Plaque à la mémoire du réseau Bourgogne-Evasion et à l'abbé J. Courcel
Légende :
Plaque intérieure à la mémoire du réseau Bourgogne-Evasion et à l'abbé résistant Jean Courcel, vicaire de la paroisse St-Roch, située 296, rue Saint-Honoré, Paris Ier
Genre : Image
Type : Plaque
Source : © Fondation de la Résistance Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur.
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Contexte historique
Le réseau Bourgogne est créé, par Georges Broussine, alias "Jean-Pierre", à Londres en octobre 1942. Il dépend de la section évasion du BCRA sous la direction du capitaine Mitchell en collaboration avec le MI 9. Le but du réseau est de participer à l'évasion d'aviateurs alliés abattus en France.
Broussine part de Londres pour la France le 19 février 1943. Le réseau prend corps à Paris autour de Broussine qui contacte des amis : le docteur Boileau et sa femme Berthe (parents d'un camarade), le docteur Jean Cahen et sa femme Simone, Jean Camp, professeur d'espagnol au lycée Henri IV, ainsi que sa femme et son fils André (camarade de classe de Georges Broussine), René Lalou, sa femme Suzanne et leur fils Etienne. Georges Broussine est hébergé par Mme Flament qui lui fait rencontrer Geneviève Soulier, qu'il engage comme secrétaire.
En avril 1943, le réseau Bourgogne effectue son premier passage en Espagne. Ce même mois, Broussine rencontre par hasard à Paris André Minne, qu'il a connu à Londres. André Minne alias "Derrien" est radio du réseau de renseignement "Ronsard" qui est alors très désorganisé. Broussine récupère Minne dans son réseau et lui donne comme assistant Emile Mallet. Les deux radios sont d'abord installés en Touraine, chez Robert Bodineau puis à Meaux dans le garage de M. Bour, où ils sont arrêtés en août 1943. Un autre poste de radio est implanté dans l'usine de René Tourriol, ami du docteur Jean Cahen à Montreuil.
Grâce à Jean Camp, Georges Broussine rencontre Jean Lacroix également professeur à Henri IV et Léona Pastor, surveillant général dans le même établissement. Par eux une main est tendue vers le groupe des Volontaires de la liberté. Fin juin 1943, après les examens Yves Allain alias "Grégoire", Georges Guillemin, Yvon Jacob quittent les VDL et entrent à Bourgogne. Les convoyages sont organisés par Yves Allain et Georges Baledent alias "Petit Georges", Geneviève Crosson et Claude Leclerc. Les voyages sont organisés 1 à 2 fois par semaine au départ de la gare d'Austerlitz. La ligne de démarcation est franchie à Vierzon puis direction Toulouse et Foix (Perpignan est préféré à Foix à partir de septembre 1943). Cette ligne ferme en février 1944, car le contact local est "brûlé". Etienne Lalou ouvre alors un nouvel itinéraire par Pau.
A la suite des arrestations dans la ligne Comète, Bourgogne est amené à évacuer le radio canadien "Paul" en mai 1943. De plus Mmes Wiame et Mélot qui s'occupaient, pour Comète, de l'hébergement des aviateurs sur Paris, mettent leurs talents au service de Bourgogne. Bourgogne recrute aussi l'abbé de Courcel (église Saint-Roch) qui héberge Georges Baledent et met son téléphone à disposition du réseau.
En septembre 1943, Georges Broussine part à Madrid puis à Londres pour récupérer d'autres postes émetteurs. L'intérim de la direction est assuré par Yves Allain alias "Grégoire" et Claude Leclerc jusqu'au retour de Broussine en décembre 1943.
Durant cette période, Georges Guillemin est arrêté, avec Jean Woussens, le 29 octobre 1943. Ce dernier dénonce sa logeuse parisienne. Mme Mélot est appréhendée le 19 novembre 1943.
