composé un détachement avec l'aide des FFI de la préfecture de police. Léo Hamon se fait ouvrir les portes de la maison commune. Un gardien ouvre et Léo Hamon en profite pour gagner les étages et se précipite dans les locaux du préfet de la Seine, nommé par le gouvernement de Vichy, René Bouffet. Il prend possession des lieux au nom du gouvernement provisoire de la République française et pour le compte du Comité parisien de libération.

Il y a alors quelques 400 hommes et femmes avec une vingtaine d'armes individuelles et six fusils mitrailleurs. Roger Stéphane recommande "d'économiser les munitions car il n'y a que 5 minutes de feu". Léo Hamon établit son quartier général dans le bureau du préfet de la Seine, actuel bureau du maire de Paris.

La défense de l'Hôtel de Ville s'organise sous la direction du commandant Aimé Lepercq ("Landry"), assisté de Roger Stéphane qui dispose de 300 hommes environ constitués pour l'essentiel des Equipes nationales et des gardes mobiles. Le Comité parisien de Libération présidé par André Tollet, assure le fonctionnement de l'administration civile. Marcel Flouret, nommé par le gouvernement provisoire d'Alger, prend possession de ses fonctions de préfet de la Seine dans l'après-midi-même : une activité où le dramatique côtoie le pittoresque habite la Maison du Peuple de Paris.

Les premières escarmouches commencent le soir du 20 août et durent trois jours et quatre nuits, au cours desquels se succèdent des accalmies et des tirs de chars allemands. Les combattants, depuis les fenêtres de l'immense bâtiment, ripostent et tirent sur des camions allemands, les immobilisent et récupèrent les armes. Les combattants, à partir du 22 août, sortent en patrouille jusqu'aux barricades les plus proches, généralement pour les corvées de ravitaillement jusqu'aux Halles.


Christine Levisse-Touzé in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004