Aimé Lepercq

Légende :

Aimé Lepercq, commandant militaire de l'Hôtel de Ville de Paris du 20 au 26 août 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Aîné d'une famille de neuf enfants, Aimé Marie Antoine Lepercq est né à Collonges-au-Mont-d'Or (Rhône) le 2 septembre 1889. Il fait ses études au collège Saint-Joseph de Lyon et prépare ensuite avec succès le concours d'admission à l'Ecole Polytechnique (promotion 1909) et intègre, deux ans plus tard, le Corps des Mines. Mobilisé comme lieutenant au 54e Régiment d'Artillerie au mois d'août 1914, cinq fois cité (une étoile de vermeil et 4 palmes), trois fois blessé, il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur le 23 octobre 1915 et promu au grade de capitaine au mois d'avril 1917.
Rendu à la vie civile le 15 mars 1919, il occupe différents postes notamment à Grenoble et à Douai, en qualité d'ingénieur du corps des Mines, jusqu'au 16 janvier 1923. A cette époque, il demande sa mise hors cadre pour gérer, chez Schneider et Cie, des affaires métallurgiques et minières en Tchécoslovaquie. Directeur des Services de l'Union Européenne, Industrielle et Financière en Tchécoslovaquie de 1923 à 1929, puis Directeur Général de la même société, avec résidence à Paris, jusqu'à la guerre de 1939, Aimé Lepercq s'occupe particulièrement en qualité d'administrateur-délégué, en Tchécoslovaquie, des Usines Skoda, agrandies et transformées de manière à devenir l'arsenal de la Petite Entente. Il est en outre Directeur Général de la Société des Mines et Forges à Prague. Il est entre temps promu au grade d'Officier de la Légion d'Honneur à titre militaire, le 30 décembre 1931.
En septembre 1939, à la déclaration de guerre, il prend, comme chef d'escadron d'artillerie, le commandement du 2e Groupe du 182e RALT et est deux fois cité. Malgré les ordres reçus, le commandant Lepercq refuse de capituler et ce n'est qu'après l'entrée en vigueur effective de l'Armistice, le 25 juin 1940, qu'il consent à déposer les armes.

Après plusieurs mois de captivité à l'Oflag XB, Aimé Lepercq est rapatrié au mois d'octobre 1940 et appelé dès son retour à la Présidence du Comité d'Organisation de l'Industrie des Combustibles Minéraux Solides, poste qu'il accepte après avoir donné sa démission des fonctions de Directeur Général de l'Union Européenne, Industrielle et Financière et de tous les conseils d'administration où il représentait cette Société.
Le 30 juin 1943, Aimé Lepercq est suspendu des ses fonctions, puis révoqué par décret en date du 18 août pour avoir manifesté, en présence d'un Commissaire du pouvoir, son opposition à la politique générale du Gouvernement relative à la déportation de la main-d'œuvre en Allemagne.
A partir de cette date, il se consacre entièrement à l'organisation de la Résistance active dans le cadre de l'Organisation Civile et Militaire (OCM) dont il fait partie depuis plusieurs mois. De la création des FFI jusqu'au 8 mars 1944, date de son arrestation par la Gestapo, il est le premier commandant des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) de Paris. Il est également membre du Bureau du Comité parisien de Libération, depuis la fondation de ce comité.
Le 25 février 1944, Aimé Lepercq accepte la direction de l'OCM après l'arrestation par les autorités allemandes du titulaire de ce poste. Arrêté, il est interné à Fresnes le 8 mars 1944, puis à la prison d'Arras et ramené finalement à Fresnes. Il est libéré le 17 août 1944 à la faveur du désordre qui règne à cette époque dans les administrations allemandes.
Les importantes fonctions militaires qu'il occupait avant son arrestation ayant été pourvues de nouveaux titulaires, Aimé Lepercq est chargé du commandement militaire de l'Hôtel de Ville de Paris, fonction qu'il exerce en fait jusqu'au 26 août 1944.
Quelques jours après, répondant à la demande du général de Gaulle, Président du Gouvernement Provisoire, Aimé Lepercq accepte d'entrer au Gouvernement comme Ministre des Finances.
Il est victime d'un accident de voiture, le 9 novembre 1944, alors qu'il vient de quitter Lille. Il venait de s'assurer personnellement que toutes les mesures étaient prises pour assurer le succès de l'emprunt de la Libération, décidé quelques jours auparavant en Conseil des Ministres.

Aimé Lepercq a été inhumé à Paris, au cimetière des Batignolles.


Vladimir Trouplin in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004