Prison Saint-Paul à Lyon

Légende :

Une des prisons lyonnaises où des Drômois furent enfermés

Genre : Image

Type : Carte postale

Producteur : Inconnu

Source : © Collection Robert Serre Droits réservés

Détails techniques :

Cartes postales noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Lyon

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Analyse média

Photographie de la prison Saint-Paul à Lyon qui est prise de l’extérieur. On y voit surtout les murs d’enceinte.

La prison Saint-Paul était la maison d'arrêt de Lyon, située dans le deuxième arrondissement, au sud de la gare de Perrache dans le quartier du Confluent. Elle a été construite au XIXe siècle sous la direction de l'architecte Louis-Pierre Baltard.


Auteurs : Robert Serre

Contexte historique

Si Montluc a été le passage quasi obligé des Drômois en route pour la déportation, les condamnés à l’internement ont connu la centrale d’Eysses et divers autres lieux de détention comme les prisons Saint-Paul, à Lyon, la prison de Saint-Paul-d'Eyjaux, en Haute-Vienne, ou le camp d’internement surveillé de Saint-Sulpice-la-Pointe, dans le Tarn.

Prison Saint-Paul à Lyon, Rhône. 
La prison Saint-Paul, à Lyon, sera le lieu de détention de quelques Drômois et, le plus souvent leur lieu de mort, comme Henri Recouras-Massaquant, né en 1921 à Chabeuil, fusillé le 9 février 1944 à la prison, comme deux jeunes FTPF (Francs-tireurs et partisans français) romanais, Jean Arsac et André Saullorente, tous deux âgés de 19 ans, arrêtés à Vienne le 25 janvier 1944, enfermés à la prison Saint-Paul où une cour martiale les condamne à mort le 10 février, sentence exécutée une heure après le jugement.
Marcel Ranc, boulanger à Valence, appartenant au corps-franc de René Ladet, avait participé à de nombreuses actions de guérilla : bombe de plastic devant le siège de la propagande vichyste à Valence à l’automne 1943, sabotages de voies ferrées, évasion de son camarade André Muetton emprisonné à Valence. Bien que sa tête soit mise à prix, il se rend à Valence où il est arrêté le 6 mai 1944, faubourg Saint-Jacques par la police française qui le livre à la Gestapo. Emmené à la prison Saint-Paul, il est à nouveau torturé. Déporté à Dachau puis Buchenwald, il revient handicapé en 1945.

Saint-Paul d'Eyjaux, Haute-Vienne.
De nombreux résistants drômois, presque tous communistes militants, ont fait un séjour dans la prison de Saint-Paul-d'Eyjaux.
En mars 1941, des tracts et collages d'affiches ayant été découverts, treize arrestations ont eu lieu et les intéressés ont été transférés à Saint-Paul-d'Eyjaux. Parmi eux, Roger Riausset, plâtrier peintre à Valence, ancien des Brigades internationales en Espagne, qui, libéré fin 1941, rejoindra le maquis et commandera le 2e bataillon FTP Sud-Drôme, Jules Thomas, dirigeant communiste à Valence qui, après avoir subi 36 mois d'internement, s'échappe en février 1944 et rejoint la Résistance.
Georges Michel et René Robert, communistes romanais internés d’abord au camp de Loriol, arrêtés à nouveau le 10 octobre 1941, passent aussi plusieurs mois à Saint-Paul d'Eyjeaux.
Marius Badel et Léon Ferodet, qui opéraient sur le secteur de Saint-Vallier et Saint-Uze, y sont enfermés en 1941 et 1942, Badel s’en évade en septembre 1942 et gagne la clandestinité.
Marc Champion, marié avec 4 enfants, arrêté chez lui le 14 janvier 1941 par cinq gendarmes est transféré au camp de Loriol puis à Saint-Paul-d'Eyjaux. Relâché, il rejoint la Résistance à Valence où il sera repris et déporté.
Marcel Defuides, peintre en bâtiment, interné à Loriol en 1940, puis à Saint-Paul-d'Eyjaux pendant près de deux ans, jusqu’au 2 février 1943, rejoindra les FTPF et deviendra chef de camp à Mirabel-aux-Baronnies.
Marcel Gabet, de l'équipe de lycéens de Valence auteurs du premier tract antivichyste en octobre 1940, était revenu à Valence après avoir purgé sa peine à Montluc. Appréhendé à nouveau le 5 novembre 1941, il est enfermé à Saint-Paul-d'Eyjaux où il perd 21 kg.

