Rapport de "Raymond" (Gilbert Renault), 29 décembre 1940

Légende :

Rapport dactylographié envoyé à Londres le 29 décembre 1940 par "Raymond", pseudonyme de Gilbert Renault.

Type : Rapport

Source : © Archives nationales, 3AG2/31 Droits réservés

Détails techniques :

Rapport dactylographié de 4 pages 

Date document : 29 décembre 1940

Lieu : France

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Analyse média

Dans ce rapport du 29 décembre 1940, Gilbert Renault informe que son réseau est opérationnel dans plusieurs villes de la côte atlantique de Lorient à Bordeaux en passant par Vannes, Nantes, ou La Rochelle, et qu'une extension est prévue à Brest, Rennes et Saint-Nazaire. 
Ce rapport dresse un état des installations allemandes et des travaux en cours notamment pour la construction de bases sous-marines. Il souligne également les objectifs à détruire en priorité. Il concerne les villes suivantes : Brest, Lorient, Belle-ïle, La Trinitié-sur-Mer, Meucon, Nantes, Saint-Nazaire, La Pallice, La ROchelle, Bordeaux et Cognac. 

 


Fabrice Bourrée

Contexte historique

À l'heure où disparaissait le réseau d'Estienne d’Orves, un autre groupe était en train de se former, destiné à une énorme extension. Le 8 novembre 1940, Gilbert Renault - futur colonel Rémy mais qui utilise alors le pseudo de Raymond- ayant franchi la frontière, était arrivé en France. Il laissait à Madrid un correspondant, Henri, qui n'est autre que le consul de France à Madrid, M. Pigeonneau, chargé d'assurer la transmission de ses courriers et de ses messages à l'ambassade britannique. Grâce en particulier à Madame Pigeonneau, qui fit plusieurs passages, Raymond peut faire parvenir régulièrement à Madrid le résultat de son voyage. Le 1er décembre, il envoie le plan des objectifs à bombarder à Bordeaux, La Pallice, Nantes, Vannes. Il poste des observateurs dans le port de Bordeaux, à Angoulême, à Vannes, à Lorient, à La Pallice. Le 1er décembre, il envoie le plan des objectifs à bombarder dans plusieurs ports de l'Atlantique. Le 9, ce courrier, le RZ 1, premier d'une série qui montera jusqu'à 70, quitte l'Espagne par la valise diplomatique britannique. La liaison régulière est désormais assurée. Elle ne cessera plus. Le 15 janvier, quand Raymond reviendra en Espagne, il aura déjà rédigé 11 rapports, expédiés en Espagne par trois envois. Toutefois, cette voie demeure lente. Elle demande au minimum 10 jours, dans les conditions les plus favorables, quand il est possible de faire coïncider le passage de la frontière franco-espagnole et le départ de la valise britannique.


Extrait du Livre blanc du BCRA, Archives nationales