Voir le recto

Aquarelles "Barrage à La Batterie" de Christian Disandro

Légende :

Aquarelles réalisées par le maquisard Christian Disandro, intitulées « Barrage à La Batterie », à partir de dessins croqués en 1944

Genre : Image

Type : Aquarelles

Source : © Collection Famille Disandro Droits réservés

Détails techniques :

Aquarelles en couleur (voir recto-verso).

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Lamastre

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

Souvent, nous établissions des barrages sur les routes ; l'effet psychologique était profitable et nous l'exploitions à fond.

La Batterie était un de nos endroits préférés car nous y contrôlions assez souvent des camions de Saint-Etienne ou de Valence. Après le contrôle, les chauffeurs repartaient abasourdis et ravis, la tête pleine d'impressions confuses, à la suite de quoi ils multipliaient par dix le nombre de maquisards entrevus.

Sur ce dessin, Lardant, Jacques et Freddo se livrent au contrôle, les copains sont en protection dans les champs. De ces trois maquisards, seul Freddo devait survivre.

Lors d'une opération de sabotage à Vion, sur la voie ferrée, un convoi avait été stoppé. L'équipe de protection était en place. Daniel, ayant fait décrocher la locomotive, s'apprêtait à la précipiter sur les wagons immobilisés. Lardant, pendant ce temps, transmettait des instructions au chef de convoi, lorsqu'un train de chenillettes allemandes roulant sur la voie descendante, déclencha une fusillade générale, qui ne cessa qu'après le passage du convoi... 

Lardant fut abattu, gisant sur le ballast, une rafale de mitraillette dans le corps. Très grièvement blessé, perdant son sang en abondance, la traction de Robert l'amena jusqu'à l'hôpital de Lamastre, où il allait agoniser une partie de la nuit. Sa mort fut à l'image de ses convictions. Il était de ces êtres exceptionnels qui ont le privilège de traduire par la parole et par l'action toute la noblesse et la générosité que peuvent contenir leurs idées. Sa courte vie s'achevait alors qu'il venait à peine d'avoir 20 ans. Dans le brouillard de la fin, il devinait ses camarades et, alors que sa vie fuyait, il répétait sans cesse à ses camarades : « Continuez, vous êtes tous courageux ». 

Jacques fut blessé grièvement au combat du Pouzin ; hissé sur le camion de Jimmy, il continuait toujours de tirer avec sa mitraillette. Ramené à Lamastre, il mourut le lendemain.

Auteur
 : Christian Disandro
Sources : Document intitulé « Le maquis de La Raze - (Détachement Sampaix) » rédigé par Christian Disandro in Paul Bouit, Désaignes, pages d'Histoire, Lamastre, éd. Deloche, 199

Ce barrage a été mis en place par le Sampaix au cours du printemps 1944, dans la Loire, à la limite de l'Ardèche du Nord. Cette inspection de véhicules, notamment de camions venant de Saint Etienne ou de Valence, avait un impact psychologique certain sur les conducteurs contrôlés. Ils avaient tendance à exagérer le nombre de maquisards présents, et par là même, ils donnaient l'image d'une marée montante. Les trois maquisards représentés occupent une grande partie de l'espace, symbolisant cette présence manifeste de la Résistance. Une impression de sérénité se dégage de cette réalisation. Seules les armes prêtes à être utilisées rappellent que les risques sont bien là.

Auteur: Alain Martinot


0.

Contexte historique

Lardan, ou encore Lardant, était le pseudonyme de Jean-Maurice Picq, né le 4 avril 1924 à La Talaudière (Loire).

Membre d'un groupe de FTP de la Loire, il avait dû quitter Saint-Etienne pour échapper à la Gestapo et avait rejoint le groupe de La Raze.

Fils d'un délégué mineur que Vichy avait longtemps interné dans ses camps, il puisait dans l'exemple paternel une ardente conviction où le patriotisme se conjuguait avec une générosité instinctive.


Auteur : Christian Disandro