Plaque à la mémoire de François Faure

Légende :

Plaque à la mémoire de François Faure, chargé des relations avec Londres pour le réseau Conférie Notre-Dame, située 167, bd Saint-Germain, Paris VIe

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2003

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Fils du médecin, historien de l'Art et homme de Lettres, Elie Faure, François Faure est né le 21 février 1897 à Paris. Bachelier, il s'engage en février 1915, le jour de ses 18 ans, et est affecté dans l'artillerie coloniale. Après avoir pris part aux opérations en France puis à la campagne de Pologne en 1919, il termine la guerre avec la Croix de guerre 14-18 et le grade d'aspirant. Démobilisé, il devient administrateur de société, spécialisé dans le mobilier scolaire.
Capitaine de réserve, François Faure est mobilisé à Vannes, au 505e régiment de chars de combat (505e RCC), en août 1939. C'est au sein du 14e bataillon de chars de combat qu'il prend part à la campagne de France au cours de laquelle il est cité à l'ordre de l'armée et fait chevalier de la Légion d'Honneur. Fait prisonnier dans l'Aisne, à Wassigny, le 22 mai 1940 après plusieurs jours de durs combats, il est interné en Allemagne, à l'Oflag IV D où il prend connaissance de l'appel du général de Gaulle. Parvenant à se faire passer pour un grand malade, il se fait rapatrier en France, via la Suisse, en novembre 1940. Au début de l'année 1941, il prend des contacts avec des éléments de la Résistance à Paris, Maurice Ripoche (Ceux de la Libération) et Alfred Heurtaux (Organisation civile et militaire) notamment ; il commence à faire passer des renseignements en Angleterre tout en participant au rapatriement vers la Grande-Bretagne d'aviateurs anglais à qui il fournit des faux papiers d'identité. En novembre 1941, François Faure entre en contact avec Pierre Julitte par l'intermédiaire d'une amie, Mme Jourdain. Pierre Julitte, responsable du service radio de la CND, lui présente à son tour Gilbert Renault ("colonel Rémy").
Sous le pseudonyme de Paco, François Faure est chargé de fournir des renseignements d'ordre militaire et des cartes d'identité et devient rapidement l'adjoint direct du colonel Roulier, alias "Rémy". A Paris il entre également en contact, grâce à Pierre Brossolette, avec les milieux syndicalistes. En février et mars 1942, Paco prend par interim la direction du réseau en l'absence de "Rémy" parti à Londres.
En mars 1942, par l'intermédiaire de Marcel Prenant, son camarade de captivité pendant la guerre 14/18, Faure rencontre les cadres du PC clandestin qui lui confient la mission d'offrir au général de Gaulle la proposition de collaboration des communistes. Le 27 mars 1942, Paco prend l'avion pour Londres et transmet le courrier des communistes au général de Gaulle. Il reçoit des instructions pour remettre au PC l'accord de tous les services français et anglais. Il devait aussi organiser avec la structure de la CND l'envoi de 20 postes émetteurs aux communistes dès avril 1942.
Le 10 avril 1942, l'avion qui transporte Paco pour son parachutage doit faire demi-tour au-dessus de la Bretagne à cause du mauvais temps. Le 25 avril 1942, accompagné de Christian Pineau, Paco se pose en Normandie, près de Saint-Saëns. Pendant 15 jours, Paco et "Rémy" travaillent avec les représentants du PC dont Michel Feintuch. Les réunions se font au domicile du Docteur Descomps. Paco participe aussi aux rencontres avec le colonel Touny et des membres de l'OCM. Quelques jours plus tard, le 15 mai 1942, il est arrêté à Paris par le contre-espionnage allemand. Détenu pendant 14 mois à la prison de Fresnes, il est transféré au camp de Natzweiler-Struthof, en Alsace, comme déporté NN, le 9 juillet 1943. Il est évacué vers l'Allemagne le 4 septembre 1944, devant l'avancée des armées alliées et déporté à Dachau, il est libéré le 29 avril 1945 et rentre à Paris le 15 mai 1945.
Délégué à l'Assemblée consultative provisoire à Paris, François Faure reprend ensuite ses activités dans l'industrie du meuble jusqu'à sa retraite en 1963. Colonel de réserve, il est également président fondateur de l'Amicale des déportés de Natzweiler-Struthof depuis 1950. François Faure est décédé le 29 juin 1982 à Fleury-Mérogis.

Décorations :
Officier de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération, Croix de guerre 14-18, Croix de guerre 39-45, Croix de guerre des TOE, Croix de guerre (Pologne), Croix de guerre (Lettonie), Military Cross (GB).


Vladimir Trouplin, Fabrice Bourrée in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004