Analyse média

Cette photographie volée, prise par la femme d'un détenu à l'occasion d'une visite des familles depuis une fenêtre du premier étage d'une maison située en face de la caserne Salel, permet de se rendre compte de la façon dont se déroulait une visite : les familles, porteuses de colis de linge et de ravitaillement, demeuraient de l'autre côté de la grille d'entrée et remettaient leurs paquets au corps de garde qui les redistribuait ensuite aux détenus, que l'on aperçoit sur un rang à une quinzaine de mètres de la grille ; on pouvait échanger des signes d'amitié ou de tendresse mais sans être au contact des parents ou des amis venus réconforter les internés.

Contexte historique

Trois camps de concentration furent aménagés dans des casernes par les autorités italiennes en métropole : deux dans notre région (Sospel et Embrun), un en Savoie (Modane). Chacun accueillit de 250 à 500 détenus selon les époques, Sospel ayant été le premier (ouvert en janvier 1943), le plus important (500 détenus à la fin du printemps) et le premier fermé (juin 1943); il hébergeait à la fois des patriotes français (ensuite transférés à Embrun et à Modane), des Anglo-Saxons résidant dans la région niçoise et des Juifs étrangers en situation irrégulière avant leur transfert dans la résidence forcée de Saint-Martin-Vésubie. Le camp était commandé par le capitaine Millevacca. Il n'était pas chauffé et la nourriture était très insuffisante.