Contexte historique

Pour déloger un groupe de policiers résistants cernés dans le Grand Palais, les Allemands "téléguident" sur le monument un engin à chenilles bourré d'explosifs. L'explosion est énorme. Le Palais flambe dans l'affolement des chevaux et des fauves du cirque Houcke qui y résidait. Deux chars y vont avec des bombes incendiaires. Les chevaux se détachent, galopent terrorisés ; les pompiers ont la plus grande peine à sauver lions et tigres bloqués dans leur cage. L'ennemi ouvre le feu sur les pompiers accourus. Des prisonniers sont faits de part et d'autre.

Le Figaro relate ainsi l'attaque par les troupes allemandes : "A dix heures, une importante formation ennemie comprenant notamment cinq chars lourds débouchait sur les quais à la hauteur de la place de la Concorde. Les tourelles se refermaient, les chenilles arrachaient l'asphalte et le groupe fonçait à toute vitesse sur l'immense verrière qui abritait toute la touchante exposition l'Âme des camps récemment inaugurée et celle sur des écuries d'un grand cirque. Les FFI étaient retranchés dans le Commissariat central qui occupe la partie inférieure de la façade sur les Champs-Élysées. Les fantassins sautaient des camions, utilisaient les couverts du Cour de la Reine pour approcher de l'édifice. Les tanks s'immobilisaient alors tandis qu'une rafale de mitrailleuse lourde jetait deux Allemands à terre et donnait le signal de la fusillade qui devenait bientôt assourdissante. Les vitrines de l'avenue Victor-Emmanuel [avenue Roosevelt] croulaient sous une grêle de projectiles. Une formidable explosion et c'est presque aussitôt l'incendie."