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Stèle à la mémoire de l’équipage américain du bombardier B-17 « SNAFU » matricule #42-29476, Les Champs-Géraux (Côtes d'Armor)

Légende :

Stèle érigée sur le territoire de la commune des Champs-Géraux (Côtes d'Armor) à la mémoire de l'équipage américain du bombardier B-17F-55-BO "SNAFU" immatriculée #42-29476 appartenant au 410ème escadron de bombardement du 94ème groupe de bombardement attaché à la 8ème Air Force américaine.

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Joris Brouard

Source : © Cliché Joris Brouard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Lieu : France - Bretagne - Côtes-d'Armor - Les Champs-Géraux

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Contexte historique

Depuis le début du conflit mondial, la sécurisation des axes de ravitaillement à destination des îles britanniques est devenue l’une des préoccupations majeures des états-majors britanniques, dans un premier temps, puis américains avec l’entrée en guerre du pays en décembre 1941.

En effet, grâce à leur redoutable sous-marins de poche U-Boote chassant en meute dans les eaux de l’Atlantique, les Allemands bénéficient d’un atout maître dans la conduite de la guerre face aux Alliés qui se voient infliger de lourdes pertes en terme de tonnage de navires coulés.  La force des U-Boote résidant dans leur aptitude à chasser en meute, les états-majors alliés ont bien saisi la nécessité de réduire drastiquement leur prolifération dans les eaux de l’Atlantique.

Alors que les scientifiques et ingénieurs anglo-américains travaillent de concert pour perfectionner les armes et instruments de détection destinés à la chasse sous-marine, les états-majors alliés réfléchissent à atteindre la machine de guerre allemande en son cœur par le biais de bombardements massifs contre les infrastructures militaro-industrielles allemandes en Europe. Lancée timidement dès l’été 1940 par la RAF (Royal Air Force), la campagne de bombardements qui visait les infrastructures allemandes s’est concentrée à frapper les ports français de la façade atlantique susceptibles d’abriter la flotte militaire allemande.

Avec l’engagement militaire des Etats-Unis dans le conflit, cette campagne de bombardements s’est intensifiée à mesure que la menace allemande s’accentuait sur les convois alliés dans l’Atlantique. Afin de contenir cette menace, les Alliés confièrent aux forces aériennes anglo-américaines le soin de porter des coups de boutoirs dans le dispositif allemand par des vagues successives de bombardements massifs sur les infrastructures militaro-industrielles en Europe occupée. Parmi ces infrastructures, les bases sous-marines de l’Atlantique constituaient des cibles de choix pour l’aviation alliée.

Pour ce faire, deux forces aériennes furent mises à contribution : le Bomber Command britannique et la 8th Air Force « Mighty Eighth » américaine. Les Britanniques ayant eu la désagréable expérience des bombardements de jour ayant entraîné de lourdes pertes d’appareils, le Bomber Command prit la décision de privilégier les bombardements nocturnes. De leurs côtés, persuadés de la supériorité de leurs appareils à l’image du célèbre bombardier B-17 « Flying Fortress », les Américains optèrent pour les bombardements diurnes qu’ils estimaient beaucoup plus précis. Pour mener à bien ces opérations de bombardements, la 8th Air Force disposait de trois divisions de bombardement elles-mêmes composées de groupes de bombardement répartis sur différents aérodromes en Angleterre. A ces groupes de bombardements s’ajouteront au cours des campagnes, des groupes de chasseurs destinés à protéger les bombardiers lors de leurs missions.

La 8th Air Force se décompose ainsi :

- 1st Bombardment division regroupant jusqu’à 12 groupes de bombardement en 1945 qui sont dotés du bombardier lourd B-17 « Flying Fortress » pouvant accueillir un équipage de 10 hommes.

- 2nd Bombardment division regroupant aussi jusqu’à 12 groupes de bombardement en 1945 qui sont dotés du bombardier lourd  B-24 « Liberator » pouvant accueillir un équipage de 9 hommes.

- 3rd Bombardment division regroupant jusqu’à 15 groupes de bombardement en 1945 qui sont dotés du bombardier lourd B-17 « Flying Fortress » pouvant accueillir un équipage de 10 hommes.

Chaque groupe numéroté de bombardement lourd (Bombardment Group, Heavy) dispose de 72 appareils répartis au sein de 4 escadrons numérotés  de bombardement (Bombardment Squadron).

