Insigne de Résistance-Fer

Légende :

Insigne de l'association Résistance-Fer

Genre : Image

Type : Insigne

Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés

Détails techniques :

Insigne métallique émaillé à broche.
Dimensions : 31 x 43,3 mm

Lieu : France

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Analyse média

L'insigne en forme d'écu porte la mention "Résistance-Fer". Sur fond tricolore, il représente un train à vapeur dont la face avant est surmontée d'un V et d'une croix de Lorraine dorée. Le symbole de la croix de Lorraine renvoie à la prédominance d'anciens responsables du NAP-Fer (Noyautage des Administrations Publiques-SNCF) au sein de l'association Résistance-Fer. Le NAP-Fer était relié à la France libre par sa fonction principale de réseau transmetteur de renseignements.


Auteur : Fabrice Bourrée
Source : La Lettre de la Fondation de la Résistance, "Les cheminots dans la Résistance", numéro spécial, 2005.

Contexte historique

Les cheminots qui avaient commencé des actes de résistance dès 1940 faisaient partie d’organisations constituées ou en voie de constitution, ou avaient une action purement personnelle. Cependant, il convient de souligner que, par la nature même de leur métier, il y avait une facilité d’auto-recrutement entre camarades qui constituaient déjà les nœuds ferroviaires de petits groupements. En particulier, au réseau Ceux de la Libération (CDLL), un compartiment spécial fut donné aux cheminots sous la direction de Bourgeois. De la fin 1940 au début de 1943, les cheminots de ce groupement participèrent d’une façon active à la fourniture de renseignements sur les transports allemands. En 1943, Roger Coquoin, chef de CDLL, donna une impulsion décisive à ce service ferroviaire, compte-tenu des résultats obtenus, et chargea spécialement Bourgeois de l’organisation générale. Il mit celui-ci en relation directe avec Jean-Guy Bernard pour la mise au point de l’organisation en zone Nord.

Au cours de réunions d’éléments du NAP, qui eurent lieu au 16 rue des Blancs-Manteaux à partir de mai 1943 et où seul Bourgeois représentait l’élément "Fer", l’organisation intérieure à concevoir pour la résistance active au sein de la SNCF fut mise d’aplomb. Bourgeois exigeait, pour la bonne marche de l’affaire, que les cheminots fussent rendus autonomes des divers groupements de résistance, afin de conserver leur caractère de technicien et d’éviter les infiltrations de l’extérieur. Ce principe admis, les différents réseaux reçurent l’ordre de se séparer de leurs éléments cheminots pour assurer l’unité de ceux-ci. En fait, sauf à CDLL, qui considéra ses cheminots comme détachés auprès de l’état-major général, cette décision ne fut pas ou peu appliquée. Par l’intermédiaire de Jean-Guy Bernard, l’organisation cheminote fut reliée au délégué militaire national (DMN), Chaban-Delmas. Dans les faits, l’origine de Résistance-Fer semble donc être le réseau Ceux de la Libération, qui avait organisé, dès le début de son activité, une branche « Fer ». La création de « Résistance-Fer » découla en fait de la décision d’organisation, arrêtée le 5 juillet 1943.

L’Union des cheminots résistants, qui prit le nom de « Résistance-Fer » le 27 décembre 1944, a donc été le rassemblement autour du noyau relié à l’état-major général par l’intermédiaire du DMN des éléments qui auraient dû être soudés par cette décision de juillet 1943. Ses statuts la définissent comme "l’union de tous les cheminots qui ont fait acte de résistance sur le rail" et inscrivent parmi ses objectifs l’aide sociale aux familles de résistants disparus, ainsi qu’une œuvre de rénovation politique, économique, sociale et morale. L’association a été officiellement dissoute en juin 1999.

Le 17 mai 1945, Résistance-Fer était citée à l’ordre des Armées par le général de Gaulle, cette citation comportant l’attribution de la Croix de guerre avec palme. En novembre 1945, au cours d’une prise d’armes à Spire, le drapeau de Résistance-Fer allait ainsi être décoré de la Croix de guerre avec palme par le général Koenig. Puis la Médaille de la Résistance avec rosette lui était attribuée par décret en date du 31 mars 1947. Outre ces distinctions honorifiques, à titre individuel, Résistance-Fer pouvait se flatter aussi de compter en son sein quelque 1 600 membres décorés après la Libération pour faits de guerre : 4 de la cravate de commandeur de la Légion d’honneur, 36 de la rosette d’officier, 127 de la croix de chevalier, 102 de la Médaille militaire, 550 de la Croix de guerre, 100 de la Médaille de la Résistance avec rosette et 750 de la Médaille de la Résistance. 


Sources :
"Note succincte sur les origines de Résistance-Fer", 24 mars 1950 in Revue d'Histoire des Chemins de Fer, hors-série n°7, 2004.
Georges Ribeill, « Résistance-Fer, du "réseau" à l'association : une dynamique corporative intéressée ? », in Revue d'histoire des chemins de fer, n°34, 2006, p. 53-73.