Saint-Sulpice la Pointe, Tarn.
La Communauté Boimondau était dominée par deux personnalités exceptionnelles : Marcel Barbu et Marcel Mermoz. Ils avaient fait connaissance au camp de Saint-Sulpice où ils avaient été internés en 1942. Barbu avait écrit sa désapprobation au Maréchal. Arrêté et interné alors à Saint-Sulpice. Libéré fin 1942, il refusera de désigner ses ouvriers pour la Relève et le préfet de la Drôme le fait interner à Fort Barraux jusqu’en janvier 1943. Barbu achète alors la ferme Mourras à Combovin pour installer sa communauté. Il y crée un maquis peu après. Le 1er mars 1944, la ferme Mourras et le domicile de Barbu sont incendiés. Son usine de Valence est pillée. Barbu est déporté à Buchenwald avec d’autres membres de sa communauté. Mermoz lui succède alors.
Jean-Victor Gagon, astreint à la résidence forcée à Châtillon-en-Diois et qui développe une activité communiste dans le Diois, fait l'objet d'un internement administratif au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe.

Prisons de Marseille, Bouches-du-Rhône.
Certains Drômois arrêtés dans le sud du département sont envoyés dans les prisons de Marseille. Marius Spézini, gendarme en retraite tenant un bureau de tabac à Montélimar, militant socialiste, Paul Lattard, de Marsanne, Joseph Lisart et, un peu plus tard, Albin Davin Chef des MUR (Mouvements unis de la Résistance) pour la Drôme et son adjoint René Chartron, tous pris à la suite des imprudences de la mission OSS-Brown, sont conduits au siège de la Gestapo à Marseille. Torturés, ils ne parlent pas et sont condamnés à la déportation. À l’exception de Spézini, qui est un des rares à réussir une évasion du train qui le conduisait à Buchenwald, ils mourront en Allemagne.
Élisabeth Poyol, épouse de René Poyol qui hébergeait Cammaerts et son radio Albert, est également emprisonnée à Marseille.
Simone Boirel, née Chauvet, de Pierrelatte, qui diffusait des journaux, cachait des réfractaires, relevait des renseignements sur les déplacements allemands et assurait les liaisons de tous les agents du Sud-est arrêtée le 21 novembre 1943, emprisonnée à Marseille, puis à Limoges d’où elle sera libérée le 21 août 1944 par les FFI (Forces françaises de l'intérieur) de Limoges.
Challan-Belval, pris par des GMR (Groupes mobiles de réserve) en juillet 1943 au camp de la Lance, est enfermé à la prison de l'Évêché à Marseille. Un des officiers, ancien EOR à Saumur, l'ayant reconnu, le fait évader.


Auteurs : Robert Serre
Sources : AN, 72 AJ 39. AN B.C.R.A. 3AG2/478, 171Mi189. SHGN, rapport Cie Drôme R4. ADR, 182 W 81. ADD, 9 J 3, 97J 27, 97 J 60, 711 W 76, 7/4 M 9, 1920 W, 255 W 89. Pour l'Amour de la France Gerland, La Résistance en Drôme Centrale. Des indésirables. Henri Faure. La Picirella. Combats pour le Vercors et pour la liberté. Ils ont refusé de subir. Drôme terre de liberté. Burles, la Résistance et les maquis en Drôme-Sud. Archives et thèse A. Chaffel. Maitron Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français. Jeanne Deval. L.F Ducros, Tome 1. Lucien Micoud. René Ladet, Ils ont refusé de subir. Challan-Belval. Bénézech 1947. Paul Pons. Jacques Baynac les secrets de l'affaire Jean Moulin.