Bernard de Chalvron

Genre : Image

Source :

Lieu : France

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Contexte historique

Né à Blois le 12 avril 1911, secrétaire d'ambassade, Bernard de Chalvron est fait prisonnier en juin 1940 à Châlons-sur-Marne puis, dans l'Oflag XI A, en Allemagne. Libéré après dix-huit mois passés dans ce camp de prisonniers, il rejoint la zone libre et Vichy en 1942.
Il est nommé au cabinet du maréchal Pétain et placé de par sa fonction au cœur de la haute administration du gouvernement de Vichy. Conscient des potentialités d'informations ainsi offertes, il entre parallèlement en contact avec le journaliste Maurice Nègre qui a mis en place depuis septembre 1942 le super-NAP.
Il s'agit d'un service de noyautage des ministères de Vichy, indépendant du NAP créé par Claude Bourdet, et relié aux services du mouvement Libération-Sud. Maurice Nègre décide de recruter Bernard de Chalvron ; ce dernier, sur l'insistance d'Emmanuel d'Astier qui y voit une grande utilité, est maintenu à son poste au cabinet de Pétain. Après le retour de Laval au pouvoir, Chalvron devient chef du service de presse du ministère des Affaires étrangères du gouvernement de Vichy.
Le transfert du super-NAP en septembre 1943 à Paris, où résident de nombreux ministères, conduit Bernard de Chalvron, désormais adjoint de Maurice Nègre, chef national pour le super-NAP, à s'installer dans la capitale où il travaille de plus en plus étroitement avec le NAP de Claude Bourdet. Il apporte à ce dernier service sa parfaite connaissance des milieux fonctionnaires de Vichy, qu'il a contribué à noyauter.
Très rapidement, à l'automne 1943, il participe activement au rapprochement puis à la fusion, opérée en novembre 1943, du super-NAP et du NAP. Après l'arrestation de Maurice Nègre à l'automne 1943, Chalvron devient chef régional du NAP. Sa fonction principale consiste alors à créer et développer les deux services ainsi fusionnés de noyautage des fonctionnaires et des administrations de la zone Nord, puis à les faire reconnaître auprès des services similaires des mouvements de Résistance : Libération-Nord, Ceux de la Résistance ou le Front national, en vue de préparer au moment de la Libération le remplacement des hauts-fonctionnaires (préfets, commissaires). Pour ce, il est amené à rencontrer les principaux responsables de ces mouvements (de Vogüe, Pierre Villon), ce qui n'est pas sans danger sur la survie et la durée de son action, de sa présence et de son rôle au sein du NAP.
Au début de 1944, Chalvron a été désigné, en accord avec la Délégation générale, pour remplacer Claude Bourdet à la tête du NAP en cas d'arrestation de ce dernier. Il devient en même temps membre de la Commission de désignation et de nomination, présidée par Michel Debré, de cette même Délégation générale. Il succède à Bourdet à la tête du NAP en mars 1944, lorsque celui-ci est arrêté.
Le 11 mai 1944 à la suite d'une visite rendue, dans le cadre de ses fonctions, au préfet de Seine-et-Marne, surveillé par la Gestapo, Bernard de Chalvron est arrêté à son domicile clandestin. Interné à Compiègne, il est déporté le 17 août 1944 à Buchenwald où il retrouve Claude Bourdet. Il rentre de déportation en mai 1945.



Cécile Vast, " Bernard de Chalvron ", in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.