Ce 29 mai 1943, toujours dans cette perspective de réduction du potentiel offensif de la Kriegsmarine (marine allemande) dans l’Atlantique, l’état-major de la 8th Air Force projette un vaste raid aérien sur 3 objectifs : la base sous-marine de U-Boote de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), la base sous-marine de U-Boote de la Pallice (Charente-Maritime), un dépôt de la Kriegsmarine à Rennes (Ille-et-Vilaine). Chacun des objectifs de la mission n°61 est attribué à une division de bombardement au sein de laquelle des groupes de bombardements auront à bien de mener ce raid :

- la base sous-marine de Saint-Nazaire sera l’objectif des  91st, 92nd,, 303rd, 305th, 306th, 351st, 379th Bombardment Groups (BG) de la 1st Bombardment division représentant un total de 147 appareils sur cible.

- la base sous-marine de la Pallice sera l’objectif des 44th et 93rd Bombardment Groups de la 2nd Bombardment division représentant un total de 34 appareils sur cible.

- le dépôt de la Kriegsmarine de Rennes sera l’objectif des 94th, 95th et 96th Bombardment Groups de la 3rd Bombardment division représentant un total de 57 appareils sur cible.

Parmi les groupes de bombardement affectés à l’objectif rennais se trouve le 94th BG qui entame sa 7ème mission opérationnelle – tout comme les autres groupes de la 2ème division de bombardement assignés sur cet objectif – depuis son arrivée en Angleterre au mois d’avril 1943 et le début de sa campagne de bombardements sur l’Europe le 13 mai 1943. Autant dire que ce groupe n’a que très peu d’expérience comparé aux autres groupes de bombardement notamment ceux de la 1ère division de bombardement dont certains ont entamé leur campagne de bombardements en Europe à partir de l’automne 1942.

C’est à ce 94ème groupe de bombardement qu’a été affecté l’équipage du bombardier Boeing B-17F-55-BO immatriculé #42-29476 baptisé « SNAFU » acronyme non-officiel très usité chez les militaires américains résultant de leur langage argotique et signifiant «Situation Normal : All Fucked Up » et que l’on pourrait traduire en français par « Situation normale : c’est le bordel » sous-entendant que la situation reste inchangée et qu’elle ne changera pas.

L’équipage du B-17 « SNAFU » attaché au 410th Bombardment Squadron (BS) du 94th BG pour cette mission de bombardement, la 6ème mission opérationnelle de l’appareil, se décompose ainsi :

- Pilote : 1er lieutenant Max HECOX originaire de la Californie

- Copilote : 2nd lieutenant Rolland V. VANDERHOOK né en 1920 originaire du Nebraska

- Navigateur : 2nd lieutenant Charles B. HARRISSON né le 28 mai 1921 originaire de l’état de New York

- Bombardier : 1er lieutenant Ronald G. MCCOY né en 1921 originaire de la Pennsylvanie

- Radio/Mitrailleur dorsal : sergent-chef Georges T. COATES né le 1er décembre 1920 originaire de l’Illinois

- Ingénieur/Mitrailleur tourelle dorsale : technicien-sergent Herman PHILBECK né en 1921 originaire de la Caroline du Nord

- Mitrailleur tourelle ventrale : sergent-chef Harry D. SYMMONDS né le 11 décembre 1920 originaire de l’Iowa

- Mitrailleur latéral droit : sergent-chef Fred G SNELL né le 22 juin 1915 originaire de l’Ohio

- Mitrailleur latéral gauche : sergent-chef Eugene MCCOY né en 1921 originaire de l’Ohio

- Mitrailleur de queue : sergent-chef Joseph G. TASHJIAN né le 8 janvier 1924 originaire du Massachussetts

La plupart des membres de l’équipage avait eu une expérience de vol en opération sur cet appareil ou un autre. Seul le sergent-chef TASHJIAN effectuait sa première mission. Il avait remplacé à la dernière minute le mitrailleur de queue Ray KASKEY souffrant d’une infection à l’oreille.

Pour cette mission, et comme cela est assez fréquent afin d’évaluer l’efficacité des opérations de bombardements de l’USAAF, vient s’ajouter à l’équipage, un observateur aérien en la personne du major Randolph C. BARTHOLD né le 15 juin 1906 et originaire de l’Ohio.

