Journal Défense de la France, n° 42, 15 décembre 1943

Légende :

Newspaper "Défense de la France", n°42, December 15, 1943.

Genre : Image

Type : Presse clandestine/ Clandestine Press

Source : © Archives nationales, fonds Défense de la France (don association Défense de la France) Droits réservés

Détails techniques :

Numéro imprimé sur un feuillet au recto et au verso. Le papier utilisé demeure de qualité inégale et bien souvent médiocre. Format 21 x 31 cm.

Lieu : France - Ile-de-France

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Analyse média

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42e et dernier numéro de l’année 1943 imprimé sur des presses professionnelles.

Ce numéro se compose de sept principaux articles :

- Sous la plume de Philippe Viannay, « Indomitus », Défense de la France dénonce « les parasites de la Résistance qui guettent l’occasion, qui attendent l’heure propice ». Selon l’auteur, « ils tentent de se faire accréditer, ils voudraient revivre en s’inoculant de la pureté des vrais combattants ». La « Volonté du peuple » est de faire appel non pas à ces « chefs postiches » mais à des hommes nouveaux. C’est pourquoi il « a mis un immense espoir dans la personne du général de Gaulle »

- Dans le deuxième article intitulé « Terrorisme ou Résistance », G Le Mainois réagit à « l’odieuse campagne de presse » menée par les Allemands contre les résistants, c’est-à-dire ceux qu’ils considèrent comme des « Terroristes ». L’auteur énumère « de véritables OPERATIONS DE GUERRE » menées par ces réfractaires, au nom de la liberté, afin que les Français sachent « discerner », dans cette propagande ennemie le vrai du faux. Le Conseil national de la Résistance déclare qu’ils ne sont « ni dupes, ni complices », mais savent que ce qui est fait aujourd’hui s’appelle « la Résistance française »

- Pour faire suite à cet article, une brève de François de Menthon, Commissaire à la Justice, rappelle aux Français que Charles de Gaulle, « LE PREMIER RESISTANT, EST DEVENU LE SYMBOLE DE LA VICTOIRE », celui « VERS QUI MONTE DU SOL DE LA PATRIE L’APPEL CONFIANT DE LA DEMOCRATIE FRANÇAISE » et autour de qui les résistants unifient leur action.

- « L’espoir politique de la France » fait l’objet d’un troisième article rédigé par « Robert Tenaille », Robert Salmon. L’auteur exprime de nouveau la nécessité de reconnaître de Gaulle comme « chef » de la Résistance et manifeste, comme un grand nombre de résistants, sa volonté de voir émerger un « parti neuf, ce parti, né dans la résistance, pur de toute équivoque et de toute accusation, ayant pour le soutenir l’énergie des hommes nouveaux qui se sont révélés dans le combat [...] »

- Dans le quatrième article, Jean-Lorraine, Jean-Daniel Jurgensen revient sur la Conférence de Moscou, qui s’est tenue du 18 octobre au 11 novembre 1943, et ses conséquences. Il exprime ses craintes de voir la France isolée des négociations préliminaires de la paix. Son absence de gouvernement régulier ne justifie pas, selon lui, que la France soit tenue à l’écart. Tous unis derrière le CFLN et le général de Gaulle, les « combattants du front intérieur se sentent pleinement égaux avec les Alliés. »

- Défense de la France présente sa « Revue de la presse » et précise sa volonté de développer, dans les prochains numéros, « une revue assez complète de la Presse résistante afin de montrer son accord profond sur les points essentiels »

- Deux courts articles : « Confession d’un collaborateur » et « Le prix d’un traitre » viennent dénoncer le collaborationnisme du nommé Cousteau, l’un des agents les plus zélés de la propagande, et des subventions accordées à la LVF(Légion des Volontaires français). 

- Le dernier article de Défense de la France est consacré aux dernières « Manœuvres de Pétain » formulées dans un message qu’il voulait prononcer le 13 novembre afin de rappeler aux Français sa « légitimité ». Mais pour l’ensemble de la Résistance IL EST TROP TARD et le maréchal doit rester en marge de la Nation.

