Serge Lefranc

Légende :

Serge Lefranc, président du comité départemental de libération de Seine-et-Oise ; responsable du Front National de la police et de la gendarmerie pour l’ensemble de l’Ile-de-France .

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Bibliothèque et archives du Sénat Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France - Ile-de-France

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Contexte historique

Né le 22 mars 1903 à Boissy-la-Rivière dans un milieu très modeste, Serge Lefranc est orphelin de père à sept ans. Lorsqu'il sort de l'école primaire, il entre en apprentissage chez un marchand de volailles. En 1917, il adhère aux Jeunesses socialistes de Seine-et-Oise, puis rejoint, lors du congrès de Tours, le Parti communiste français. Incorporé le 12 mai 1923 dans l'artillerie lourde, il termine son service militaire le 7 novembre 1924. A l'issue de celui-ci, il s'installe comme marchand de volailles et acquiert une certaine réputation dans la région d'Etampes-Méréville. Sur le plan politique, il se révèle un propagandiste remarquable et devient secrétaire du sous-rayon communiste de Méréville. En 1925, il est poursuivi pour son action contre la guerre du Maroc par le tribunal d'Etampes et acquitté.

Le 5 mai 1929, il est élu Conseiller municipal de la commune de Saclas puis est choisi, en 1934, comme candidat du canton de Méréville pour le Parti communiste aux élections du Conseil général. Il est également responsable du mouvement pacifiste Amsterdam-Pleyel et de l'association Paix et Liberté pour la région d'Etampes.
En 1936, il passe avec succès son brevet de pilote d'aviation de tourisme. Rappelé à l'activité, il est alors affecté au bataillon de l'Air d'Arvord le 10 octobre 1938 qu'il rejoint le 27 août 1939. Grièvement blessé au début de la guerre, il rejoint l'hôpital militaire de Versailles avant d'être démobilisé le 15 juillet 1940.

Dès cette date, il participe à la reconstitution du Parti communiste dissous dans le secteur de Saclas et procède à des distributions de tracts et de journaux (un rapport de police daté du 4 avril 1941 signale par exemple qu'une demi-douzaine de papillons vantant le régime communiste et recommandant la lecture de "l'Humanité" clandestine ont été apposés sur des poteaux télégraphiques à Saclas). En mai 1941, il rejoint le Front national en cours de constitution.
En mars-avril 1942, il est nommé responsable du Front national pour cinq arrondissements de Paris (les Ve, VIe, XIIIe, XIVe et XVe) et la Seine-et-Oise. En octobre 1942, il est chargé de l'organisation des groupes du Front National de Seine-et-Oise. Le 5 octobre 1942, un rapport de gendarmerie signale que "des foyers de propagande communiste ont lieu à Saclas où les nommés Lefranc, Garnery et Huard feraient montre d'une activité discrète mais certaine au cours des séances de cinéma de chaque quinzaine".
Le 30 novembre 1943, il est blessé au cours d'un guet-apens à Vernouillet. Serge Lefranc est élu le 13 avril 1944, dans la clandestinité, président du Comité départemental de libération de Seine-et-Oise à l'unanimité des mouvements de Résistance au cours d'une réunion secrète tenue dans une villa du Raincy.
Le 3 juillet 1944, il organise et participe à l'évasion d'Arthur Airault, un des dirigeants du Front national de la Police, détenu à la salle Cusco de l'Hôtel-Dieu. Responsable du Front national de la Police et de la Gendarmerie pour l'ensemble de l'Ile-de-France, il est l'instigateur de la grève patriotique de la Police parisienne le 13 août 1944 dont il lança personnellement le mot d'ordre. Le 25 août 1944, il est l'organisateur de la prise de la préfecture de Versailles en compagnie de Pierre Commin, de Léonard, futur préfet de Seine-et-Oise, et de Louis Pastor, commandant départemental des FFI.

Après la Libération, Serge Lefranc est chargé par le général de Gaulle de la réorganisation du département de Seine-et-Oise dont il préside alors le Conseil général. Sénateur et président du groupe communiste au Sénat, il est également maire de Saclas de 1945 à 1986 et, jusqu'en 1985, conseiller général du canton de Méréville.

Serge Lefranc est décédé à Saclas le 29 mai 2000.

Décorations :
Commandeur de la Légion d'Honneur, Officier de la Légion d'Honneur, Chevalier de la Légion d'Honneur, Croix de guerre avec palme, Médaille de la Résistance avec Rosette.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources :
Archives départementales des Yvelines, 1 W 161 (rapport de police d'Etat sur l'activité communiste à Saclas, 4 avril 1941) ; RM 666 (registre matricule de Serge Lefranc).
Bureau Résistance, dossier individuel de Serge Lefranc.
ONAC de Versailles, dossier de CVR de Serge Lefranc.
Service Historique de la gendarmerie nationale, carton 11808 (rapport du commandant de l'arrondissement d'Etampes, 5 octobre 1942).
Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, version CD-ROM.
Serge Lefranc, La longue route, Etampes, édité à compte d'auteur, 1993.
"Dernier hommage à Serge Lefranc" in L'Humanité, 2 juin 2000.