Canon antichar allemand de 37 mm

Légende :

Modèle du canon antichar de 37 mm capturé par les maquisards lors du combat de Montclus le 19 juin 1944. Deux canons de ce type ont été récupérés par les résistants.

Genre : Image

Type : Matériel

Producteur : cliché Alain Coustaury

Source : © Collection Musée des blindés de Saumur Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique couleur.

Date document : Juillet 2008

Lieu : France

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Analyse média

Canon antichar allemand Pak 35/36, calibre de 37 mm. Dimensions : hauteur 1,17 mètre, longueur 3,4 mètres, poids en déplacement 440 kg.

Créé par la firme Rheinmetall en 1936, ce canon fut utilisé durant la guerre civile espagnole. De petit calibre, doté au début d’un obus peu performant, le Pak 35/36 est dépassé dès la campagne de France en 1940. Il est remplacé par des canons plus puissants, capables de détruire les chars qui apparaissent en 1941 et les années suivantes. Il est désormais utilisé pour des opérations de soutien d’infanterie ou contre des groupes de Résistants. Il constitue quand même une arme dangereuse et une belle capture pour les combattants de Montclus. Les deux canons capturés à Montclus auraient été délestés, par les Allemands, de leur lunette de visée ce qui les rendait difficilement utilisables.


Auteurs : Alain Coustaury

Contexte historique

Au lendemain du débarquement de Normandie le 6 juin 1944, dans le sud de la Drôme, aux confins des Hautes-Alpes, la compagnie « Morvan »", pseudonyme de Félix Germain, a installé son PC dans la gendarmerie de Rosans, Hautes-Alpes. « Morvan » a pour adjoints Paul Veyrand(« Pavel »), Georges Desrolles et Martin, adjudant de gendarmerie. Charbonnel et Berthellot, chefs de section encadrent environ 90 hommes. L'instruction est conduite par les gendarmes en utilisant un matériel médiocre.

Le 19 juin 1944, « Morvan » est prévenu par des complices du central téléphonique de Serres qu'une quinzaine de véhicules allemands, précédés d'une automitrailleuse, se dirigent vers Montclus dans les Hautes-Alpes. Les résistants rejoignent leurs positions. Avant de s'engager dans le défilé, les Allemands tirent une rafale pour démasquer d'éventuels résistants qui ne réagissent pas. Croyant que la voie est libre, le convoi de deux à trois cents hommes pénètre dans les gorges. Les résistants ouvrent le feu, lancent des gammons. Surpris, les Allemands essaient de réagir, s'abritent sur les bas-côtés, dans le lit de la rivière, la Blème. Ce n'est qu'à la faveur de la nuit qu'ils se retirent, emmenant morts et blessés. Le bilan est remarquable, voire exceptionnel pour les actions menées depuis le 6 juin. Il y aurait eu 67 morts et blessés allemands, huit prisonniers. Deux canons anti-chars de 37 mm avec munitions et voitures tractrices sont capturés, ainsi que deux mortiers de 81 mm avec obus, trois mitrailleuses légères MG, 18 fusils Mauser, sept véhicules. Dans une traction-avant Citroën de la Gestapo, les résistants trouvent dix paires de menottes. Elles devaient servir au chef Muttgens, grièvement blessé lors du combat. Les prisonniers, des Polonais, désirent rejoindre leur compagnie pour débaucher leurs compatriotes. Le risque est trop grand pour la Résistance qui refuse leur demande. Les Polonais passent chez les FTP (Francs-Tireurs et partisans). 


Le soir du 19 juin les résistants, conscients de leur faiblesse, se préparent à une contre attaque allemande et prennent des dispositions pour y faire face.


Auteurs : Alain Coustaury
Sources : Dvd-rom sur la Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.