Parallèlement entre septembre et décembre 1943, Bourgogne recrute Robert Alouis présenté par l'abbé Courcel pour remplacer Georges Guillemin ; Pierre Jacob alias "Daniel" ; Jean-Louis Kervévan alias "Johnny" ; Charles Ploncard alias "Michel Lefevre" ; Jean Carbonnet (ami de Georges Baledent) ; Michèle Moët.
Le réseau Bourgogne est constitué d'un noyau actif de jeunes de moins de 25 ans. Il se structure alors ainsi :
Chefs : Yves Allain et Claude Leclerc.
Convoyeurs de Paris vers la province : Georges Baledent, Jean Carbonnet, Michèle Moët, Pierre Jacob, Jean-Louis Kervévan.
Convoyeuses dans Paris : Mmes Mélot et Wiame.
Hébergement : Mmes Mélot (rue Quatrefages, Ve arrondissement) et Wiame, abbé Courcel, famille de Traz, Mme Wilm (rue Miromesnil), M. et Mme Lefebvre et leur fille Paulette (à Juvisy), M. et Mme Christol.
Intendance et ravitaillement : Mmes Mélot et Wiame, Jean Carbonnet, Michèle Moët.
Faux papiers : Jean Carbonnet, Michèle Moët.
Agents de liaison : Mme Delaye, Mme Flament, Mme Camp, Jean Guillaume, Léona Pastor, Wilm, Geneviève Soulier.
Boîtes aux lettres : Derique, Alain Ferrant.
Interrogatoires des aviateurs : Geneviève Soulier (bilingue).
Au retour de Broussine en décembre 1943, après les premières arrestations, quelques modifications sont opérées. Pour des raisons de sécurité après l'arrestation de Mme Mélot, Mme Wiame est remplacée par Geneviève Soulier, à qui on adjoint Jean-Louis Kervévan. A partir de janvier 1944, Etienne et Suzanne Lalou deviennent des convoyeurs. A son retour, Broussine met en place un nouveau service radio sous la direction de Charles Ploncard. Pierre Le Mogne et Henri Ruelland sont les deux radios embauchés. En mars 1944, ce service passe sous la coupe de François-Xavier Poincet, polytechnicien. Poincet est spécialement chargé de la sécurité des liaisons radio. Martin Mary, alias "Jacques", opérateur radio est arrivée dans ce service en février 1944. Le 5 juin 1944, alors que Martin Mary transmet d'une maison de Montmartre devant laquelle Poincet fait le guet, ils manquent d'être pris par la police allemande. Poincet est repéré et quelques jours plus tard une perquisition est effectuée à son domicile qu'il a abandonné.
En février 1944, Michel Bourgeois alias "Maxime" s'agrège également au réseau pour s'occuper des opérations aériennes. De plus Yves Allain établit un contact avec le réseau Shelburn par l'intermédiaire de François Campinchi. Shelburn prend en charge des pick up de février à juin 1944.
En avril 1944, l'abbé Courcel, la famille Moët, Jean Carbonnet et deux aviateurs sont arrêtés à Saint-Mandé dans la maison familiale des Moët. Catherine David et M. Gouin sont recrutés. Gouin construit un nouveau service de faux papiers. Le 22 juin 1944, Yves Allain part pour l'Espagne. François-Xavier Poincet présente à Broussine deux amis, Albert Mahuzier et Robert Gudin. Gudin fabrique alors des faux papiers pour Bourgogne. Ils vont filmer la Libération de Paris grâce à une caméra cachée.
Dans la nuit du 6 au 7 août 1944, Georges Broussine repart à Londres et rentre à Paris le 29 août 1944.
Fabienne Zerbouhi-Isambert, "Le réseau Bourgogne en Ile-de-France" in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004-2005.
Sources et bibliographie :
Archives nationales, 72 AJ 37 et 45.
Service historique de la Défense, historique du réseau.
Georges Broussine, L'évadé de la France Libre, le réseau Bourgogne, Paris, Tallandier, 2000.