Place du lieutenant Henri Karcher, Paris Ier

Légende :

Nom de place attribuée à Henri Karcher

Genre : Image

Type : Plaque

Producteur : Claude Richard

Source : © Collection Claude Richard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : août 2015

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Henri Karcher est né le 26 octobre 1908 à Saint-Dié dans les Vosges. Son père, le capitaine Louis Karcher, a été tué au combat en août 1914. Après son baccalauréat, il s’inscrit à la faculté de Médecine puis, ayant obtenu son doctorat, devient chirurgien assistant d’un professeur de la faculté de Médecine de Paris. 

Bien que réformé définitif en 1938 pour une maladie contractée dans l’exercice de sa profession, il n’hésite pas à s’engager comme volontaire en janvier 1940. Affecté au 24e régiment d’infanterie, il est rapidement promu caporal puis admis dans un peloton d’élèves sous-officiers. Au moment du cessez-le-feu, il est adjudant et replié avec son unité dans la région de Bordeaux. Refusant la défaite, le 24 juin, de Saint-Jean-de-Luz, il embarque pour l’Angleterre sur le Castle Nairn en se camouflant sous une fausse identité polonaise, entraînant avec lui plusieurs camarades. 

Engagé dans les Forces françaises libres, Henri Karcher refuse d’être affecté au Service de Santé et, avec le grade de sergent, prend part à l’expédition de Dakar. Rapidement promu aspirant, il est affecté au bataillon de marche n° 1 sous les ordres du commandant Delange et participe à la campagne du Gabon en novembre 1940. Promu sous-lieutenant, il combat en Syrie en juin 1941, prenant le commandement d’une compagnie dont le chef a été abattu par l’ennemi ; lui-même est grièvement blessé par balle peu après, le 15 juin 1941, au Djebel El Kelb. Malgré la guérison imparfaite de sa blessure, il est affecté comme lieutenant au bataillon de marche n°5 (BM 5) de la 1ère division française libre, avec lequel il participe à la campagne de Libye et notamment aux combats d’El-Alamein en octobre 1942. 

De nouveau hospitalisé en Algérie, le lieutenant Karcher rejoint la 2e DB du général Leclerc en mai 1944 en Angleterre. Il sert alors en qualité d’officier adjoint au capitaine Sammarcelli, commandant la 3e Compagnie du régiment de marche du Tchad (RMT). Il débarque avec son unité, le 1er août 1944, en Normandie. Très rapidement, le 11 août, il est blessé à nouveau au combat à Doucelles par des éclats de mortier. Il refuse de se laisser évacuer. 

Chargé avec sa section, le 25 août 1944, de prendre l’Hôtel Meurice, Q.G. du général von Choltitz, commandant la Place de Paris, il prend le commandement du détachement après la blessure du capitaine Branet ; il entraîne ses hommes à l’assaut tout le long de la rue de Rivoli et dans les jardins des Tuileries, sous le feu des mitrailleuses et des chars qui défendent l’Hôtel. Il pénètre le premier dans le hall après avoir personnellement abattu un mitrailleur allemand. Il fait prisonnier la garnison comprenant une soixantaine d’officiers d’état-major et une centaine d’hommes. Il se porte ensuite immédiatement dans le bureau du général von Choltitz qui lui remet ses armes. 

En septembre 1944, Henri Karcher est affecté au gouvernement militaire de Paris en qualité d’aide de camp du général Koenig. Il reçoit ses galons de capitaine en avril 1945 puis, le 17 novembre 1945, le général de Gaulle lui décerne la Croix de la Libération. Démobilisé en juillet 1946, il reprend ses activités chirurgicales à Paris. Député Union pour la Nouvelle République (UNR) de Paris de 1958 à 1962, puis député de la Moselle de 1962 à 1967, Henri Karcher est vice-président de l’Assemblée nationale de 1962 à 1964. Egalement conseiller général du canton de Sarrebourg de 1962 à 1967, il exerce ensuite, jusqu’en 1979, les fonctions d’expert auprès de la Cour d’Appel de Paris et est vice-président de l’Association des Français libres. En 1970, il est nommé colonel honoraire.
Henri Karcher est décédé le 31 juillet 1983 à Sarrebourg (Moselle). Il a été inhumé à Abreschviller en Moselle.


Source : Site Internet du musée de l'Ordre de la Libération.