 

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Au mois de décembre 1943, le mouvement est doté de deux machines : la Teisch et la Crafftmann. La première, acquise au mois d’avril, est installée depuis juillet dans les établissements Labordière à Aubervilliers. La seconde, une Crafftmann, offerte au mois d’octobre par leur ami Alain Radriguer, est abritée dans un lavoir désaffecté que tient madame Cumin, âgée de 84 ans. 

Ces dernières acquisitions finalisent les installations professionnelles engagées en 1942 grâce au concours déterminant des hommes de métier – Jacques Grou-Radenez et Alain Radriguer avant tout – et renforcent l’indépendance du mouvement en rendant inutile le recours aux imprimeurs professionnels. Ce nouvel équipement permet, d’une part, d’améliorer la présentation du journal (les compositions sont désormais irréprochables) et, d’autre part, d’accroître la vitesse d’impression et donc d’augmenter le nombre de tirages. 

En outre, Défense de la France décentralise ses imprimeries, notamment en zone sud, suite à un accord conclu entre Philippe Viannay et Claude Bourdet au mois d’octobre. Ce dernier « cherchait à me joindre pour faire participer Défense de la France à l’opération de regroupement qu’il tentait en zone nord, faisant suite à celle qui avait déjà été réalisée en zone sud avec les Mouvements unis de la Résistance (MUR) » se souvient Philippe Viannay. (1) 
Défense de la France s’engage à imprimer et diffuser Combat en zone nord et à équiper ses imprimeries de Lyon d’une Crafftmann automatique et du matériel nécessaire, grâce à la générosité d’Alain Radiguer. En retour, l’équipe de Bourdet, sous la houlette de Velin, prend en charge le tirage et la diffusion de Défense de la France pour la zone Sud, en remplacement de France que leur « rédaction s’avérait incapable de réaliser dans le sens voulu. » (2) 
Les deux rédactions « restent absolument indépendantes tout en réalisant, en commun, un pool d’informations et de photos »
Cette décentralisation accroît considérablement le tirage du journal en cette fin d’année. Ce numéro édition est tiré à 250 000 exemplaires.

Ainsi, la dissémination des ateliers – composition, clicherie et imprimerie – la spécialisation des permanents, une efficace stratégie de diffusion et une organisation rigoureusement cloisonnée répondent aux exigences voulues par Philippe Viannay et assurent à Défense de la France une protection irréprochable. 
Nul doute, à la fin de l’année 1943, Défense de la France peut se considérer comme une véritable organisation professionnelle. 

L’évolution du conflit depuis la fin du mois de novembre 1942 influe favorablement sur le développement de la Résistance. La presse clandestine adapte son discours et fortifie son engagement. C’est le cas pour Défense de la France Défense de la Francequi change progressivement le contenu de son journal. Tout en restant fidèle à ses principes énoncés dès 1941, le mouvement abandonne peu à peu son répertoire, centré jusqu’ici sur une simple protestation morale, au profit d’un message plus radical visant à mobiliser activement les Français afin qu’ils « ruinent définitivement l’ennemi ». Ainsi, sur les 27 numéros publiés par Défense de la France du 1er novembre 1942 à août 1944, ce thème revient à 8 reprises et bénéficie parfois d’articles particuliers. De même, l’instauration du STO le 16 février 1943 permet au mouvement de fournir des mots d’ordre clairs appelant les jeunes Français à la désertion. 

Par ailleurs, la contre-propagande comme les informations militaires, jusqu’alors privilégiées, passent au second plan. En outre, « la nocivité du nazisme et du régime pétainiste étant désormais admise par l’opinion, le journal juge inutile de s’étendre sur ces thèmes. » (3) 

La ligne du journal connaît donc un revirement total et « se consacre à définir les modalités du combat. » (4)

Enfin, après une brève parenthèse giraudiste, le discours du journal affiche, sous l’influence de Jean-Daniel Jurgensen, une loyauté sans faille à l’égard du général de Gaulle qu’il considère, finalement, comme l’unique chef de la France combattante. 


