Achille Peretti

Légende :

Achille Peretti, responsable du réseau de renseignement Ajax (zone Sud) ayant maintenu des contacts avec la Résistance corse, Compagnon de la Libération

Achille Peretti, in charge of the intelligence network Ajax (zone Sud)), maintained contact with the Corsican Resistance, Compagnon de la Libération

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l'Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Corse

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Contexte historique

Alias : Paul Vatier - Ajax
Achille Peretti est né à Ajaccio le 13 juin 1911. Son père, rédacteur à la Préfecture d’Ajaccio et engagé volontaire lors de la Grande Guerre, tombe au Champ d'Honneur. C’est donc comme pupille de la Nation qu'il fait ses études secondaires à Ajaccio puis à la Faculté de Montpellier où il obtient sa licence en droit et un diplôme de médecine légale. Avocat inscrit au barreau d'Ajaccio en 1935, il se destine à la magistrature, mais attiré par l'action, il passe avec succès en 1937 le concours de commissaire de Police. 

Commissaire de police à Ajaccio, il est affecté, à la déclaration de guerre, au 19e Train des équipages. Il obtient d'être versé à l'Etat-major de la 7e Région à Dijon où, en vertu de sa formation professionnelle, il sert dans le contre-espionnage. Surpris à Troyes par l'avancée allemande, il parvient à rejoindre Dijon et se replie jusqu'à Perpignan. Le 16 juin 1940, il essaie vainement, avec un collègue de la surveillance du territoire, d'embarquer sur un destroyer anglais ancré à Port-Vendres rapatriant des troupes polonaises. Après deux mois passés à Nice où il a gardé le contact avec le 2e Bureau de l'armée (contre-espionnage), il rejoint son poste de commissaire de Police à Ajaccio et, refusant la défaite, entreprend aussitôt une lutte active contre le régime de Vichy. Achille Peretti entre en contact avec le capitaine Giraud du 2e Bureau de l’Armée ; avec lui, il organise la mise en place d'agents radios destinés à intervenir en cas d'occupation de la ville par les Allemands ou les Italiens. En octobre 1940, il rapporte de Nice des armes qui sont distribuées à Ajaccio. Il apporte notamment un fusil et des cartouches à Henri Maillot.

En avril 1941, il se fait muter à Nice où il poursuit son travail de façon efficace en liaison avec l’Intelligence Service (IS) et les service du colonel Payolle, chef du 2e Bureau. En janvier 1942, il entre en relation avec les Forces françaises libres (FFL) par l’intermédiaire de Maurice Andlauer, qu'il avait connu à Ajaccio comme directeur des Haras. Ce dernier le fait entrer au réseau de renseignements "Ali", dirigé par Roger Wybot, et signer un engagement aux FFL ; en mai 1942 il reçoit le grade de chef de mission de 2e classe. Affecté par la Sûreté nationale à Vichy début 1942, il en profite pour "piller" les archives du gouvernement de Vichy lors de ses permanences. Il fait bientôt une demande de mise en disponibilité pour pouvoir se consacrer entièrement à ses activités résistantes. Suspecté, il est arrêté le 9 août 1942 et accusé de vols de documents au profit des Anglais et du général de Gaulle. Faute de preuves, il est relâché et aussitôt mis en disponibilité. Achille Peretti se consacre alors presque entièrement au réseau "Ali".
Au mois d’avril 1943, il organise avec son ancien collègue, le commissaire André Dubois, l’évasion de Jacques Robert, chef du réseau "Phratrie" arrêté par la police de Vichy. Quelques semaines plus tard, le 13 juin 1943, sous le nom de "Paul Vatier", il parvient à rejoindre l'Angleterre par voie aérienne grâce au réseau "Phratrie". En Grande-Bretagne il effectue un stage spécial et rentre en France le 22 juillet 1943 sous le pseudonyme d’Ajax, nom qui est donné au nouveau réseau de renseignements qu’il crée et dirige en zone Sud ; celui-ci a pour buts essentiels de noyauter la police, saboter la répression, recueillir des renseignements économiques, politiques et militaires et préparer la police de la Libération. "Ajax" s’étend à tout le territoire français et Achille Peretti devient ensuite le chef des sous-réseaux "Candide", "Zadig", "Micromegas" et "Stuart". Ces réseaux se développent dans le centre de la France et créent des antennes en Autriche, en Suisse, en Hollande et en Belgique avec la complicité d'agents étrangers, recrutés dans les milieux militaires.

