Eugénie, dite "Ninette" Poilane

Genre : Image

Source :

Lieu : France - Pays de la Loire

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Contexte historique

Eugénie, dite "Ninette" Poilane naît le 1er avril 1906, à Saint-Pierre-Montlinard (Maine-et-Loire).

Tandis qu'elle voulait être mécanicienne d'avion, poussée par sa mère, Ninette Poilane entreprend des études de médecine, que l'éclatement de la guerre interrompt. Elle sera finalement infirmière et installera son cabinet de soins à Saint-Pierre-Montlimart, ce qui lui fournira une très bonne couverture.

En 1940, la petite Montlimartoise, célèbre pour sa Simca 5, est contactée par l'Intelligence Service. Sur la plate-forme arrière du train le "petit Anjou", on lui demande de relever, de Brest à Biarritz, tout le potentiel d'intendance des Allemands. Elle relève le défi et de l'argent lui est proposé. Elle tourne le dos à l'Intelligence Service : pas question - dit-elle - de servir la France libre pour de l'argent... Elle se tourne alors vers les groupes locaux encore peu structurés et commence par diffuser dans les Mauges l'appel du général de Gaulle. Elle devient alors agent de liaison pour le réseau Cohors-Asturies à Nantes et pour le réseau Honneur et Patrie à Angers. " J'ai tout fait pendant quatre ans : j'ai fourni du renseignement militaire, soustrait des documents aux Gestapos de Poitiers et d'Angers, volé des documents à la Kommandantur d'Angers... ", raconte-t-elle.

La jeune fille à la Simca 5 joue de son charme pour obtenir les Ausweis et pouse la malignité jusqu'à avouer aux Allemands qu'elle leur fauche de l'essence. Ninette se définit alors comme une " touche-à-tout ".

En 1943, elle entre dans l'Armée Secrète, où elle recrute des hommes, crée un groupe sanitaire dans la région de Montrevault, convoie des parachutistes anglais en Bretagne, organise des évasions d'Alsaciens-Lorrains quittant l'armée allemande, recherche  des terrains pour les atterrissages ou les parachutages, assure des liaisons avec le maquis de Saffré... L'agent de renseignement RK 481 semble jouer sa vie à pile ou face à chaque instant.

Elle se chargera de cacher le lieutenant-colonel Zengerlin, patron de l'AS en Loire-Inférieure, et le suppléera dans les liaisons avec les groupes résistants d'Angers et de Nantes.

En mars 1944, elle recherche des volontaires pour un parachutage et fait appel à ses " copains de Tours ". Elle vient alors d'être opérée et accuse 40° de fièvre. Dénoncée, elle est arrêtée dans son lit, le 31 mars. Elle subit la torture, sans doute dans le château de Pignerolles. Elle ne cède pas et n'avoue rien. Le 14 juin 1944, elle est déportée à Ravensbruck, puis à Buchenwald, dont elle rentrera, ne pesant plus que 28 kilogrammes et atteinte de la maladie d'Hodgkin. Cinq années lui seront nécessaires pour se rétablir.

Eugénie Poilane s'est éteinte le 16 janvier 2002.

A son sujet, le général de Gaulle avait dit : « Elle apporta une aide aussi importante qu'efficace à son chef de réseau et accomplit avec une abnégation digne de tous les éloges diverses missions périlleuses ».

Décorations :

Commandeur de la Légion d'honneur.


D'après des renseignements transmis par Joseph Ripoche.