Le Mémorial de Signes (Var), 18 juillet 1947

Légende :

Cérémonie de commémoration du 18 juillet 1947 en hommage aux résistants massacrés à Signes le 12 août 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Inconnu

Source : © Collection S. Moulet-Chiny Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en noir et blanc.

Date document : 18 juillet 1947

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Var - Signes

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Contexte historique

Le Charnier de Signes fut découvert en septembre 1944 dans un vallon situé dans le Var, entre Le Camp et Signes. On y retrouva 38 cadavres répartis en deux fosses, l'une contenant 29 cadavres et l'autre 9. Ces cadavres étaient ceux de 38 résistants, principalement de Marseille, mais aussi des Basses-Alpes (aujourd'hui Alpes-de-Haute-Provence) ou du Var, la plupart responsables régionaux, qui avaient été arrêtés, puis emprisonnés et horriblement torturés au 425 rue-Paradis, siège de la SIPO-SD (Gestapo) de Marseille, avant d'être amenés dans ce vallon, devenu le Vallon des fusillés. Après un simulacre de jugement, ils seront fusillés (le 18 juillet 1944 pour ceux dont les corps ont été retrouvés dans la première fosse, le 12 août 1944 pour ceux dont les corps ont été retrouvés dans la deuxième fosse).

Parmi eux, des étudiants, des employés, un conseiller général docteur en Droit, un polytechnicien, des normaliens, un directeur de coopérative agricole, un entrepreneur de travaux publics, un professeur agrégé de Philosophie, un ingénieur des Ponts et Chaussées, un contrôleur principal des PTT, deux médecins, un notaire, un infirmier, de jeunes officiers des Forces françaises libres...

Ce sont des prisonniers allemands qui furent contraints de déterrer les cadavres sous la surveillance des FFI. Les médecins légistes commis aux fin d'autopsie conclurent à un abominable carnage. Beaucoup de résistants avaient été abattus d'une balle dans la nuque et certains avaient été enterrés vivants car on retrouva de la terre dans leur estomac. La reconnaissance des corps fut rendue très difficile à cause de la chaux que les Allemands avaient versée sur les visages des fusillés pour leur enlever toute identité, raison pour laquelle quatre d'entre eux demeurent inconnus.

Des obsèques nationales eurent lieu le 21 septembre 1944 au cimetière Saint-Pierre en présence du commissaire régional Raymond Aubrac. Puis les corps furent remis à la disposition des familles qui désiraient les inhumer dans leur caveau familial.

Chaque année une cérémonie commémorative a lieu le 18 juillet au Charnier de Signes.

 Parmi les fusillés du 18 juillet 1944 figurent :

- Marcel André, 44 ans, de Sigonce, directeur d’école, membre du Comité départemental de Libération (CDL) des Basses Alpes au titre de la CGT
- André Aune, « Berthier », « Marceau », 45 ans, Marseille, courtier, chef de l’Armée secrète (AS) des Bouches-du-Rhône
- Georges Barthélemy, 38 ans, Marseille, responsable AS et mouvement Libération
- Lucien Barthélemy, 41 ans, frère de Georges, Marseille
- Charles Boyer, « César », 60 ans, Marseille, ancien conseiller général radical-socialiste d’Aups, docteur en Droit, négociant, membre du réseau La France au Combat
- Albert Chabanon, « Valmy », 29 ans, Marseille, professeur (École normale supérieure), responsable de l’Organisation Universitaire des Mouvements unis de la Résistance (MUR)
- Henri Chanay, « commandant Manuel », « Grand Michel », 31 ans, officier parachuté, chef de la mission interalliée
- Roger Chaudon, 20 ans, Oraison, directeur de coopérative, responsable local des parachutages
- Georges Cisson, « Dubosc », « Roumi », 34 ans, les Arcs, ingénieur des Ponts et Chaussées, chef régional Libération et NAP en R2, responsable de la publication du journal des Mouvements Unis de Résistance (MUR) de R2 (Provence Libre)
- Paul Codaccioni, « Kodak », 56 ans, Marseille, contrôleur principal des PTT, responsable du service des liaisons téléphoniques et télégraphiques de la résistance en R2
- François Cuzin, « Étienne », 30 ans, Toulon/Digne, professeur agrégé de philosophie (école normale supérieure), chef du service de renseignements des MUR des Basses-Alpes, membre du CDL
- Docteur André Daumas, 44 ans, Oraison
- Jean-Pierre Dubois, « Allain », 49 ans, Marseille, membre des MUR
- Docteur Léon Dulcy, 33 ans, Bras-d’Asse, membre du Special Operations Executive (SOE) britannique des Basses-Alpes
- Guy Fabre, « Berger », 20 ans, Marseille, étudiant à l'école de navigation, l'un des animateurs de la presse clandestine du M.L.N et responsable militaire des jeunes étudiants du M.L.N., adjoint de "Valmy" 
- Maurice Favier, « Élan », 27 ans, membre du CDL des Basses-Alpes
- Émile Latil, Sisteron, membre du CDL des Basses-Alpes
- Jean Lestrade, « Chac », 20 ans, Marseille, étudiant, agent de liaison de l’Organisation Universitaire
- Maurice Levy, 32 ans, Nîmes, membre des services de renseignements américains
- René Mariani, « Gaillard », 23 ans, Marseille, étudiant, responsable adjoint de l’Organisation Universitaire
- Louis Martin-Bret, « Michel », 46 ans, Manosque, ancien conseiller général socialiste, directeur des silos et coopératives du département, chef des MUR des Basses-Alpes, président du CDL
- Jules Moulet, « Bernard », 45 ans, entrepreneur, chef NAP des Bouches-du-Rhône
- Jean Piquemal, « Jacqueline », 40 ans, Draguignan/Digne, infirmier, chef adjoint des MUR, membre du CDL des Basses Alpes
- Terce Rossi, 29 ans, Oraison
- Robert Rossi, « Levallois », 31 ans, capitaine de l’armée de l’air, chef régional des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) pour toute la R2
- Robert Salom, agent de liaison Francs-Tireurs et Partisans (FTP) des Basses-Alpes
- Trois inconnus.

 Parmi les fusillés du 12 août 1944 figurent :

- Paul Kohler, 44 ans, Marseille, chef mécanicien SNCF
- Pierre Jean Lafforgue, « Philippe », 26 ans, Marseille, officier des services spéciaux de renseignements français
- Jean Libert, « Jourdan », 22 ans, Marseille
- Muthular d'Erecalde, major « Lucas », 34 ans, officier américain parachuté, membre de la mission interalliée
- Léon Pacaud, « Adrien », opérateur radio parachuté
- François Pelletier, lieutenant « Ruben », 24 ans, officier parachuté, responsable des liaisons par vedettes à Saint-Tropez
- Georges Saint-Martin, « Borrely », 20 ans, Marseille, secrétaire du chef régional FFI, "Levallois" 
- André Wolf, 44 ans, Lançon, notaire
- Un inconnu.


D'après la notice Wikipédia.