Appelé à Londres en janvier 1944 pour rendre compte, l'opération échoue et c'est finalement le 3 mars 1944 qu'il est évacué vers l'Angleterre par une opération aérienne, après avoir mis son organisation parfaitement au point. En Angleterre, Achille Peretti est nommé chef de mission de 1re classe.

Nommé le 5 mai 1944 directeur adjoint de la Sûreté nationale, chef du théâtre d'opérations zone nord, il prépare à Alger la mise en place des services de police au moment du débarquement. Il rejoint Londres au lendemain du débarquement et remplit une mission en Normandie avant de regagner la Grande-Bretagne. Nommé préfet de 3e classe hors cadre, il rentre à Paris le 25 août 1944 avec le général de Gaulle dont il assure la protection. Il prend part au combat de la rue de Bourgogne et de la Chambre des Députés avec des éléments de la Division Leclerc placés sous ses ordres.

Conseiller général d'Ajaccio en 1945 (étiquette Union nationale gaulliste), il est élu premier vice-président du Conseil général de la Corse la même année. Elu maire de Neuilly sur Seine en 1947, il le restera jusqu’en 1983. Conseiller de l'Union française de 1952 à 1958 puis député de la Seine de 1958 à 1978, Achille Peretti est premier vice-président (1964-1969) puis président de l'Assemblée nationale (1969-1973). Président (1957-1958) puis président d’honneur du Comité des anciens chefs de réseaux FFC. Conseiller général des Hauts-de-Seine en 1970, il est nommé membre du Conseil constitutionnel en mars 1977. Achille Peretti est décédé le 14 avril 1983 à Neuilly. Il est inhumé à Ajaccio.

Décorations :
Commandeur de la Légion d'honneur ; Compagnon de la Libération - décret du 6 avril 1945 ; Croix de guerre 1939/1945 (4 citations) ; Médaille de la Résistance avec rosette ; Distinguished Service Order (GB) ; Croix de guerre belge avec palme ; Officier de la Couronne royale de Belgique avec palme d'Or ; Chevalier du Mérite Civil Espagnol ; Grand-Croix de l'Ordre de Malte.

Alias : Paul Vatier - Ajax 

Achille Peretti was born in Ajaccio on June 13th, 1911. His father, writer for the administrative offices of Ajaccio and voluntary soldier in the First World War, died on the battlefield/ was killed at Champ d’Honneur. Consequently, Peretti grew up as a ward of the state  (
pupille de la Nation, children orphaned during wartime who become a ward of the state) and completed his secondary studies in Ajaccio and then at the College of Montpellier, where he received his diploma in both law and forensic pathology. Becoming a certified lawyer in 1935, after passing the Bar in Montpellier, he chose to pursue a career as a magistrate. However, he was attracted to action. He successfully passed his examinations in 1937 to become a police officer. 

Police chief in Ajaccio, he was assigned, after the declaration of the war, to the 19th Train des équipages. He was then a member of the general staff of the 7th Region in Dijon, where, thanks to his professional training, he worked in counterintelligence. Caught of guard in Troyes by German advancement, he managed to reach Dijon and then withdrew until Perpignan. On June 16th, 1940, he attempted in vain, with a partner in territorial surveillance, to board an English destroyer docked at Port-Vendres that was repatriating Polish troops. After spending two months in Nice, all while maintaining contact with the 2nd Bureau of the army (counterintelligence), he returned to his position as Police chief in Ajaccio. He continued to refuse defeat at the hands of the enemy and immediately took action against the Vichy regime. Peretti began to communicate with Captain Giraud of the 2nd Bureau of the army. With him, he organized the positioning of radio operators tasked with intervening in the event of city’s occupation by the Germans or Italians. In October 1940, he returned from Nice with arms to distribute in Ajaccio. In particular, he returned with a shotgun and cartridges for Henri Maillot. 