Ce samedi 29 mai 1943, après un briefing  ayant eu lieu à 8h30, les équipages de 22 bombardiers du 94th BG se préparent sur l’aérodrome de la RAF Bury Saint Edmonds (station 468) situé dans le sud-est de l’Angleterre et attribué aux appareils du 94th BG. Alors que les mécaniciens vérifient une dernière fois les appareils, les équipages découvrent l’objectif de Rennes et apprennent que cette dernière est défendue par une légère opposition antiaérienne Flak mais qu’il faut compter sur l’opposition des chasseurs de la Luftwaffe. Pour autant, il leur est notifié que les bombardiers disposeront d’une escorte de chasseurs P-47 Thunderbolt tout le temps du trajet jusqu’aux côtes françaises correspondant au rayon d’action maximal de ces chasseurs au printemps 1943. En outre, les équipages découvrent que le 94th BG sera placé comme « groupe du bas » au sein de la formation de vol des groupes de bombardement de la 3ème division de bombardement engagé sur ce raid.

En effet, depuis l’engagement à l’été 1942 de la 8ème Air Force sur le théâtre européen des opérations,  les groupes de bombardement américains ont adopté la formation tactique dite du « Combat box » imaginée et conçue par le colonel américain Curtis E. LeMay alors commandant du 305th BG et expérimentée en mission pour la première fois lors du raid du 17 août 1942 sur la ville de Rouen. Ce concept également appelé « formation en quinconce » repose sur l’idée selon laquelle les bombardiers B-17 et B-24 étant suffisamment dotés en mitrailleuses lourdes pour assurer leur défense respective, peuvent maximiser l’efficacité défensive d’un groupe de bombardiers s’ils adoptent une formation de vol en quinconce de manière à ce que chaque bombardier du groupe contribue à la protection de ses homologues immédiats – et réciproquement – en cas d’attaque de la chasse ennemie. Pour ce faire, la tactique de vol « Combat box » s’inspire du principe d’emboitement des poupées russes dans le sens où la configuration de vol de l’échelon numérique le plus bas (un groupe de 3 à 4 éléments) se transpose aux échelons plus élevés (escadrons de bombardement, groupes de bombardement, divisions de bombardement) et peuvent dans l’absolu, se démultiplier à l’infini. Les bases numériques retenues par l’USAAF dans la mise en application de la formation en quinconce s’échelonnent à partir d’un multiple de 3 comme suit 18, 27, 36 et 54 éléments. Dans la pratique, certaines formations « Combat box » reposent leurs bases numériques sur un multiple de 4 puisqu’elles intègrent un 4ème élément.

Ainsi, si nous prenons la configuration assise sur un multiple de 3, nous avons à l’échelon de base, 3 appareils disposés de la façon suivante : un appareil placé en tête du  groupe constituant l’appareil leader, puis sur son aile gauche, le deuxième appareil positionné à une altitude plus élevée que le leader, et sur l’aide droite de ce dernier, le troisième appareil du groupe qui ferme la marche, placé à une altitude plus basse que l’appareil leader. Ensuite, il suffit d’étendre à la façon des poupées russes, cette disposition à l’échelon supérieur, c’est-à-dire à un groupe de bombardiers pour obtenir la disposition suivante : un groupe de 3 appareils situé en position de tête, avec sur son aile gauche en deuxième position de vol, un autre groupe de 3 appareils naviguant à une altitude supérieure à celle du groupe leader ; puis sur son aile droite, en queue de formation, un troisième groupe de 3 appareils naviguant à une altitude inférieure à celle du groupe leader. De cette façon, on peut démultiplier les possibilités jusqu’à adapter la formation en quinconce au niveau de la division de bombardement.

Pour la mission de ce 29 mai 1943, le 94th BG hérite de l’inconfortable position basse dans la formation de vol Combat box, position crainte des équipages due taux élevés de pertes qui en résultait. Le 94th BG se subdivise lui-même en 3 groupes correspondant au principe du Combat box développé plus haut : le premier groupe qui se place comme leader, englobe 6 appareils eux-mêmes disposés suivant le principe de quinconce. Arrive en deuxième position, l’élément supérieur se situe à l’aide droite du groupe leader.  Le B-17 « SNAFU » du lieutenant Max HECOX est quant à lui,  attaché au groupe inférieur situé à l’aile gauche du leader composé de 10 appareils.  Au sein de ce groupe inférieur divisé en 3 éléments, le bombardier SNAFU intègre la position basse du deuxième élément.