Sources : (1) Philippe Viannay, Du bon usage de la France, Résistance, Journalisme, Glénans, éditions Ramsay, 1988. (2) Olivier Wieiviorka, Une certaine idée de la résistance, Défense de la France, 1940-1949, éditions du Seuil, 1995. (3) Ibid. (4) Ibid.




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This 42nd issue of Défense de la France was printed on official printing machines and was the last issue of 1943.


This issue is composed of seven principal articles:

- Under the pen of Philippe Viannay, « Indomitus », Défense de la France denounced « the parasites that hide, watching, until the favorable moment to align with the Resistance ». According to the author, « they are trying to give themselves credibility, hoping to gain influence by drowning out the efforts of the real combatants ». The « Will of the People » hoped to call out not only the « false leaders » but to new men as well. It is for this reason that he « placed such great hope in the persona of General de Gaulle ».

- In the second article, titled « Terrorism or Resistance », G Le Mainois reacted to « the odious press campaign » led by the Germans against the Resistance, which considered them to be « Terrorists ». The author enumerated the « true WAR OPERATIONS » orchestrated by these resistants, in the name of liberty, so that the French would know to « discern » the truth from the lies in the enemy's propaganda. The Conseil national de la Résistance (National Counsel of the Resistance) declared that they were « neither fools, nor accomplices », but that they were now to become « la Résistance française »

- Défense de la France followed this article with a news brief by François de Menthon, the Justice Commissioner, to the French people, reminding them that Charles de Gaulle, « THE FIRST RESISTANT, HAS BECOME A SYMBOL OF VICTORY [...] TOWARD WHOM RISES THE CONFIDENT CALL OF FRENCH DEMOCRACY FROM THE EARTH OF THE MOTHERLAND » and around whom the resistants unify their actions.

- « French Political Aspirations » was the focus of a third article written by « Robert Tenaille », Robert Salmon. The author explains once again the necessity to recognize de Gaulle as « the leader » of the Resistance and, like many other resistants, to manifest his desire to see the birth of « a new political party born of the Resistance, free of ambiguity or accusations, having the support of the new men who grew out of this conflict [...] ».

- In the fourth article, « Jean-Lorraine », Jean-Daniel Jurgensen, discussed the Moscow Conference, which was held from October 18 to November 11, 1943, as well as its consequences. He explained the fears of seeing France alone in the preliminary peace negotiations. According to Jurgensen, the absence of a proper French government should not sideline France from the negotiation table. All of those unified behind the CFLN and General de Gaulle, the « combatants on the internal front, felt equal to the Allies in effort ».

- Défense de la France presented a « Press Review », showing a desire to develop a « complete review of the press of the Resistance so as to demonstrate their agreement over the essential points of the movement ».

- Two short articles: « Confession of a Collaborator » and « The Price of a Traitor » denounced the idea of collaboration as propagated by Cousteau, one of the more zealous propaganda agents, and the subsidies being awarded to the Légion des Volontaires français (Legion of French Volunteers), a French collaborationist militia.

- The final article of Défense de la France was devoted to the recent « Maneuvers by Pétain » as formulated in a message that he wanted to pronounce on November 13 to remind the French of his « legitimacy ». However, the consensus of the Resistance was that IT IS TOO LATE and the Marshall must be left on the sidelines of the Nation.



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In November 1943, the movement had two machines at its disposal. The first was the Teisch machine that it had acquired in April, which had been installed in the warehouse of a Labordière factory in Aubervilliers. The second, a Crafftmann, was given to the movement in October by their friend, Alain Radriguer, and was sheltered in an abandoned wash house owned by Madame Currin, an 84 year-old woman.

This new professional equipment allowed the movement to greatly increase its printing speed and augment the number of copies it could diffuse, which would increase continuously since the beginning of the year. At this point in time, the average printing reached approximately 150,000 copies.

At this time, Défense de la France was in the process of finalizing its professional installations begun in 1942 thanks to the determined help of professionals – above all, Jacques Grou-Radenez and Alain Radiguer – who enabled the movement to acquire professional machines and the various necessary materials, as well as training them in how to print their paper.

