Henri Laforest

Légende :

Henri Laforest, membre de Libération-Nord

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Henri Laforest Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Lieu : France - Normandie (Basse-Normandie) - Orne

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Contexte historique

Originaire de Lyon, Henri Laforest entre en 1928 à l'Ecole normale d'Alençon. Après son service militaire effectué comme élève officier de réserve à Saint-Maixent, il fonde une famille, poursuit sa carrière dans l'enseignement et obtient en dernier lieu un poste à Aubusson. Adhérent à la SFIO, il milite pour le Front populaire. Mobilisé en 1940 avec le grade de lieutenant, il parvient à échapper à la capture lors de la débâcle et gagne Toulouse où il est démobilisé. Rentré dans ses foyers, Henri Laforest est résolu à agir contre l'occupant. Sans aucun contact avec la Résistance organisée, il forme néanmoins des groupes paramilitaires dans les secteurs de Flers, Tinchebray et Ségrie-Fontaine qu'il entraîne méthodiquement. Une rencontre décisive avec Jean Fautrel permet enfin à Henri Laforest, en janvier 1943, de rattacher son organisation à Libération-Nord alors que, dans le même temps, il noue des contacts avec des émissaires parisiens du mouvement Défense de la France et des réseaux Cohors-Asuries et Manipule (sous-réseau Max). Il prend alors les pseudonymes de " Jean-Louis " et de " Hauqué ".

Avec la participation de Robert Bernier, dit " Bob ", Henri Laforest parachève la constitution de ses groupes auxquels il procure tant bien que mal des armes de récupération tout en se livrant à la distribution de la presse clandestine, à la confection et à la distribution importante de fausses pièces d'identité grâce à un dense réseau de complicités qu'il a su développer. Malheureusement, il ne parviendra pas à obtenir un parachutage d'armes. Cette activité inlassable aboutit, le 10 janvier 1944, à son interpellation par Harald Heyns, chef de la Gestapo de l'Orne, au terme d'une vaillante lutte à main armée. " Bob " est alors désigné pour poursuivre l'œuvre de son chef ; immédiatement, il prend l'initiative de camoufler madame Laforest et ses trois enfants en région parisienne. Interné successivement à Caen puis à Alençon, Henri Laforest subit de nombreux sévices mais ne donne aucun détail sur ses activités. Dans un message qu'il a réussi à faire sortir de la prison, il écrit : " Que la femme du petit mari reste cachée car tout le danger reste car j'ai tenu ".

Un coup de main pour le délivrer s'étant avéré impossible, il est transféré à Compiègne le 25 mai puis déporté le 4 juin 1944 au camp de Neuengamme. Transféré au Kommando d'Hannovre-Stöcken, il est évacué vers le camp de Bergen Belsen. Libéré le 15 avril 1945 par les Britanniques, il est emporté cinq jours plus tard par l'épidémie de typhus.

Le souvenir d'Henri Laforest demeure vivace dans la région flérienne : une rue de Flers porte son nom, de même que la salle polyvalente d'Aubusson, commune dans laquelle a également été dévoilée une stèle en 1947.


Martine Ruppé, Henri Laforest : un homme et un combat pour la liberté, Aubusson de l'Occupation à la Libération, mairie d'Aubusson, 2004.