Stèle en hommage au docteur René Quenouille

Légende :

Monument situé dans le cimetière ancien de Villeneuve-Saint-Georges dédié au docteur René Quenouille.

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Philippe Frilley

Source : © Collection Philippe Frilley Droits réservés

Détails techniques :

Photographie en couleur

Lieu : France - Ile-de-France - Val-de-Marne

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Contexte historique

Né le 6 décembre 1884 à Sarlat, docteur en médecine surnommé "le médecin des pauvres", adjoint au maire communiste de Villeneuve-saint-Georges, René Quenouille constitue, en mai 1941, dans la région de Villeneuve-saint-Georges, un petit groupe de résistance avec l'appui du docteur Léon Boutbien. Le docteur Quenouille est déjà en rapport avec des résistants regroupés autour de Riou de la police municipale et de la comtesse Ploeck. Le groupe de Villeneuve-Saint-Georges fournit des renseignements d'ordre militaire sur les aérodromes et les réseaux téléphoniques de Paris Sud. Cette activité du groupe de Villeneuve-Saint-Georges entraîne l'arrestation de Rioux et de la comtesse Ploeck, en juin 1942, à laquelle échappent de peu Léon Boutbien et le docteur Quenouille. Peu après, au mois d'août, Léon Boutbien devient médecin des FTP de Paris-Sud pour lesquels il travaille un temps. A la fin de l'année 1942, le docteur Quenouille se sépare de Léon Boutbien pour préserver un caractère apolitique à son organisation qui devient Liberté-Egalité-Fraternité puis rejoint le mouvement Patriam Recuperare.

Le mouvement Patriam Recuperare symbolise la Résistance maçonnique. Il prend naissance au sein de la loge "Les Travailleurs" à Levallois-Perret, un atelier d'une trentaine de membres, dont dix-sept résident dans cette ville. Le plus remarquable de ses fondateurs est Albert Kirchmeyer un administrateur de sociétés, né le 19 avril 1898, initié dans cette loge, le 5 janvier 1933. Sur la proposition de Kirchmayer est créé un Grand conseil provisoire de la Maçonnerie française, ultérieurement appelé le CAM (Comité d'action maçonnique), destiné à faire entendre à Londres la voix du Grand Orient de France. A côté du CAM, le groupe Kirchmeyer proprement dit forme un réseau ouvert aux "profanes" sous le nom du Cercle. L'ensemble CAM et Cercle forment une "Ligue" destinée à réunir et à organiser les forces éparses en lutte contre l'ennemi et Vichy. Le Cercle est présent dans les différents mouvements et réseaux et sert donc d'agent de liaison entre eux et Londres. Le docteur Quenouille est ainsi chargé de la liaison avec le Front national et le Parti communiste clandestin.

En février - mars 1943, une vague d'arrestations frappe le réseau. Arrêté le 3 mars 1943, René Quenouille est remis aux Allemands avec son épouse Yvonne, et incarcéré à Fresnes. Le 11 octobre 1943, le docteur Quenouille est déporté à destination de Mauthausen. A l'origine de la fondation de l'hôpital du camp d'Ebensee (novembre 1943), il devient ensuite médecin-chef du camp de Neuengamme où il est transféré le 17 juillet 1944. Il s'y occupe plus particulièrement des nombreux enfants déportés en ce secteur du nord de l'Allemagne. Le 20 avril 1945, il est exécuté par pendaison comme témoin des atrocités nazies dans la cave de l'école Bullenhusen Damn avec six prisonniers de guerre soviétiques et 20 enfants juifs ayant servis de cobayes au médecin SS Dr. Kurt HEISSMEYER pour des recherches sur différentes maladies. Un mémorial des personnes assassinées dans cette école a été ouvert en 1980, les corps des victimes reposants encore dans le sol des bâtiments.

Le nom de René Quenouille est également inscrit sur le Mur du Souvenir du GODF au titre de la Loge Danton à l'Orient de Villeneuve-Saint-Georges.


Sources :
- Renseignements communiqués par Philippe Frilley
André Combes, "De la loge "Les Travailleurs" à Levallois-Perret à Patriam Recuperare" in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.