Rue Michel Herry, Crécy-la-Chapelle (77)

Légende :

Nom de rue attribué à Michel Herry à Crécy-la-Chapelle (Seine-et-Marne)

Genre : Image

Type : Plaque de nom de rue

Source : © http://monuments77.jimdo.com/ Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Lieu : France - Ile-de-France - Seine-et-Marne - Crécy-la-Chapelle

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Contexte historique

Crécy-la-Chapelle a surtout été marquée par un drame de la Résitance. Un petit groupe de résistants se réunissaient au 9 de la place du Marché chez Désiré et Alice Collot, marchands de légumes. Le 19 mai 1944, la Gestapo allemande et un groupe de miliciens français font une descente 6 place du marché. Michel Herry, radio-télégraphiste clandestin, est tué sur place d'une rafale de mitraillette alors qu'il tentait de fuir. Marcel Graux qui se trouvait avec lui parvient à s'échapper mais il sera repris. Ils ne figurent pas sur le monument de Crécy-la-Chapelle mais Michel Herry y à une rue à son nom et est inscrit sur le monument de Hanvec (29), sa ville natale.

Le couple Collot est sévèrement torturé sur place puis emprisonné à Fresnes. Désiré Collot, né en 1882 à Guérard (77), est incarcéré à la prison de Fresnes du 19 mai 1944 au 16 juin 1944. Transféré à Compiègne, il est déporté à Dachau le 2 juillet 1944 par le "train de la mort". Il est ensuite dirigé sur dirigé sur Bergen Belsen dans le groupe de 400 invalides et personnes âgées et invalides fin novembre 1945. Il avait fait semblant d’avoir un bras de moins pour être avec les invalides pour ne pas quitter son ami. Désrié Collot est envoyé à la chambre à gaz le 13 ou 16 janvier 1945. Les registres d'état-civil de la commune de Crécy la CHapelle mentionnent le 27 février 1945.

Alice Collot, née Carre en 1882 à Quincy (77), est déportée du fort de Romainville le 1er juillet 1944 pour Ravensbrück où elle meurt le 27 février 1945. Ils fugurent tous les deux sur le monument aux morts de Crécy-la-Chapelle et une plaque rappelle leur torture au dessus du porche de leur maison. 

Marcel Graux, blessé au bras s’est échappé par la sortie secrète au fond du jardin. Il a réussi à atteindre Crécy la Chapelle qui était à 1km de la maison, mais la Gestapo a menacé le garde champêtre de prendre des otages si il ne ramenait pas Graux. Arrêté, Marcel Graux est déporté à Dachau par le même convoi que Désiré Collot. Il est décédé le 9 juillet 1944, quatre jours après son arrivée à Dachau. 

Commentaire de Jean Collot (23 septembre 2017) :

J’ai énormément de documents et témoignages sur l’arrestation de mes grand parents notamment leurs derniers petits mots griffonnées, celui jeté à Pernant le 2 juillet 1944 du train à bestiaux qui emportait mon grand-père en Allemagne « je pars pour l’Allemagne DC » et récupéré par la garde barrière Mme Yvette Belot au péril de sa vie et une petite lettre édifiante jetée dans la rue par ma grand-mère lors d’un transfert du fort de Romainville à Drancy le 1er juillet 1944 . Mon grand père est parti de Compiègne par le "convoi de la mort" le 2 juillet avec 2521 déportés, arrivé à Dachau le 5 avec 984 morts (les Allemands n'avaient pas ouvert les portes des wagons à la croix rouge durant tout le trajet en pleine chaleur d'été et ils sont mort de soif). Lorsque j’avais 5 ans, après cette arrestation, la Gestapo française (on était caché, mais un des hommes en chapeau et imperméable mastique derrière la porte a dit «ils ne sont pas là, on reviendra demain ». Pour ne pas faire de bruit, Ils avaient poussé leur traction avant dans la rue jusqu’au 8 rue Montgolfier à Pantin où habitaient mes parents. Heureusement mon père avait été prévenu et ma Tata Marcelle Houdry m’a sauvé en m’emmenant à Saint Maur chez mes grands-parents maternels. Je me souviens très bien de tout comme si c’était hier. Après l’arrestation de mes grand-parents, la baignoire à Crécy était pleine de sang, les planchés éventrés, la voiture emportée et même la tirelire des enfants cassée. Des témoins ont vu mon grand-père ensuite jeté brutalement dans une traction avant, le bras surement cassé et le visage tuméfié. Les derniers mots écrits de mes grands-parents sont des talismans de courage que je garde précieusement.

La saga « un village Français » a été tournée dans la scierie de Crècy la Chapelle et elle s’est terminée à cet endroit. J’ai été très ému par cette saga magnifique car elle m’a rappelé beaucoup d’événements similaires dont mes parents ont été témoins. Michel Henry, le pianiste comme on appelait les radio télégraphistes dans la résistance, Marcel Graux , Alice et Désiré Collot mes grand parents..... Il était 14h le 19 mai 1944, ils venaient sans doute de finir de déjeuner ......et soudain la maison cernée de toute part (y compris une sortie secrète sur le Grand Morin car ils avaient été dénoncés), était aussi présente ma petite cousine Françoise qui devait avoir 4 ans. Cela la traumatise encore maintenant quand elle y pense car elle a entendu les coups que son grand père recevait et sa grand mère pleurer, c'est le menuisier voisin M. Legouge qui l'a recueillie. Merci de penser à eux tous , cela les fait un peu revivre.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : 
http://monuments77.jimdo.com
Renseignements communiqués par Jean Collot, petit-fils de Désiré Collot