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Scènes de la libération à Clamart

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives départementales des Hauts-de-Seine, 21 Fi 174 à 186 Droits réservés

Détails techniques :

Photographies analogiques en noir et blanc

Date document : 25 août 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Hauts-de-Seine - Clamart

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Contexte historique

Le 19 août 1944, l'ordre est donné partout de s'emparer des mairies. Le Comité local de libération de Clamart décide de passer à l'action. A 13h00, un groupe de FFI intercepte un camion allemand, capture les trois occupants et récupère ainsi trois fusils mitrailleurs, un téléphone de campagne et un canon anti-chars. Les prisonniers sont laissés à la garde d'un jeune homme de 15 ans dans les sous-sols de la Poste. La population en liesse pavoise la façade de la mairie. Le groupe de FFI, fort de ce premier succès et ayant reçu le renfort d'un autre commando, décide d'aller attaquer les Allemands qui ont été vus dans les bois de Clamart, au lieu-dit le Tapis Vert. Il y aurait là quelques véhicules et donc certainement des armes à prendre. A 14h30, les FFI, qui ont réussi à s'approcher des positions allemandes sans se faire repérer, ouvrent le feu sur une auto mitrailleuse et un camion. Bilan : dix prisonniers ennemis et un important butin. La fusillade qui a déchiré le silence des sous-bois a alerté le gros de la troupe. La riposte est immédiate. Une compagnie de grenadiers suivis d'une section de S.S appuyés par deux autos mitrailleuses accourent et encerclent les FFI. Le combat qui s'engage va durer environ deux heures. Tapis dans les fourrés, les FFI se défendent avec acharnement. Les Allemands gênés par la végétation du sous-bois ne peuvent se déployer à leur aise. C'est une mortelle partie de cache cache. Six FFI ont été tués. Huit autres sont blessés mais transportables. Il est décidé de décrocher, le combat est trop inégal et il ne faut surtout pas se laisser capturer ; les Allemands ne font pas de quartier, considérant les combattants comme des terroristes et leur refusant le statut de prisonnier de guerre. Michel Weishaar, Adalbert Sipos, Georges Lionnet et Henri Gros se portent volontaires pour couvrir la retraite. Ils récupèrent des munitions supplémentaires et font face aux assaillants. Sous leurs feux de protection particulièrement nourris les hommes parviennent à s'enfuir, emmenant avec eux les blessés. Henri Gros peut enfin donner l'ordre de repli. Les quatre hommes abandonnent leurs armes et s'enfuient en courant. Deux autos mitrailleuses se lancent à leur poursuite et parviennent à les rattraper au lieu-dit le Soleil Levant, juste à côté de l'école du Jardin parisien. Les quatre prisonniers sont collés au mur et, sans autre forme de procès, abattus aussitôt. C'est à ce moment précis que surgissent Mr et Mme Schmauder, accompagnés de leurs petites filles. La famille revient d'une promenade à l'étang Colbert et, sans doute alertée par les coups de feu, tente de regagner très vite son domicile. Les soldats allemands surexcités par les durs combats qu'ils viennent de livrer s'emparent d'eux et les fusillent au même endroit. Tout ce raffut a été entendu jusqu'à la mairie. On se dépêche de faire disparaître les drapeaux alliés qui ont été accrochés à la façade puis tout le monde se disperse. Vers 17h00, quand les Allemands pénètrent dans la ville, tout est calme. Miraculeusement il n'y aura pas d'autres mesures de représailles. Le surlendemain, 22 août, seront organisées les obsèques des quatorze victimes en présence d'une foule importante et particulièrement émue.

Le soir du 24 août, les blindés français font leur apparition au Petit Clamart et libèrent la ville.