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Square de la Place-des-Martyrs-juifs-du-Vélodrome-d'Hiver

Légende :

Square de la Place-des-Martyrs-juifs-du-Vélodrome-d'Hiver, dans lequel se trouve une sculpture de Walter Spitzer et Mario Azagury intitulée "N'oublions jamais" en hommage aux victimes de la rafle des 16 et 17 juillet 1942, située 8, boulevard de Grenelle, Paris XVe

Genre : Image

Type : Square

Source : © Département AERI Droits réservés

Détails techniques :

Photographies numériques en couleur.

Date document : 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Analyse média

Texte inscrit sur le monument :

"La République française
en hommage aux victimes des persécutions racistes et antisémites
et des crimes contre l'humanité
commis sous l'autorité de fait dite "Gouvernement de l'Etat français" 1940 - 1944
N'oublions jamais"

 

Cette place est située au carrefour du quai de Grenelle, du quai Branly et du boulevard de Grenelle, à proximité de l’ancien Vélodrome d’Hiver détruit en 1959. Ce carrefour a reçu son nom par l’arrêté municipal du 20 juin 1986, Jacques Chirac étant maire de Paris, en souvenir de la rafle du Vélodrome d’Hiver des 16 et 17 juillet 1942.

Cette place comporte un monument commémoratif, inauguré le 17 juillet 1994. Il est dû au sculpteur Walter Spitzer et à l'architecte Mario Azagury et représente des civils innocents : enfants, femme enceinte, personnes âgées, symbolisant les victimes de la rafle. Le socle de la statue est incurvé, rappelant la piste du Vélodrome d'Hiver. 

Chaque année y est organisée une cérémonie commémorative le premier dimanche suivant le 16 juillet.


Informations émanant de la Mairie de Paris : http://www.evous.fr/La-place-des-Martyrs-Juifs-du,1134326.html

Contexte historique

À l'aube du 16 juillet 1942 débute à Paris la «rafle du Vél d'Hiv». Elle voit l'arrestation par surprise de plus de treize mille Juifs parisiens de 2 à 60 ans, tous Juifs apatrides (il s'agit notamment de Juifs anciennement Allemands, Autrichiens ou Polonais). La plupart sont déportés au camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Quelques dizaines en reviendront...
À l'origine de ce crime contre l'humanité, il y a le projet hitlérien d'arrêter un grand nombre de Juifs dans toute l'Europe occupée. En France, jalouse de ses droits, l'administration, tardivement informée, veut dans certaines limites garder la maîtrise de l'opération. C'est ainsi que sont mobilisés à Paris 7 000 policiers et gendarmes sous les ordres du délégué en zone Nord de René Bousquet, jeune et efficace fonctionnaire du gouvernement de Vichy.

13 152 personnes sont appréhendées par la police française les 16 et 17 juillet 1942, y compris 4 000 enfants de moins de 16 ans qu'il n'avait pas été initialement prévu de déporter. C'est beaucoup... et néanmoins deux fois moins que le quota fixé par les Allemands et la préfecture de police ! Les actes de solidarité heureusement n'ont pas manqué : quelques policiers ont laissé fuir leurs victimes, des concierges, des voisins, des anonymes ont ouvert leurs portes et caché des Juifs...
Embarqués dans des autobus, les personnes seules et les couples sans enfants sont convoyés vers le camp de Drancy, au nord de Paris. Les familles avec enfants sont quant à elles dirigées vers le Vélodrome d'Hiver, rue Nélaton, dans le XVe arrondissement de Paris (aujourd'hui disparu). Plus de 8 000 personnes dont une majorité d'enfants vont s'y entasser pendant plusieurs jours, parfois jusqu'au 22 juillet, dans des conditions sordides : pas de couchage, ni nourriture, ni eau potable, avec un éclairage violent jour et nuit, au milieu des cris et des appels de haut-parleurs. Seuls trois médecins et une dizaine d'infirmières de la Croix-Rouge sont autorisés à intervenir.
Les familles du Vél d'Hiv sont transférées de la gare d'Austerlitz vers les camps d'internement de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, dans le Loiret. Au mois d'août suivant, les mères sont enlevées à leurs enfants par les gendarmes et convoyées vers les camps d'extermination de Pologne. Les enfants seront à leur tour envoyés deux semaines plus tard à Auschwitz-Birkenau qui, depuis le début juillet, s’est transformé de camp de travail forcé en camp d'extermination à l'échelle industrielle. Aucun n'en reviendra. Les internés de Drancy prennent également le chemin d'Auschwitz-Birkenau. Quelques dizaines tout au plus reviendront de l'enfer.
La rafle accentue la collaboration entre Vichy et l'occupant allemand dans le domaine de la «question juive». Mais elle entraîne aussi un début de fracture dans l'opinion française, jusque-là massivement indifférente ou attentiste. Peu à peu, certains citoyens basculent dans la Résistance, plus ou moins active ; d'autres, à l'inverse, se radicalisent et basculent dans l'antisémitisme et la collaboration.