Vers 13h15, heure anglaise, les 22 bombardiers du 94ème groupe de bombardement décollent de leur aérodrome afin de rejoindre en vol les deux autres groupes de bombardement (les 95thet 96th BG) au point de rassemblement situé au dessus de l’Angleterre. Peu de temps après le décollage, un des bombardiers du 94ème est victime d’un incident mécanique et est contraint de rebrousser chemin. A 13h40, l’ensemble des bombardiers (72) intègrent leur formation respective, gagnent en altitude et prennent la direction de Rennes. Ils sont rejoints par des chasseurs américains P-47 Thunderbolt et des chasseurs britanniques Spitfire. A 15h10, un bombardier du 94ème signale à son tour un ennui mécanique qui l’oblige à rompre la formation pour regagner sa base. Arrivés à 10 000 pieds d’altitude (environ 3000 mètres) au-dessus de l’Angleterre, les membres d’équipage passent sous oxygène et se mettent à leur position de combat. Une fois la côte anglaise dépassée, les bombardiers montent jusqu’à 32 000 pieds d’altitude (environ 9700 mètres). A peine la côte française en vue, les escortes de chasseurs Spitfire ne disposant pas de suffisamment de carburant, sont contraints de faire demi-tour et de rejoindre leur base. Alors que l’objectif se profile, que l’altitude se réduit, les chasseurs P-47 sont également dans l’obligation de faire demi-tour laissant les Forteresses volantes seules en approche de l’objectif masqué sous un ciel noir de tirs de la DCA allemande.

Aux tirs antiaériens allemands qui semblent être plus denses que le briefing l’avait laissé entendre, auxquels s’ajoute un manque d’expérience de certains pilotes à maintenir la formation de vol initiale sur cible, les équipages doivent composer avec une chasse ennemie prête à bondir sur les bombardiers dès que ces derniers auront quitté l’objectif et entameront leur difficile retour vers l’Angleterre. Vers 16h00, les soutes des B-17 se libèrent de leurs 132 tonnes de bombe qu’ils déversent sur un objectif qu’ils pensent avoir atteint. En réalité, les bombes tombent sur des quartiers résidentiels de la ville faisant 195 morts, 188 blessés, 103 immeubles détruites et 1706 endommagés selon un rapport adressé au maire de Rennes en date du 18 décembre 1943.

Sans entrer dans les détails techniques qui pourraient apporter des éléments de réponse à cette erreur manifeste de largage auquel il serait nécessaire d’y adjoindre tous les documents d’archives des acteurs de l’USAAF ayant pris part à ce bombardement, on peut d’ores et déjà indiquer que la technique de bombardement utilisée par les équipages de la 8ème Air Force s’appuie sur une confiance excessive apportée au bombardier leader. En d’autres termes, l’avion leader par le largage de ses bombes, donne implicitement le feu vert aux autres bombardiers de la formation de faire de même. Or, si l’avion leader commet une erreur d’appréciation de la cible, c’est toute la formation de bombardiers qui commet cette même erreur.

A peine les bombardiers quittent la cible qu’ils sont pris pour cible par une horde de chasseurs allemands composée de Focke-Wulf Fw 190. Ils effectuent un premier passage au plus près de la formation de B-17 et concentrent leurs tirs sur la position basse de la formation occupée par le 94ème groupe de bombardement. Au second passage, les Fw 190 parviennent à toucher l’un des moteurs du bombardier leader de la formation basse déjà endommagé par les tirs de DCA et piloté par le lieutenant Arthur J. HERBERT. Ne volant plus que sur 3 moteurs, le bombardier est contraint de quitter la formation de vol ce qui l’expose davantage aux attaques des chasseurs allemands qui agissent telle une meute de fauves s’acharnant sur un animal blessé. Aussi surprenant que cela puisse paraître compte tenu de l’intensité des assauts ennemis exercés sur le B-17, le lieutenant HEBERT parviendra à rejoindre l’Angleterre. Deux membres de l’équipage sont tués lors de cette mission : le sergent-chef Oscar REDMANN meurt à son poste de mitrailleur de tourelle dorsale et le sergent-chef Clarence L. BROWN décède à son poste de mitrailleur de tourelle ventrale.

