Perceptions de la Résistance drômoise

Légende :

Surestimation du Vercors dans la mémoire de la Résistance drômoise.

Genre : Image

Type : Graphique

Producteur : Alain Coustaury Alain, Frédérique Hernandez

Source : © AERD Droits réservés

Détails techniques :

Croquis couleur utilisant le procédé de l’anamorphose.

Date document : décembre 2004

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme

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Analyse média

Cette forme d’anamorphose permet de traduire visuellement des perceptions, subjectives par essence. En ce qui concerne la Résistance drômoise, ces dernières varient selon l'époque, les lieux et les personnes. Elles s'appuient sur des témoignages, des écrits, des prises de positions politiques. Même si elles sont, par définition subjectives, ces perceptions peuvent quand même être objet d'histoire, la subjectivité étant elle-même un fait historique.

On joue sur les surfaces pour augmenter ou diminuer la perception de chaque région. Le but final est de montrer qu'actuellement la place du Vercors dans la mémoire collective est surestimée par rapport à l'histoire de la Résistance dans le reste de la Drôme. Sur les cartes grisées de gauche, le Vercors drômois est dessiné à son échelle réelle. On constate qu'il ne représente qu'une petite partie du département. Les deux autres colonnes du croquis visualisent deux perceptions de la Résistance, la traditionnelle et celle qu'apporte une approche historique.
Ces perceptions sont situées à trois époques différentes et s'intéressent à trois sujets. Deux lectures sont possibles : soit verticalement, soit horizontalement. La lecture verticale permet d'étudier chaque perception.


Auteurs : Alain Coustaury

Contexte historique

La perception traditionnelle montre qu’avant la guerre de 1939-1945, le Vercors est un peu plus connu au niveau régional, voire national que le reste de la Drôme. Sa fonction touristique peut l'expliquer.

Le drame de juillet 1944 propulse le Vercors au premier plan de l'actualité. Dès 1944, les combats du Vercors font l'objet de publications, surtout au niveau régional mais aussi au niveau national, voire international. Graphiquement, la surface du Vercors dépasse largement sa surface géographique réelle. Plus on avance dans le temps, plus la mémoire du Vercors prend de l'importance au point d'occulter pratiquement toute la mémoire de la Résistance drômoise. Au niveau national et international, la mémoire du Vercors est largement répandue. Grossièrement, la Drôme est peu connue nationalement, alors que l'on réagit rapidement à l'annonce du mot Vercors, sans savoir d'ailleurs ce qui s'est passé réellement sur le massif. Même au niveau départemental, beaucoup de Drômois ne connaissent de la Résistance dans leur département que l'épisode du Vercors. Graphiquement, la mémoire du Vercors couvre la quasi-totalité de la Drôme.

La perception résultant d’une approche historique est différente. Pour l'avant-guerre, elle ne modifie pas la vision traditionnelle. Pour les combats, elle montre qu'il y a eu des engagements importants, d’autres formes de Résistance, notamment non armés ailleurs que dans le Vercors. Des combats, des sabotages sur les axes de communications de la vallée du Rhône ont eu un impact militaire au moins aussi important que l’épisode du Vercors.

C'est surtout au niveau de la mémoire que l’histoire met en valeur la Résistance drômoise ailleurs qu'au Vercors. La multitude des lieux de mémoire drômois en apporte la preuve. Il est vrai que le mémorial de Mirmande, le monument d'Espenel, la nécropole d'Eygalayes, le musée de la Résistance de Romans sont moins connus que la nécropole et le musée de la Résistance de Vassieux-en-Vercors, le mémorial de La Chau. Pourtant, ils mettent en évidence l'importance de la Résistance à travers toute la Drôme. La perception traditionnelle néglige également la considérable littérature d'écrivains notoires, réfugiés à Saint-Donat ou à Dieulefit. On peut penser que leurs écrits, encore souvent d'actualité, perdureront plus que le souvenir des combats. Pour ces raisons, graphiquement la surface de la Drôme est largement agrandie. On remarque que les surfaces consacrées au Vercors sont similaires dans les deux perceptions. Il n'y a pas remise en cause de l'importance du Vercors pour les trois moments évoqués. C'est seulement le reste de la Drôme qui est majoré et mis en valeur. Une autre lecture est possible en comparant horizontalement les deux perceptions. On aboutit aux mêmes conclusions. Rappelons, pour conclure, que ces croquis ne traduisent qu'une vision subjective de la connaissance de la Résistance drômoise.


Auteurs : Alain Coustaury
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.