In addition, at this time, Défense de la France decentralized its printers in the Southern Zone following the conclusion of an agreement between Philippe Viannay and Claude Bourdet. The latter « sought to contact me so that Défense de la France might participate in the unification operation in the Northern Zone, following the efforts already in place in the Southern Zone with the Mouvements unis de la Résistance (United Movements of the Resistance) » recalled Philippe Viannay. (1)

Défense de la France engaged in the printing and diffusion of Combat in the Northern Zone and in equipping the printing workshops in Lyon with a Crafftmann automatic press and the necessary materials, thanks to the help of Alain Radriguerf. In return, Bourdet's team, under the leadership of Velin, took over the printing and diffusion of Défense de la France in the Southern Zone. The two editions « would stay completely independent while realizing a pool of common information and photos ».

This decentralization considerably increased the printing of the newspaper at the end of 1943, as this issue achieved 250,000 copies. Thus the dispersal of the workshops – composition, template-making, and printing – allowed for a permanent specialization, an efficient strategy of diffusion, and a rigorous system of organization to respond to the demands of production from Philippe Viannay and to guarantee the movement's protection.

Undoubtedly, 1943 was an important year in the development of the movement, as it became an industrial organization.

The evolution of the conflict since November 1942 favorably influenced the development of the Resistance. The underground newspapers adapted their discourse and fortified their operations. Such was the case for Défense de la France as well, who progressively changed the content of their newspaper.

While staying true to the principles they announced in 1941, the movement abandoned its repertoire little by little, which had thus far been centered on a simple moral protest, and moving in favor of a more radical message looking to mobilize the French to « definitively ruin the enemy ».

Thus, of the 27 issues published between November 1, 1942 and August 1944, the theme returned to 8 central themes, sometimes benefiting particular articles.

At the same time, the Service du Travail Obligatoire (STO) was established on February 16, 1943, which forced young French men to be deported to Germany to work and aid the war effort, as Germany's labor force was weakened by the need of more troops.
The establishment of the STO gave Défense de la France the opportunity to provide clear orders calling the young French to desert.

In addition, the counter-propaganda such as military information, which had previously been favored, now took a backseat. Similarly, « the noxiousness of Nazism and the Pétain regime were proven by opinion, as the paper found it less useful to dwell on these themes. » (3)

The discourse of the newspaper thus underwent a complete turnaround, « dedicating itself to defining the terms of the combat ». (4)

Finally, after a brief Giraudist period, with the influence of Jean-Daniel Jurgensen, the newspaper exhibited an undaunting loyalty to de Gaulle, who it considered to be the sole leader of the French struggle.


Source: (1) Philippe Viannay, Du bon usage de la France, Résistance; Journalisme, Glénans, Ramsay publications, 1988. (2) Olivier Wieviorka, Une certaine idée de la Résistance , Défense de la France 1940- 1949, Seuil publications, 1995. (3) Ibid. (4) Ibid.


Traduction : Matthias R. Maier


Auteur : Emmanuelle Benassi

Author: Emmanuelle Benassi

Contexte historique

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L’année 1943 s’achève. Grâce à l'action des différentes armées alliées ainsi qu'à l'aide qui leur est apportée par les mouvements et les maquis de la Résistance, l'Allemagne nazie recule sur tous les fronts et son effondrement semble proche.
Le repli allemand, amorcé au lendemain de Stalingrad, s’amplifie et ne s’arrêtera qu’à Berlin en mai 1945. Après les succès des Alliés remportés sur les fronts italien et africain, les anglo-américains concentrent désormais leurs efforts sur la préparation de l’opération décisive destinée à frapper le Reich au cœur : le débarquement sur le continent par l’ouest.
Par ailleurs, les Alliés poursuivent sans relâche leurs bombardements sur le territoire allemand qui subit des raids massifs destinés à démoraliser la population et à neutraliser ses postes militaires stratégiques.

