Le département FFI de Seine-et-Oise Sud

Légende :

Carte du découpage en cinq secteurs du département FFI de Seine-et-Oise Sud dont le commandement est assuré par Jean Pélissier puis Louis Pastor. 

Genre : Carte

Type : Carte

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Date document : Août 1944

Lieu : France - Ile-de-France

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Contexte historique

La Seine-et-Oise Sud englobe les territoires situés au sud de la Seine ; elle est composée de cinq secteurs : Rueil-Poissy, Mantes, Versailles, Rambouillet-Dourdan, Corbeil-Etampes. Contrairement à la Seine-et-Oise Nord, la définition des secteurs est parfaitement nette. Le commandant départemental est Jean Pélissier (pseudo "Forestier") puis Louis Pastor à partir du 15 août 1944.

La structure de commandement FFI de la Seine-et-Oise sud est nettement insuffisante comme le soulignent différents rapports. Ainsi, à titre d'exemple, le procès-verbal de la séance du COMAC du 3 juillet 1944 expose que "dans le sud de la Seine-et-Oise, le commandement dispose de moyens mais est peu actif", et que "la liaison est encore insuffisante" (Archives nationales, 672AP, archives privées Rol-Tanguy). Le lieutenant-colonel Pastor écrit dans un rapport non daté : "le chef du Département Sud me communique une liste nominative de son état-major qui, en réalité, n'eut aucune existence en dehors du papier" (ADY J2745). Le 31 juillet 1944, dans une note adressée à Joinville, Rol écrit : "Forestier [pseudonyme de Jean Pélissier, NDLA] , chef de secteur S.-O. sud, est un incapable. Il rate mes rendez-vous, ceux de mon chef d'E M, et de mon officier de liaison, et ne donne pas de travail à l'officier FTP que je lui avais donné. Je verrais donc demain Malivert, pour régler avec Duc ce problème qui intéresse en partie Libération, puisque Forestier relève de ce mouvement. En tout cas, mon intention est de relever Forestier de ce commandement." (Bibliothèque marxiste de Paris, fonds Malleret-Joinville). Dans une nouvelle note datée du 9 août 1944, Rol écrit à Joinville : "Les absences répétées de Forestier, chef S.-O. Sud aux rendez-vous fixés, d'une part, d'autre part dans sa carence dans le domaine de l'action et de l'organisation des F.F.I. de son secteur, motivent la décision de l'EM régional de le relever de ses fonctions. J'ai l'intention, dans le but d'affirmer l'autorité de l'EM régional et des FFI de rendre publique cette décision dans les FFI. Les mouvements Libération, FN-FTP, CDLR. seront mis au courant par mes soins. Pour l'OCM et CDLL encore non représentés à l'EMR, je vous demande de leur faire suivre cette décision. Décision prise en accord avec le chef du mouvement Libération, Duc, mouvement auquel appartient Forestier. " (Bibliothèque marxiste de Paris, fonds Malleret-Joinville).

En accord avec le COMAC, Rol-Tanguy décide donc de sanctionner la carence du commandant sud. Tout en conservant son rôle de coordination, Pastor est désigné, le 15 août 1944, pour commander la Seine-et-Oise Sud. Il prend le commandant Quarre comme adjoint. Zoller lui est attribué comme chef d'état-major. Logeais cumule les fonctions de sous-chef d'état-major et d'officier de liaison entre Rol et les deux commandements FFI de Seine-et-Oise. Ses officiers d'état-major sont : capitaine Jarry (1er bureau), capitaine Gritsch (2e bureau), commandant Schweitzer et capitaine Meyer (3ème bureau), lieutenant Poupard (4e bureau).

Pendant toute la bataille de la Libération, le commandement départemental sud est en liaison constante avec les secteurs Rueil-Poissy et Versailles. Les trois autres secteurs (Mantes, Rambouillet-Dourdan, Corbeil-Etampes), plus ou moins isolés par les conditions du moment, sont pratiquement laissés à leur initiative.

Le secteur Rueil-Poissy s'étend en fait jusqu'à Bonnières et déborde largement sur la rive droite de la Seine. Secteur FTP à l'origine, il englobe finalement des éléments de CDLR, Libération, du FN, etc. en constituant la 6e région FN. Il comprend les cantons de Marly, Saint-Germain, Maisons-Laffite, Poissy, Meulan, Limay, Bonnières et une partie des éléments du canton de Mantes. De plus, les FTP de la région comprise entre Versailles et Rambouillet, commandés par Mattei, y sont rattachés. Le commandant Schweitzer est à la fois chef du secteur et chef du 3e bureau départemental sud.

Le secteur de Mantes à un contour mal défini. Il ne comprend en fait que des groupes réduits, CDLR et Libération, dans les cantons de Mantes et Houdan. Ce secteur est commandé par le capitaine Degueldre.

Le secteur de Versailles comprend des petits groupes ayant une grande activité : Vengeance, Uriage, FTP... Il est dirigé par Paul Vilain. Il comprend les cantons de Sèvres, Versailles, Montfort et en partie Palaiseau et Chevreuse.

Le secteur Rambouillet-Dourdan comprend les cantons de Rambouillet, Dourdan, Limours et partiellement Chevreuse et est composé de groupes locaux indépendants. Il est dirigé par le lieutenant Charles Couderc.

Enfin, le secteur Corbeil-Etampes comprend les cantons de Corbeil, Arpajon, Etampes, la Ferté Alais, Milly, et Longjumeau. Il est composé d'éléments du Front national et de Libération et est commandé par le commandant Deynoux.

Il faut également évoquer certaines particularités propres à la Seine-et-Oise Sud. Les groupes de la Forêt de Sénart (capitaine Koch), de Villeneuve-Saint-Georges (capitaine Ouadec) et de Sucy-en-Brie (lieutenant Jeudy) se rattachèrent directement au commandement de Seine-et-Oise Sud alors qu'ils auraient dû se placer sous celui de Seine-Est. Enfin, dernière particularité à souligner, Saint-Cloud fut placé sous le commandement de Seine-Ouest.


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources :
 
Archives nationales, 72AJ194 (Résistance en Seine-et-Oise), 672 AP (archives privées Rol-tanguy)
Archives départementales des Yvelines, J2745 (rapport du lieutenant-colonel Pastor, non daté).
Service historique de a Défense, 13P138 (dossiers d'homologation des unités FFI de Seine-et-Oise).
Bibliothèque marxiste de Paris, fonds Malleret-Joinville.
Témoignage écrit de Rol-Tanguy adressé à l'auteur en mars 1999.