In April 1941, Peretti was transferred to Nice, where he diligently pursued his activities affiliated with the Intelligence Service (IS) and the Colonel Payolle, head of the 2nd Bureau. In January 1942, he established connections with the
Forces françaises libres (FFL) via the middleman, Maurice Andlauer, who he had known in Ajaccio as the manager of stud farms. He then joined the intelligence network, “Ali”, led by Roger Wybot, and officially committed himself to the FFL. In May 1942, he received the rank of mission leader of the 2nd class. Occupying official status within National Security in Vichy, beginning in 1942, he took advantage of his position to steal government documents while in office. He soon requested time off from his job in order to devote all of his time to Resistance activities. Suspected, he was arrested on August 9th, 1942 and accused of stealing documents for the benefit of the English and General De Gaulle. Lacking proof, he was released and immediately laid off from his job. Consequently, Peretti devoted almost all of his time to the network “Ali”. 

During the month of April 1943, he organized with his old partner, the police chief André Dubois, the escape of Jacques Robert, the leader of the network “Phratrie” who was arrested by the Vichy police. A few weeks later, on June 13, 1943, under the identity of “Paul Vatier”, he was able to fly to England, with the help of the Phratrie network.
In Great Britain, he underwent special training and returned to France on July 22nd, 1943 under the pseudonym “Ajax”, the name that he would give to the intelligence network he created and led in zone Sud. This particular network sought to infiltrate the police, sabotage repressive activity, receive intelligence concerning economic, political, and military matters, and prepare the police for Liberation. “Ajax” extended across all of France and Achille Peretti then became the leader of the sub-networks: “Candide”, “Zadig”, “Micromegas”, and “Stuart”. The networks grew within central France and soon developed branches in Austria, Switzerland, Holland, and Belgium, with the complicity of foreign agents recruited amongst military circles.


Called to London in January 1944 to report on his progress, the mission then failed. On March 3rd, 1944, he was evacuated to England, after fully organizing the details. In England, Peretti was named mission leader of the 1st class. Named on May 5th, 1944 second-in-command leader of National Security, leader of operations in zone Nord, he prepared the organization and mobilization of the police force for Allied landing. He returned to London the morning after the landing and carried out a mission in Normandy before going back to Great Britain. Named the senior executive prefect of the 3rd class, he returned to Paris on August 25th, 1944 with General De Gaulle, whose protection he was charged with. He participated in the Paris Liberation combats rue de Bourgogne and in the area of the Chambres des Députés with troops from the division, Leclerc, placed under his authority.

General councilor of Ajaccio in 1945 (National Gaullist Union Label), he was elected the vice-president of the General Council of Corsica the same year. Elected the mayor of Neuilly-sur-Seine in 1947, he remained in that position until 1983. Council member of the French Union from 1952 to 1958 he then became deputy of Seine from 1958 to 1978. Peretti was the first vice-president (1964-1969) and then the head of Assemblée nationale (1969-1973) and the president of “Honorable Committee of Former Leaders of the FFC Network” (1957-1958). General councilor of Hauts-de-Seine in 1970, he was named a member of the Constitutional Council in March 1977. He passed away on April 14th, 1983 in Neuilly. He is buried in Ajaccio.

Decorations: 
Commandeur de la Légion d’honneur, Compagnon de la Libération – decreed April 6th, 1945, Croix de guerre 1939/1945 (4 mentions), Médaille de la Résistance avec rosette, Distinguished Service Order (GB), Croix de guerre belge avec palme, Officier de la Couronne royale de Belgique avec palme d’Or, Chevalier du Mérite Civil Espagnol, Grand-Croix de l’Ordre de Malte.


Auteur/sources : Site Internet du Musée de l'Ordre de la Libération

Traduction : Sawnie Smith