En France, le mythe du maréchal Pétain est définitivement brisé. La population française, fatiguée, usée par les difficultés du rationnement, les restrictions quotidiennes et l’ensemble des exactions commises par les Allemands, cultive une haine de plus en plus marquée à l’égard de l’occupant dont la présence s’étend depuis le 11 novembre sur l’ensemble du territoire.
L’impopularité de Pierre Laval, chef du gouvernement depuis le 18 avril 1942, l’augmentation de la répression qui se traduit par des rafles et l’institution du Service du travail obligatoire (STO) favorisent le rejet de la collaboration dont profite la résistance.
Ainsi, avec l’aide des populations civiles, elle accueille les nombreux réfractaires du STO et constitue des "maquis" dans des zones peu habitées. L'afflux de ces jeunes maquisards permet à la Résistance de développer des actions sur une grande échelle et de constituer des forces militaires couvrant tout le territoire.

Depuis 1940, la Résistance a parcouru un long chemin : de quelques groupes d'hommes à l'origine, elle parvient à la mise en place d'importantes organisations qui résultent d’un long processus d’unification élaboré tout au long de l’année 1943. Ce sont principalement les MUR, le CNR et, bientôt, le MLN.

Concomitamment, à Alger, le Comité français de Libération nationale – présidé par le général de GAULLE, désormais reconnu comme chef de la Résistance – devient le Gouvernement provisoire de la République française et s'élargit à de vastes fractions de la société.

1943 est donc une année décisive où les espoirs changent de camp, où, malgré les souffrances et les sacrifices de plus en plus durs, on se prend à espérer, à oser croire peut-être de nouveau en un avenir, à se laisser porter par souffle de la victoire.


Sources : Serge Ravanel, L’esprit de Résistance, éditions du Seuil, 1995.


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The year of 1943 was ending. Thanks to the actions of various Allied armies with the support of the movements and maquis (militias) of the Resistance, Nazi Germany began to buckle on all of its fronts, as its collapse loomed close. The German fold, sparked by their defeat in Stalingrad, was amplified and did not stop until Berlin in May 1945.

After the Allied successes on the African and Italian fronts, the Anglo-American forces concentrated their efforts on preparations for a decisive action designed to strike the Reich at its heart: a landing on the West of continental Europe.
At the same time, the Allies pursued a relentless bombing campaign on the German territory which was subjected to massive air-raids designed to demoralize the population and to neutralize their strategic military operations.

In France, the myth of Marshall Pétain was effectively crushed. The French, worn-out and tired of the hardships of rationing and the daily restrictions inflicted by a German occupation, cultivated a hatred toward the occupiers that had grown stronger and stronger since November 11.

The unpopularity of Pierre Laval, who became the head of the government on April 18, and the increase in German repression through raids and the Service du Travail obligatoire (STO) – a program forcing young French laborers to relocate to Germany to support the industries of war – encouraged the French to reject the collaboration, from which the Resistance benefitted.

Thus, with the help of the civilian population, the Resistance housed numerous deserters of the STO and formed « Maquis » in relatively uninhabited areas. These Maquis were bands of armed men who became active in the Resistance fighting against the presence of the Reich.

The influx of these young maquisards allowed the Resistance to develop its actions on a ladder of command, constituting troops all across the territory. Since 1940, the Resistance had come a long way – from a few isolated groups of men, it grew into a movement whose process of unification would span the entire year of 1943. The most important of these unifying movements were the MUR, the CNR, and soon the MLN. Simultaneously, in Algiers, the Comité français de Libération nationale (French Committee of National Liberation) – presided over by General de Gaulle, henceforth known as the head of the Resistance – formed a provisional government of the French Republic and reached out to the divergent factions of French society.

1943 was therefore a decisive year in which the balance tipped in favor of the Allies and in which, despite the suffering and the sacrifices that became more and more difficult, one could bring themselves to hope, one could dare to believe in a new future, to let themselves be carried away by the spirit of victory.


Source: Serge Ravanel, L'esprit de la Résistance, Seuil publications, 1995.


Traduction : Matthias R. Maier


Auteur : Emmanuelle Benassi

Author: Emmanuelle Benassi