Plaque en hommage à Henri Devarenne

Légende :

Plaque attribuant le nom d'Henri Devarenne à un square de la ville de Brunoy, inaugurée le 8 mai 2010.

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Société d'Art, Histoire et Archéologie de la vallée de l'Yerres et des environs Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleurs

Lieu : France - Ile-de-France - Essonne

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Contexte historique

Henri Devarenne est né à Puteaux le 17 novembre 1906. Dès le début des hostilités, suite à l’appel du général De Gaulle du 18 juin 1940, Devarenne entre dans la Résistance. En relation avec d’autres groupements il collabore avec les chefs de la Résistance de la région. Il mène une activité débordante dans tous les domaines : renseignement, recrutement, organisation des groupes, coups de main pour le ravitaillement des maquis, etc. Ses noms dans la résistance sont "Delorme", "Delécluse". Il est membre du réseau Turma-Vengeance. Il organise complètement le secteur de Brunoy dont il est le chef. Il devient l’adjoint du Capitaine Desbois, pour la Seine-et-Marne. Desbois lui présente le lieutenant-colonel Yves Masiee pour l’organisation de ce département et en particulier du secteur de Melun. Avec le capitaine Nicolas, il s’empare de la voiture-radio de Philippe Henriot et rejoint le maquis de l’Yonne. Il prélève des cartes d’alimentation dans les commissariats de police et dans les mairies pour le ravitaillement des réfractaires, il se procure la liste avec l’adresse de tous les chefs de la Gestapo de la rue Lauriston. Il recueille de précieux renseignements qui lui permettent de prévenir des militants sur le point d’être arrêtés Il entre ensuite au mouvement Ceux de la Résistance avec Jean Doinel.

Le 24 juillet 1944 dès son arrivée vers 17 heures, 11 square sainte Croix de la Bretonnerie au domicile parisien du Procureur Maurice Come, avocat général à la Cour de cassation de Paris, Henri Devarenne est arrêté par la Gestapo en même temps que l’état-major FFI de Seine-et-Marne. Incarcéré à Fontainebleau, torturé sauvagement par le SS Wilhelm Korpf, mis au cachot sans nourriture pendant cinq jours et cinq nuits, Henri Devarenne ne fait aucun aveu. Il est condamné à mort par les nazis. Le 17 août 1944, vingt-deux prisonniers condamnés à mort sont réunis dans la cour de la prison de Fontainebleau, quand une camionnette vient chercher les otages pour une exécution sommaire. Henri Devarenne doit de ne pas être exécuté qu’à un exceptionnel concours de circonstances, la camionnette où se trouvaient 14 de ses camarades ne pouvant contenir davantage de prisonniers faute de place pour fermer les portes, le quinzième de la file, Henri Devarenne, reçut l’ordre de ne pas monter dans le véhicule, ainsi que les sept suivants : l’abbé Binet, curé de Chartrettes, Roger Forthomme, Guy Emond, René Promayrat, Jacques Hollard et deux autres personnes dont le nom n’a pas encore été retrouvé. La camionnette se dirigea vers Arbonne où les 14 otages furent exécutés dans la clairière de Chanfroy.

Devarenne est libéré le 18 août 1944, lors de l’arrivée des Américains. Nommé sous-lieutenant par le Colonel Rol, chef des FFI de la région parisienne, il participe à la libération de Brunoy et au nettoyage de la forêt de Sénart avec son groupe de patriotes, faisant de nombreux prisonniers. Après le 26 août 1944, il fait parti du Comité local de Libération de Brunoy. Il devient président de la Délégation Spéciale qui met en place le nouveau Conseil municipal le 11 septembre 1944. Henri Devarenne est élu maire de Brunoy le 17 septembre 1944, à l’unanimité des 18 conseillers. Le Conseil Municipal est constitué de résistants ayant eu une activité à Brunoy et dans la région pendant la guerre, les différents courants politiques y sont représentés. Aussitôt après son élection, Henri Devarenne rejoint le maquis de l’Yonne. Il ne siègera que deux fois au Conseil municipal, les 11 et 17 septembre 1944. Puis il s’engage dans l’armée Leclerc au 18e Dragon avec le grade de lieutenant.

Henri Devarenne reste maire de Brunoy jusqu'aux élections municipales de mai 1945. Les trois adjoints Albert Nigay, Maximilien Doinel et Louis Nicaise le remplacent. Étant toujours mobilisé, il ne se représente pas en tant que maire, son ami Jean Doinel (résistant, déporté politique à Buchenwald) lui succède comme maire de Brunoy. Démobilisé en mai 1946, Devarenne reprend son activité de marchand de cycles, place de la mairie à Brunoy. Il devient le président du club cycliste « La pédale brunoyenne ». Au début des années 1950, il transfère son commerce à l’angle de la rue de Cerçay et de la rue de Villecresnes (actuellement, c’est une boutique d’antiquaire). Il quitte Brunoy en 1955 pour s’établir marchand de vélos et de motos à Avon (Seine-et-Marne). Par la suite, il ouvrira un garage avec station-service et deviendra concessionnaire automobile à Avon. Il sera élu au Conseil Municipal d’Avon pendant plusieurs années (de 1959 à 1971).

Henri Devarenne décède le 4 mars 1977 à l’hôpital de Fontainebleau. Il est inhumé au cimetière d’Avon.


Jean Lérault, "Henri Devarenne" in Un mois en ville, journal municipal de Brunoy.

Pour en saoir plus :
Jean-François Bertina, "Hommages à Henri Devarenne et Jean Doinel" in Le Monmartel, n°36.
Jean Lérault, "Henri Devarenne, Résistant et maire de Brunoy de 1944 à 1945in Le Monmartel, n°35, décembre 2008.