Monument commémoratif du hameau des Crottes, Labastide-de-Virac

Légende :

Monument érigé devant le mur où furent fusillés, le 3 mars 1944, les 15 habitants du hameau des Crottes, commune de Labastide-de-Virac, événement resté inscrit dans la mémoire collective comme le "petit Oradour ardéchois"

Commemorative Monument of the hamlet of Les Crottes and Labastide-de-Virac 
This monument stands before the wall where 15 residents of the hamlet of Les Crottes and Labastide-de-Virac were fatally shot by German soilders on March 3rd 1944. This tragedy still rests in the collective memory of residents, known to them as the “petit Oradour Ardèchois” named in reference to the massacre of over 600 civilians by Nazi occupants in the village of Oradour-sur-Glane near Limoges. 

 

Genre : Image

Type : Monument

Producteur : Raoul Galataud

Source : © Raoul Galataud Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur prise lors d'une cérémonie annuelle.

Date document : 2012

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Labastide-de-Virac

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Analyse média

Ce monument en pierre calcaire de pays fut érigé hâtivement dès après la Libération à l’initiative des anciens résistants, au pied du mur des fusillés situé alors dans une propriété privée, avec la tolérance des propriétaires. Depuis, les descendants du propriétaire ont fait don du terrain à la commune. Sur le monument figurait simplement le nom des victimes.
En 2002 fut apposé sur un piédestal devant le monument un pictogramme résumant l’histoire de cette tragédie (opération réalisée par l’ONAC avec le financement du Conseil Général dans le cadre d’une campagne Tourisme et lieux de mémoire (voir l'album).

 

The monument, made of local limestone was constructed quickly after the Liberation of France in 1945 at the wishes of local Interior Resistance members. The wall where the victims were shot was originally private property but upon agreeing to allow the construction of the monument, the property owners graciously gave the space over to the community. The names of the victims are found inscribed upon the monument as well as a brief summary of the tragedy that was added in 2002.
This project was carried out by the National Office of Former fighters and vitims of war, ONAC (Office national des anciens combattants et victimes de guerre) with financing provided by the General Council in the framework of the Tourism and Memorial Sites campaign (see Album).

 


Raoul Galataud

 

Traduction : Sarah Buckowski

Contexte historique

Le 3 mars, au petit matin, plusieurs centaines de feldgendarmes, waffen SS et miliciens français, venus de Nîmes et de Pont-St-Esprit, investissent le village de Labastide-de-Virac, puis se dirigent vers le petit hameau dit "Les Crottes". Ils sont à la recherche du maquis Bir-Hakeim qui les a tenus en échec cinq jours plus tôt, lors d’un affrontement au "Mas de Serret", une ferme de maître située dans la même commune, où cantonnait ledit maquis. Les éléments de ce maquis se sont dispersés en plusieurs groupes après l’affrontement. Une dizaine d’entre eux s’étaient effectivement installés au hameau des Crottes, où ils avaient obtenu l’aide humanitaire des habitants pour leur ravitaillement. Prévenus d’une attaque, ils avaient évacué au cours de la nuit du 2 au 3 mars, mais les traces de leur passage étaient visibles.
Furieux, à défaut de "maquisards", les nazis s’emparent sans ménagement des quinze habitants du hameau, hommes, femmes et enfants et les bousculent jusqu’au fond d’un jardin en contrebas, où ils les fusillent en cinq fournées successives, les femmes de dos.

Vers 12 h 30, le gros des troupes allemandes regagne Labastide. Les nazis remontent dans leurs camions et quittent les lieux en chantant. Le maire du pays fait sonner le tocsin. Sept habitants du village, croyant les Allemands tous partis, se portent volontaires pour aller secourir "ceux des Crottes", mais, à l’approche du hameau, ils sont accueillis à coups de fusils. Une arrière-garde était restée pour achever le pillage. Parmi les secouristes, Eugène Eybalin - un brigadier de gendarmerie révoqué par Vichy, accusé de ne pas avoir fait preuve de zèle lors de la rafle des Juifs d’origine étrangère effectuée par la police française le 26 août 1942 - est grièvement blessé. Les autres, pris en otages, sont contraints de charger dans les camions allemands les animaux, bœufs, cochons, moutons, dont les assaillants se sont emparés dans les écuries.
Depuis, le hameau des Crottes est resté inscrit dans la mémoire collective comme le "petit Oradour ardéchois".

Ce hameau typique, situé sur le plateau calcaire dominant les majestueuses gorges de l’Ardèche, a été rénové par divers acheteurs européens, mais des impacts de balles sont encore visibles sur une façade.

Chaque année, une foule nombreuse se rassemble fidèlement le dimanche le plus proche du 3 mars, devant le mur du souvenir, à l’appel de la municipalité en exercice et des anciens résistants, pour rendre hommage aux victimes de ce crime de guerre odieux. 

 

In the early morning of March 3rd hundreds of German soliders of the feldgendarmes, waffen SS and militia men of the French Vichy government returning from Nîmes by way of Pont-Saint-Esprit, besieged the village of Labastide-de-Virac then moving towards the hamlet of “Les Crottes”. The soldiers were in search of the resistance group Bir-Hakeim, whom they had lost to in a skirmish five days earlier at the maquisards (name of rural Resistance fighters) base of Mas de Serret, a farm located in the same township. After this skirmish the maquisards split up in groups, several of them being placed in Les Crottes where sympathetic residents took them in, providing them with food and shelter. Upon being warned of an attack, the maquisards left Les Crottes on the night March 2nd though they left obvious traces of their presence. Still furious about their defeat at the hands of the maquisards, the Nazi forces took hold of 15 residents, men women and children of Les Crottes forcing them up against the back of a garden wall where they were shot in successive groups of five, the women, being shot in the back.

Around 12:30 am the German troops retook the town of Labastide then drove off in their trucks, singing in celebration. Shortly after their departure the mayor of Labastide sounded the alarm siren drawing seven residents from their homes to rescue the 15 victims of Les Crottes. Under the assumption that all the soldiers had left the area, the rescuers were met with machine gun fire upon arriving in Les Crottes from a German rear guard that had stayed behind to loot the village. Amongst the rescuers was Eugène Eybalin -a former police officer removed from his post by the Vichy government after failing to prove his zeal during dragnet of foreign born Jews carried out by French police forces on August 26th, 1942- is gravely wounded. The others were taken as hostages and forced into the back of a German truck that also carried livestock looted from farms. This tragedy still rests in the collective memory of residents, known as the “petit Oradour Ardèchois” in reference to the massacre of over 600 people by Nazi occupants in the village of Oradour-sur-Glane near Limoges.

This small hamlet sits atop a limestone plateau overlooking the majestic gorges of Ardèche and was renovated by several European capital holders, though remnants from this tragedy remain as bullet holes can be seen on one wall.

Every year, a large crowd attends the commemorative ceremony held on the Sunday closest to March 3rd, organized by the mayor and former Resistance fighters to pay tribute to the victims. 


Raoul Galataud


Traduction : Sarah Buckowski