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Notice individuelle de Marcel Cochet

Légende :

Notice individuelle de Marcel Cochet délivrée par le parquet de la cour d'appel de Lyon en avril 1944.

Genre : Image

Type : Dossier pénal

Source : © Archives départementales de Lot-et-Garonne,940W103 Droits réservés

Détails techniques :

Support papier. Dimensions : 26,5 x 21 cm

Date document : 17 avril 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Lyon

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Analyse média

Cette notice créée par une circulaire du 14 mai 1873 est rédigée par le parquet sur des imprimés fournis par l'administration pénitentiaire. Celle-ci a été rédigée par le parquet de la cour d’appel de Lyon le 17 avril 1944. Elle comprend de nombreux renseignements individuels relatifs au condamné, Marcel Cochetr : identité et état-civil, profession, domicile, moyens d'existence, degré d'instruction et religion, conduite et moralité, antécédents judiciaires ; exposé sommaire des faits qui ont motivé la condamnation en signalant l’importance du délit et des circonstances aggravantes ou atténuantes, et l’attitude pendant l’instruction ou durant l’audience.

La notice individuelle de Marcel Cochet nous informe qu’il a été condamné le 8 novembre 1943 par la section spéciale de Lyon pour « menées antinationales » et notamment pour distribution de tracts. Ce document est un des éléments constitutifs du dossier pénal qui suit le condamné dans tous les établissements où il sera détenu. 


Auteur : Fabrice Bourrée 
Sources : Jean-Claude Farcy, Guide des archives judiciaires et pénitentiaires 1800-1958, CNRS Editions, 1992

Contexte historique

Né le 12 décembre 1913 à Polliat, Marcel Cochet est radio et sergent dans l'infanterie en 1940. Démobilisé, il retrouve son emploi d'auxiliaire de la ville de Bourg-en-Bresse jusqu'en mai 1941, date à laquelle il part à Antibes suivre une formation sportive. En septembre 1941, il intègre le lycée Lalande de Bourg-en-Bresse en qualité de professeur de sport adjoint. Au sein du lycée, il aide les jeunes hostiles au régime de Vichy à s'organiser, alors que la majorité des professeurs et de l'administration ne suit pas cette démarche. 

Marcel Cochet est contacté en novembre 1941 par son frère André Cochet et Paul Pioda du mouvement Libération. Il devient successivement chef de sizaine, puis de trentaine et chef de trentaine de choc en juillet 1942. En novembre 1942, il participe au transport d'armes cachées à la Trappe des Dombes et accomplit ensuite des missions variées : enlèvement du fichier de recensement du STO (Service du travail obligatoire) de Bourg-en-Bresse en avril 1943, et du fichier départemental en mai 1943, sabotage du local de la Milice par grenadage en avril 1943, instruction militaire des chefs de trentaines en 1942 et 1943, sabotages de plusieurs magasins de collaborateurs en 1942 et 1943, réception de parachutages d'armes à Polliat, Lent, Chavannes-sur-Suran. Il participe également à l'organisation du mouvement FUJ (Forces unies de la jeunesse) au lycée, à la création de maquis à Lamoura et Saint-Claude et à leur ravitaillement en cartes d'alimentation. 

Marcel Cochet est arrêté par la police judiciaire de Lyon le 18 juin 1943. Condamné par la section spéciale de la cour d'appel de Lyon à 6 ans de réclusion, il est incarcéré à la prison Saint-Paul de Lyon puis à la centrale d'Eysses où il arrive le 9 décembre 1943. Il est déporté à Dachau et Allach le 18 juin 1944 puis rapatrié en France le 25 mai 1945. 

Il reprend ensuite sa carrière de professeur d'EPS au lycée Lalande jusqu'à sa retraite en décembre 1973. Il joue un rôle de premier plan dans le monde du rugby, notamment avec l’équipe du lycée Lalande mais surtout à l'US bressane dont il est le soigneur officiel, fonction qu’il quitte en 1982 à 70 ans. 

Marcel Cochet est décédé le 15 décembre 2001 à Bourg en Bresse. 


Fabrice Bourrée