Plaque commémorative du Maquis d'Arcenant (21).

Légende :

La grotte des chouettes - Combe de la Serre – Source du Raccordon – Monument Maquis 

Producteur : Jean-Pierre Petit

Source :

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Côte-d'Or

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Analyse média

COMPAGNIE PIERRE SEMARD

 

DANS CETTE GROTTE SONT MORTS EN BRAVES

POUR LA LIBERATION DE LA FRANCE

PATRIOTES AU MAQUIS D'ARCENANT

ATTAQUES LE 15 JUIN 1944

PAR LES MILICIENS ET LES ALLEMANDS

ILS SONT MORTS POUR QUE VIVE LA FRANCE


Contexte historique

Cet épisode d'histoire locale est révélatrice de ce que fut le comportement trouble des Français durant l'occupation : majorité passive, délation, collaboration, lâcheté, mais aussi actes de courage et d'abnégation. 

Les responsables du maquis, en ce printemps 1944, s'affairent : distribution de tracts, établissement de fausses cartes d'identité, aide au ravitaillement, communication de renseignements, transport d'armes et bien entendu, sabotages et harcèlement de l'occupant. 

Le 6 juin 1944 à Comblanchien, suite à l’annonce du débarquement allié, les responsables FTPF (Francs tireurs et partisans français) de Côte-d’Or décidèrent la constitution du maquis d’Arcenant avec 95 hommes sous le commandement de Maxime Salomon dit "Max"  cantonnés à proximité de la grotte des Chouettes opportunément proche d'une source et pouvant, le cas échéant, servir de refuge. 

Le 15 juin, en début d'après-midi, 2 maquisards partant en reconnaissance vers Meuilley, reviennent en courant annoncer l'arrivée près de la source de la Douée, de camions allemands chargés de soldats et de miliciens conduits par un jeune maquisard passé à l'ennemi, pudiquement qualifié d'évadé par les siens. L'effet de surprise était heureusement déjoué

La stratégie adoptée est alors la suivante : un tiers de l'effectif formé des maquisards les plus combatifs et aguerris, se porte alors à la rencontre des Allemands qui s'approchent en remontant le fond de la Combe de la Serre. Celle-ci forme une gorge propice au harcèlement par un second groupe d'une soixantaine d'hommes à qui est confié le rôle de couvrir le 1er groupe, de faire diversion et de contenir l'attaque au bas de la grotte. Depuis celle-ci, les résistants ont l'avantage du terrain et ils pourront s'y protéger le cas échéant. Malheureusement, le second groupe décroche sans combattre, emportant le seul FM réceptionné la veille, mettant ainsi en échec la stratégie. Disons à la décharge de ces combattants, que pour la plupart, c'était le baptême du feu, et qu'ils étaient à peine familiarisés avec un armement reçu début juin. Probablement y eut-il aussi sous-estimation du risque encouru par les leurs, dans l'euphorie de la nouvelle récente du débarquement. D'autre part, la fixation de l'ennemi aux abords de la grottte, a peut-être permis au gros de la troupe des maquisards de s'échapper sans trop de dommages. Signalons également à ce propos la passivité attentiste de beaucoup d'officiers d'active, liés par le serment fait à Pétain, de former les jeunes maquisards au maniement des armes et aux techniques de combat, ce qui sera trop souvent à l'origine de la mort de patriotes courageux mais inexpérimentés. 

Les hommes restant sont acculés. Les miliciens connaissant bien les lieux se présentent en premier par le haut de la grotte en essayant de surprendre : leur chef est abattu (dans la mesure du possible, les Allemands préféraient, et on les comprend, envoyer d'abord les miliciens au "casse-pipe"!). Côté maquisards, 3 d'entre eux sont tués. Une heure passe. En contrebas, constatant l'insuccès de l'intervention, les Allemands attaquent à leur tour et prennent en enfilade la grotte. Les rondins de pin entassés devant celle-ci serviront de protection aux combattants comme aux blessés. Cette nouvelle attaque fera 2 morts parmi les résistants. 

Nouvelle offensive vers 18 h. : les Allemands veulent en finir et montent à l'assaut. Un maquisard lance une grenade qui éclate à un mètre du sol, faisant ainsi de gros ravages côté allemand (Les grenades avaient été apportées la semaine précédente par une femme, agent de liaison, venue à vélo de la Saône-et-Loire.). Cette fois, c'est fini : l'ennemi a renoncé après avoir perdu une quarantaine d'hommes. Mais il faut partir coûte que coûte et faire vite. Tous se séparent. Les blessés seront péniblement évacués vers le nord jusqu'à Gergueil : le petit groupe, après avoir traversé la forêt de Détain et Bruant sur près de 15 km y parvient dans la nuit, échappant aux Allemands.

 


Texte : Randos Bourgogne/Episode du Maquis d'Arcenant