Façade de la mairie de Vanves pavoisée

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives municipales de Vanves Droits réservés

Date document : Fin août 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Hauts-de-Seine - Vanves

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

23 août 1944 : Les premières barricades faites de pavés, palissades, radiateurs, sommiers, s’élevèrent ce jour là en face de la poste, sous le pont de la gare, rues Mary Besseyre, Sadi Carnot et Larmeroux…. Tout le monde était persuadé que les Allemands allaient s’enfuir ou se replier en passant par Vanves. « Heureusement que ce ne fut pas le cas, car nous n’étions pas assez armés pour les arrêter et nous défendre » racontait Fernand Verrupen.

24 août 1944 : A la veille de la Libération, Vanves était en état d’alerte, des hommes, fusils à l’épaule, patrouillaient dans les rues désertes. Beaucoup de Vanvéens étaient à l’écoute de la radio, calfeutrés chez eux. Dans la nuit du 24 au 25 août, ils entendirent le bourdon de Notre Dame ainsi que les cloches de Vanves entrecoupés de coups de canon ou de tirs lointains. « Les allemands retranchés dans le Parc des Expositions, actionnaient leurs gros canons de marine de la DCA, provoquant un bombardement d’une intensité effroyable qui dura plusieurs heures » raconte Nicole Achard, boulangère alors à l’angle des rues Barbés et Victor Hugo en se souvenant de ce malheureux cycliste tué par les allemands dans une rue voisine l’après-midi de ce 24 août : « Ils avaient pris pour point de mire la rue où ce pauvre vieux s’engagea à vélo malgré nos signaux. Il fut tué sur le coup et évacué par les secouristes de la Croix Rouge ». C’est ce jour là qu’un jeune vanvéen de 21 ans, demeurant 12 rue Gabrielle d’Estrée, est tué à Versailles : Jacques Jézéquel. Il faisait parti de ces FFI vanvéens partis à la Préfecture de police de Paris avec leurs mitrailleuses et leurs grenades afin d’aider les agents entrés en dissidence et qui furent renvoyer prêter mains fortes à des résistants d’autres communes. Enfin beaucoup plus tard vers 1H30, des résistants sonnèrent à la porte de Mme Lemonnier : « Ils nous demandaient d’héberger une voisine dans notre abri. Ils venaient d’essuyer un tir d’une patrouille allemande ». Mais c’était déjà le 25 Août.

25 août 1944 : C’était un vendredi ensoleillé. Tous les immeubles étaient pavoisés de drapeaux : « On vit alors un spectacle étonnant. De chaque fenêtre surgissait comme par miracle, un drapeau tricolore. Tout Vanves était « Bleu, Blanc, Rouge » racontait alors un témoin. Beaucoup d’habitants se précipitaient aux portes de Paris pour voir les chars américains et français. Le tambour municipal Dumez passa dans les rues pour annoncer une cérémonie des couleurs à 15H. « Tout Vanves était là. Les couleurs furent hissées à un mat fixé devant la mairie sous les applaudissements de la foule qui entonna la Marseillaise. Les cloches des églises sonnèrent à toute volée. Le nouveau maire A.Pallegeay qui portait un brassard FFI a prit la parole. La marseillaise fut de nouveau chantée. Puis la foule se rendit au cimetière pour un hommage aux morts. Plusieurs salves de fusils ont été tirées. Enfin, un coussin de fleurs fut déposé devant le monument aux morts » racontait Mme Lemonnier dans son journal. « C’était épique » constatait Pierre Panetier. Un concert a été donné par l’Harmonie Municipale en fin d’après-midi devant le commissariat. Mais le répit fut de courte durée : des bombes incendiaires envoyées sur Paris la seconde nuit de liberté ont terrorisé plus d’un vanvéen qui retrouvèrent le chemin de la cave. « Nous étions dans le parc Falret avec quelques camarades pour fêter l’événement » ajoutait-il.

26 août 1944 : Les américains sont arrivés en blindés par la rue Ernest Laval pour rejoindre les bâtiments de l’Equipement (alors face à l’actuelle Piscine Municipale) où était installé leur PC. De nombreux vanvéens se sont retrouvés au bord des rues pour les acclamer. « Ils nous ont distribué du chewing-gum et nous ont demandé du whisky et du cognac » se souvenait la fille d’Edouard Vasseur. « Certains officiers et sous-officiers ont été hébergés chez l’habitant. Ils y sont restés 3 jours ». Gisèle Olivier et André Deuse se souvenaient de cette longue file de véhicules militaires garés le long des trottoirs entre l’Equipement et la Gendarmerie (là où se construit le nouveau commissariat). 80 Femmes auraient été tondues dans un local en-dessous de l’école de Centre, rue J.Cabourg, une grille les séparant d’une foule vindicative ce jour là ou le lendemain.