Contexte historique

Né le 1er avril 1921 à Strasbourg, Jean Ebstein milite dès l'âge de 13 ans dans le mouvement des Jeunesses Royalistes d’Alsace. Trop jeune pour être mobilisé en 1939, il souscrit un engagement volontaire le 22 septembre 1939 au dépôt de cavalerie n°21 à Rambouillet. Nommé maréchal des logis le 4 janvier 1940, il est blessé en service le 28 février 1940 et subit une amputation d’un doigt. Il refuse cependant d’être réformé et prend part aux campagnes de Belgique et des Flandres, ainsi qu’à l’évacuation des troupes à Dunkerque. Jean Ebstein est démobilisé le 2 août 1940.

De retour à Paris, il s’inscrit, en septembre 1940, à la Faculté de Droit de Paris, en deuxième année de licence, ainsi qu’à l’École libre des sciences politiques. Il contribue à la remise sur pied des associations nationales d’étudiants. Vice-président de l’association corporative des étudiants en Droit, il effectue de nombreuses liaisons avec la province dont Bordeaux et Lyon. A Paris, il est l’un des initiateurs de la manifestation du 11 novembre 1940 à laquelle il prend part. Suite à la fermeture des Facultés, il rejoint Lyon fin décembre 1940.

A Lyon, en 1942, il participe à une manifestation patriotique lors du concert donné par l’orchestre philarmonique de Berlin. De Lyon, il contribue à l’organisation de départs vers l’Espagne, notamment ceux de Pierre Lefranc, Jean Mercure, Pierre Haas et Henri Schumacher.
Le 12 novembre 1942, il traverse la frontière franco-espagnole. Arrêté à Rabos, il reste emprisonné dans les geôles et camps franquistes jusqu’en août 1943. Ayant rejoint le Portugal, il parvient à embarquer pour Casablanca où il arrive le 22 août 1943. Deux jours plus tard, il est intégré au 6e régiment de chasseurs avec le grade de maréchal des logis. En décembre 1943, il est muté au Bataillon de chars de Staoueli puis février 1944 au 29e régiment de tirailleurs algériens.

En mars 1944, il est affecté au BCRA d’Alger. Muni d’un ordre de mission, il rejoint le BCRA de Londres en mai 1944 avant d’être réaffecté au Forces terrestres en Grande-Bretagne comme chef du secrétariat du 2e bureau de l’état-major Guerre. Il rejoint ensuite le 3e bureau de la Première Armée jusqu’à la capitulation allemande, puis le Service d’information du Gouvernement militaire de Paris jusqu’en février 1946, date de sa démobilisation.

En 1947, Jean Ebstein fonde le Comité français pour la défense des Droits de l'homme, chargé de dénoncer les excès de l’épuration et de défendre la mémoire du maréchal Pétain. Puis il devient l’un des directeurs de la Compagnie française de téléphonie, avant de reprendre, à près de soixante ans, des études à l’Université de Paris pour devenir avocat au barreau de Paris. Il défend notamment, à partir de 1994, devant la Cour européenne des Droit de l’Homme, maître Jacques Isorni contre qui une plainte avait été déposée, en 1984, par l’Association nationale des anciens combattant de la résistance, pour avoir publié dans le journal Le Monde un article intitulé « Français, vous avez la mémoire courte » dans lequel il exprimait sa fidélité au maréchal Pétain.

Jean Ebstein-Langevin est décédé en 1998.

Décorations :
Médaille des évadés
Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre
Médaille des internés résistants
Croix du Combattant
Croix du Combattant volontaire de la Résistance