Tandis que le bombardier leader tente de se défaire des chasseurs allemands qui sont à ses trousses, d’autres Fw 190 poursuivent leurs attaques au milieu de la formation de Forteresses volantes et réussissent à impacter le bombardier SNAFU blessant au passage le mitrailleur latéral droit Gene MCCOY. Au même moment, c’est le B-17 « Hell Below » du lieutenant Jack B. WORKMAN qui subit des tirs de DCA en plus des assauts des chasseurs allemands. L’équipage est contraint d’évacuer l’appareil et saute en parachute laissant deux des leurs qui ont été tués au cours des combats : le lieutenant William A. PETRUZZI au poste de navigateur et le sergent-chef Theodore G. FERENTINOS au poste de mitrailleur latéral droit. Les autres membres de l’équipage sont faits prisonniers par les Allemands une fois arrivé au sol. Le bombardier « Hell Below » quant à lui termine sa chute dans un champ de la commune de Saint-Méloir-des-Ondes (Ille-et-Vilaine).

Assaillis par les chasseurs Fw 190, le mitrailleur dorsal du « SNAFU » Georges COATES parvient à toucher l’un des chasseurs allemands. Au moment de l’explosion en vol de ce dernier, la carlingue du B-17 est violemment frappée par un obus de DCA causant des dégâts à l’appareil. Alors que le pilote tente de maintenir son bombardier en vol, l’appareil devient incontrôlable et se met soudainement à partir en vrille.  A l’intérieur, les aviateurs semblent être totalement pris au piège par la chute de leur appareil. Seul le mitrailleur de tourelle dorsale, Herman PHILBECK parvient miraculeusement à s’extirper in extremis du bombardier avant que celui-ci ne termine sa chute en heurtant violemment le sol d’un champ conduisant à la mort des 10 autres membres d’équipage près du hameau de la Poterie situé sur le territoire de la commune des Champs-Géraux (Côtes d’Armor). Une fois arrivé au sol, le sergent PHILBECK est aussitôt fait prisonnier par des militaires allemands venus à sa rencontre. Il sera par la suite transféré au Stalag 17B Braunau Gneikendorf (Autriche) pour prisonniers de guerre alliés.

Le bilan des opérations de la 8ème Air Force en ce samedi 29 mai 1943 est lourd. Sur l’ensemble des missions de bombardement – Saint-Nazaire, la Pallice, Rennes – l’USAAF enregistre 135 aviateurs tués, disparus ou faits prisonniers et une vingtaine de blessés qui se répartissent sur les missions de Saint-Nazaire et Rennes. Sur le plan matériel, ce sont 12 bombardiers qui ont été détruits et 90 autres qui ont été endommagés au cours de ce que l’on peut qualifier sans exagération, de bataille aérienne. Du côté allemand, si l’on s’appuie sur les chiffres recensés par la 8ème Air Force, les équipages de bombardiers auraient abattu 25 appareils ennemis, endommagé 15 autres appareils avec une probabilité de 5 autres abattus. Preuve de l’intensité des combats dans le ciel breton, c’est la mission sur Rennes qui aurait totalisé le plus grand nombre d’appareils ennemis abattus avec 19 appareils ennemis abattus, 14 endommagés et une probabilité de 5 autres appareils détruits. Si ces chiffres peuvent être sujet à caution, on peut néanmoins affirmer en s’appuyant sur le travail de recherche de l’ABSA 39-45 (Association bretonne du souvenir aérien) qu’au moins 15 appareils de la chasse allemande ont été détruits ou endommagés ce jour-là par les équipages embarqués de bombardiers.


Auteur : Joris Brouard

Ressources Internet :

Sur les opérations de la 8ème Air Force au cours de la Seconde Guerre mondiale : https://www.8thafhs.org/new/database.php

Sur les crashes d’appareils durant la Seconde Guerre mondiale :

- l’ABSA : http://www.absa3945.com/

- http://francecrashes39-45.net/

- site en anglais consacré au 95th Bomb Group : http://95thbg.org/j3migr/

Ressources bibliographiques :

- Paul Kennedy, Le grand tournant. Pourquoi les Alliés ont gagné la guerre, 1943 – 1945, Perrin, 2012, 464 p.

- Roger Le Huguen, La Bretagne dans la Bataille de l’Atlantique, 1940 – 1945 - La stratégie du Bomber Command appliquée à la Bretagne, Coop Breizh, 2002, 666 p.

- Grégory Pons, 8th Air Force : les groupes de bombardiers lourds américains en Angleterre de 1942 à 1945, Histoire & Collections, 2006, 180 p.